Monde

L’Homme qui a dit NON !

John Bigballs, jeudi 17 octobre 2002 - 12:52 Partager sur Facebook Tweeter Enregistrer sur del.icio.us Enregistrer sur Google Bookmarks Enregistrer sur Yahoo! Envoyer par e-mail

A l’heure où les soldats Bravepatriens sont déjà déployés en force dans nos anciennes colonies de Côte d’Ivoire et d’Iraq pour y défendre nos alliés ainsi que nos intérêts économiques, stratégiques et militaires, il fallait immédiatement entamer un débat afin de dresser la liste des moyens dont dispose notre Président, M. Jacques Chirac, pour faire ployer la violence guerrière des Etats Unis d’Amérique.

Concrètement, notre Bravepatrie peut tout à fait dans les minutes qui viennent être amenée à s’engager pleinement à défendre par les armes son exception culturelle face aux USA. Toutefois la prudence reste de mise. En effet, à la faveur des terribles situations politiques qui ont vu les Communards, les Léonblumistes, les Mitterrandiens et les Jospinistes se succéder à la tête de notre puissante nation, la perfide Albion a su faire prospérer sa colonie Américaine dans une région hautement stratégique pour notre ravitaillement en peau de marmotte. En effet, la région des grands lacs d’Amérique du Nord est aujourd’hui hélas sous l’entière mainmise anglo-saxonne et les Etats unis, ainsi se nomme aujourd’hui cette colonie Britannique, sont devenus une véritable puissance régionale capable de soutenir pendant plusieurs mois un assaut Bravepatrien. Cette impudente nation s’est même dotée de l’arme nucléaire et n’a pas hésité un seul instant à l’utiliser par 2 fois contre des populations civiles en 1945 au Japon !
Méfiance donc ! Profitant de l’absence depuis 20 ans de notre Bravepatrie sur la scène internationale pour les causes qui ont déjà maintes fois été évoquées dans nos colonnes, cet orgueilleux petit pays à peine plus étendu que notre colonie de Polynésie française, a su insidieusement distiller à travers le monde sa culture décadente et son goût prononcé pour la guerre. Il est maintenant grand temps de montrer à ces gens là toutes les foudres de notre superpuissance !

Néanmoins, si nous avons su nous imposer à travers le monde et y propager notre propre culture, nous ne l’avons pas toujours fait par la force des armes et c’est probablement ce qui fait de chaque Bravepatrien un être profondément humain ! Pensons bien que l’emploi de la force pour imposer nos idées et notre volonté est resté quasi exceptionnel dans notre si longue et si riche histoire, et que nous n’en avons que très peu retiré de gloire ! Qui se souvient de la puissance dévastatrice de Napoléon et du bain de sang dans lequel il a fait tremper l’Europe pour imposer son code civil et la devise Républicaine de la Fraternité !
Qui s’enorgueillit personnellement de la fougue guerrière qui embrasait nos farouches guerriers Républicains à l’idée de répandre gracieusement les lumières de notre civilisation en Afrique Française ? En fait, cela fait bientôt 100 ans que notre nation est profondément pacifiste, cela est si profondément ancré dans notre représentation de l’univers, cela alimente tant nos espoirs quant à l’humanité, que nous avons préféré accueillir à bras ouverts les féroces teutons d’Hitler en 1940 plutôt que de les combattre et de verser leur sang. Nous avons développé un pacifisme qui fait de nous des contemplateurs de la férocité guerrière d’autrui, notre stade d’évolution humain atteint des sommets bien éloignés de ces prototypes d’humanité que constituent les habitants de cette lointaine colonie anglaise qui se fait maintenant nommer Etats Unis D’Amérique. Il est fini pour nous le temps où le sang impur des féroces étrangers abreuvait nos sillons ! Aussi, nous n’emploierons donc probablement pas la force contre les USA, et si notre président Chirac s’est fait menaçant, il faut bien comprendre que ce n’est que pour faire entendre la voix de la raison et de la sagesse Bravepatrienne !

Concrètement donc, il est plus économique et diplomatique d’imaginer que la Bravepatrie s’abstienne tout simplement de voter au Conseil de sécurité de l’Onu, cette mesure ayant l’immense avantage de nous désengager envers notre allié Iraqien tout en faisant entendre très fort notre désapprobation de l’emploi de la force à l’encontre d’un régime démocratique qui vient tout juste de réélire M. Hussein à sa présidence avec 100 % des voix. Enfin ce geste hautement engagé de dire NON à l’avantage immense de nous faire faire d’énormes économies sur notre budget armement et d’économiser le sang de nos fiers soldats.
Après l’émouvant cri du cœur de M. Chirac : « NOOOOOON ! ! ! ! », notre Bravepatrie va sûrement adopter un NON moins émouvant silence pendant le vote de la résolution de l’Onu qui statuera sur le sort de la nation Iraqienne. Ce NON, les Iraqiens s’en souviendront quand il leur faudra reconstruire leur pays et le réarmer.

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