Alfred-Georges, mardi 30 juin 2009 - 08:31
La majorité présidentielle a trouvé le sens de la modernité, enfin. "C’est par là", indique François Fillon. "Au fond à droite", précise Frédéric Lefebvre. Le peuple de France n’a plus qu’à se laisser porter en suivant scrupuleusement les indications fournies par le gouvernement qui lui, sait. Et là, il nous donne deux pistes importantes sur lesquelles Brave Patrie ne pouvait manquer de se pencher : les vieux ça coute cher, et les malades ça coute cher. Il est évident qu’on ne peut pas les laisser crever, ce serait inhumain, bien sûr, hein. Donc les actifs, s’ils sont modernes, vont être solidaires et travailler plus.
Frédéric Mitterrand n’avait pas tout à fait tort en déclarant qu’on a tous un peu du King of pop’ en nous. C’est en particulier le cas de François Fillon, qui est comme Michael Jackson puisqu’on ne sait jamais s’il est mort ou vivant. Et là, on l’entend tellement sur les ondes radiotélévisées qu’on en viendrait presque à s’inquiéter pour la santé du Président Sarkozy. Espérons qu’il n’a pas été dévoré par les anthropophages Antillais défoncés au LKP. Félicitons-nous toutefois du regain de patate de M. Fillon, qui a résolument décidé de les faire bouger une bonne fois, ces putains de lignes.
Et notre bon Premier Ministre s’acquitte avec un talent si remarquable de sa tâche que le grand débat public sur le financement des retraites, qui en principe devait s’achever en 2010, est déjà terminé. Et oui. Les âpres négociations avec les organisations syndicales ont finalement abouti, comme toujours, à une incontestable victoire du parti du progrès social. L’age de départ en retraite sera donc repoussé à 67 ans, parce qu’il n’y a pas d’autre solution. IL N’Y A PAS D’AUTRE SOLUTION. Une mesure qui devrait ravir les pauvres qui n’ont pas fait d’études, puisqu’ils vont cotiser pour rien encore plus longtemps et donc participer très activement au redressement National.
Les Français ont beau rejeter massivement toute réforme visant à pérenniser les système de retraite, il ne vont pas moins l’avoir dans le fondement. Il embarqueront sur le Pacific Princess avec un tube de Fixodent, que ça leur plaise ou non. Ils finiront bien par comprendre qu’avec l’allongement de la durée de la vie, c’est parfaitement naturel. Et aucun lien de causalité, non, AUCUN, ne peut-être établi entre la réduction du temps de travail et l’augmentation de l’espérance de vie.
A noter, selon une source proche du cabinet de F. Fillon, qu’il serait même question d’autoriser le travail dès 13 ans. Après tout, on peut bien aller en prison, à 13 ans, alors pourquoi pas au turbin.
F. Lefebvre suggère, quant à lui, de travailler en étant malade, parce que c’est le sens de la modernité et que c’est nettement plus festif. Voilà qui aurait de la bouche d’accueillir chez soi le contrôleur de la sécu et de lui montrer qu’entre deux séquences de cagade, on a le temps de faire un petit tableau Excel, ou que les 40° de fièvre de la grippe A n’empêcheront jamais le bon salarié, sensibilisé aux problématiques du financement de son assurance sociale, d’installer une rectifieuse de soupapes dans son salon.
Cette proposition est évidemment basée sur le principe du volontariat : c’est une nouvelle liberté accordée au salarié. Ceux qui le voudront pourront continuer à ne pas en foutre une rame, à croupir dans leur médiocre condition de parasites, et à regarder leurs collègues s’en mettre plein les poches. Ceux-là, on les connait. On a même leurs noms.
Et puis tout de même, une révélation que ne laissera pas indifférent le bravepatriote avisé : des gens ont besoin du travail pour guérir. C’est comme une thérapie salutaire. Une gastro-entérite ? Appelez un client mauvais payeur pour lui exprimer votre désapprobation par un cri libératoire. Un trouble musculo-squelletique ? Essayez de soulever votre charpente, comme ça, pour voir. Un cancer du cerveau ? Profitez de vos derniers instants et écoutez la voix rassurante de votre patron qui vous dit à quel point vous êtes important pour lui. Une maladie professionnelle ? Repeignez vos murs à l’amiante pour bénéficier de fonds d’indemnisation plus avantageux.
Non, décidément, le travail c’est la santé, ne rien faire est un truc de gauchistes et d’enseignants. Alors prolongeons autant que nécessaire le temps que l’homme passera à profiter des joies de la vie professionnelle, il réfléchira moins et votera mieux !
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