Justice fiscale
Alfred-Georges, dimanche 22 mars 2009 - 10:45
"Back to the roots", a lancé le Président de la République, rassurant ainsi son électorat sur ses intentions qui n’ont absolument pas varié d’un iota depuis son élection triomphale. C’est ça, le pragmatisme. Le bravepatriote peut respirer et regarder d’un œil distrait ces cohortes de gauchistes qui crient leur pauvritude en public, sans la moindre dignité. A la prochaine grève, il pourra vomir sur les manifestants depuis son balcon, le cœur et l’estomac légers de savoir qu’à l’horizon, dans la tempête crypto-marxiste, se dressera toujours une inébranlable bite d’amarrage : Nicolas Sarkozy.
D’ailleurs, le Président a entrepris de s’attaquer directement à la racine du mal en exigeant qu’on lève le droit de réunion. Si cette judicieuse disposition n’a pu entrer en vigueur pour la journée de mobilisation du 19 mars, c’est pour d’obscurs motifs bien-pensants, comme par exemple la Constitution, le Parlement, et autres fadaises. Mais qu’importe car "désormais, quand il y a une grève, on s’en fout", a t-il confié.
Il semblerait toutefois que les membres du Parti Socialiste, bande organisée qui projette odieusement de porter atteinte à des biens par la collectivisation forcée des moyens de production, puissent bientôt faire l’objet de sanctions exemplaires. On ne peut que s’en réjouir, et espérer que la législation permette d’étendre la censure jusqu’aux islamistes du Modem.
Mais si la mise au pas des terroristes est une priorité nationale, ça n’est pas la mesure qui aura retenu notre attention cette semaine, M. Sarkozy n’ayant rien perdu de sa formidable productivité pendant son congé mexicain, où parait-il il a un peu forcé sur la coke et les putes. Très remonté, il a sans attendre lancé une campagne de sensibilisation au problème d’hygiène publique qu’est la propagation du gauchisme fiscal, sur le thème "va chier".
"La France a besoin de ses riches", sont sommés de répéter à l’envi tous les ministres du gouvernement. C’est précisément ce que les gauchos ne comprendront jamais : si un Etat se doit d’éradiquer ses pauvres, il lui est tout aussi nécessaire de garder ses riches, qui ont quand même meilleur goût. Et puis, s’ils quittaient tous la France, le pays serait laissé aux mains des bolchéviques, abandonné à sa triste déchéance. Or Dieu sait que Nicolas Sarkozy déteste les bolcheviques depuis qu’il a fui le régime castriste.
L’humoriste de droite Eric Woerth est par ailleurs tout à fait formel : "supprimer le bouclier fiscal serait parfaitement inutile". En effet, si x est la participation de l’Etat au bonus des dirigeants d’entreprises, et y l’impôt sans capote fiscale, alors x – y = 0. Stupéfiant !
Cette brillante démonstration devrait achever de convaincre les sales pauvres de l’absurdité de leur lamentable projet : si tout cet argent public est distribué aux contribuables les plus malins méritants, ça n’est certes pas pour qu’il retombe dans les griffes des profiteurs, à peine converti en stock-options. Après tout, déclarer autant de revenus que sa femme de ménage est un art avec tout un bordel de niches, d’assiettes, de boucliers, de paradis et d’inspecteurs.
Quant aux électeurs de l’UMP gentils pauvres, ils peuvent toujours se persuader que, si un jour ils deviennent riches, par exemple sur un gros malentendu, ils seraient bien aise de ne pas donner plus de la moitié de leurs revenus à ces feignasses de fonctionnaires.
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