Entre les murs
Alfred-Georges, vendredi 23 janvier 2009 - 15:30
Xavier Darcos, selon un sondage Opinion Way/Le Figaro, a une idée géniale toutes les cinq minutes. Dernière en date, créer une brigade de répression de l’école buissonnière. On avait déjà eu le port obligatoire du t-shirt floqué d’un logo tout moche, ou encore l’inscription sur Edvige dès l’age de 3 ans, mais là il s’est surpassé. On attend le bracelet électronique pour la semaine prochaine et pour celle d’après, en mémoire des victimes des crimes communistes, la lecture de la lettre de Papa Schultz, prisonnier allemand sur le front de l’est en 1943.
Le jour de son accession au poste tant convoité de Ministre de l’éducation et des bonnes mœurs, Xavier Darcos, ce bon gros monsieur tout sourire et plein d’amour pour nos chères petites têtes blondes a sonné la fin de la récré. Fini les programmes gauchisants, fini de produire du RMIste à la chaîne et d’inciter les élèves à la consommation de cannabis. Voici venir l’école d’une France nouvelle, l’école du mérite où le jeune talentueux pourra pleinement exprimer ses capacités, et le médiocre obtenir son CM2 techno pour entrer plus rapidement dans la vie professionnelle.
La nouvelle équipe éducative du lycée de Villiers-le-Bel
Xavier Darcos, toujours très concerné par la sécurité des français a donc récemment préconisé la mise en place d’une équipe cynophile dans chaque établissement, chargée de contrôler les entrées et les sorties des délinquants potentiels que sont les jeunes. Il s’explique : "N’importe qui peut tomber sur un élève échappé de sa cellule et prendre un coup de compas. C’est terrifiant. Les conditions de sécurité sont déplorables". La mesure s’inscrivant dans le cadre du plan de relance et de la précarisation du salariat, elle n’est pas pour déplaire à Patrick Devedjian, Ministre de l’explosion des déficits publics et de l’absurdité budgétaire : "Un bon moyen de reconvertir les ouvriers de chez Renault. Et puis le contribuable, lui, il comprend très bien tout ce qu’on fait".
A force d’enfiler ce genre de perles, l’école de la France qui gagne sort de terre, sous les coups de règle du ministère. Seulement voilà, la route est encore longue. Mai 68, comme chacun sait, a perverti les vraies valeurs. Les enseignants soviétiques ont perdu toutes ces petites habitudes qui faisaient le charme de nos écoles d’antan. Ils rechignent par exemple à classer leurs élèves sous couvert de méthodes éducatives à la con, alors que rien ne vaut une bonne petite humiliation dès le plus jeune âge pour identifier l’enfant sujet à des pulsions suicidaires.
Manifestation d’enseignants
Réunis en organisations bolcho-syndicalistes, ils font obstacle à la marche du progrès. Certes, Xavier Darcos a su trouver les mots justes pour leur adresser tout le mépris de l’UMP : "les profs ne sont que des mange-merde qui torchent des culs : on va se les faire", mais ça n’a pas suffi. Le mouvement rétrograde fait de la résistance, avec l’appui de conjurés ultra-gauchistes infiltrés dans les lycées. Les terroristes ont été immédiatement convoqués chez Monsieur le directeur. Quant aux enseignants, d’ici deux ou trois ans, le ministère les aura avantageusement remplacés par des contractuels pouvant enchaîner jusqu’à 250 cdd.
Ca se présente donc plutôt bien, d’autant que certains élèves et leurs parents, très sensibilisés au message subliminal lancé par le gouvernement, on pris sur eux de participer à cette grande entreprise éducative en cassant quelques gueules parmi les personnels scolaires. On ne s’oppose pas impunément au nounours débonnaire.
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