Didier Kala, lundi 17 mars 2008 - 14:35
Au lendemain d’élections municipales que certains ont voulu faire passer pour un désaveu de la politique de réformes du gouvernement, force est de constater que le raz-de-marée rose annoncé n’a pas eu lieu. Tout au plus a-t-on assisté à un léger refoulement de vieux lavabo dans quelques chef-lieux de cantons, qu’il est possible d’attribuer à la consanguinité endémique chez ces gens-là. Le parti présidentiel sort bel et bien victorieux de ce scrutin, grâce en particulier à Paris, fière cité dont les gardiens des traditions ont su résister aux coups de boutoir d’une gauche à paillettes dans les yeux. Paris a sauvé sa mémoire, Paris a sauvé la France, encore une fois les morts-vivants ont joué leur rôle.
Le cinquième arrondissement de Paris a connu un début de soirée surréaliste : impossible de faire un pas sans faire crisser sous sa semelle des rognures d’ongles mal déchiquetées, nul endroit où poser le regard sans qu’il tombe sur une pleureuse pudiquement voilée d’un foulard Hermès, aucun répit où que porte l’oreille, dans le vacarme étouffé des étudiants d’Assas qui pleurent comme ils pissent la Desperado tiède qu’un désespoir légitime leur a fait empoigner dès les premières estimations tombées.
Car c’est le choc : selon les instituts de sondage Ipsos et Sofres, la candidate socialiste Lyne Cohen-Solal battrait haut la main Jean Tibéri, l’ancienne doublure de Jacques Chirac dans ses thrillers politico-judiciaires.
Des nuages noirs et gras roulent au-dessus de la place du Panthéon. L’ambiance est électrique, des éclairs bleuâtres semblent même jaillir de l’antique colline, qui des temps du préchristianisme abritait un cimetière corse. Dans l’équipe Tibéri, on se permet un ricanement démoniaque un maigre sourire d’espoir : on y croit encore, il ne s’agit que d’estimations et il reste encore des urnes à dépouiller.
Si si, là, à la cave, il doit en rester une dizaine.
« Paris est magique » : Saroumane le Gris, conseiller politique de M. Tibéri, a fait sienne la devise du Paris Saint-Germain.
Et de fait, alors que le temps avance, majestueusement comme il se doit, les augures semblent se retourner : après une heure, l’ancien maire de Paris et l’égérie stalinienne sont au coude à coude. Après deux heures, Jean Tibéri est donné gagnant, sans équivoque possible, par 45% contre 44% à sa concurrente, qui rappelons-le est inculpée par le tribunal international de La Haye pour crimes de guerre.
Ce dramatique retournement de situation n’étonnera que les observateurs peu au fait de la dynamique sociale du Ve arrondissement : ici, Madame, on est attaché à son maire. Ici, contrairement au reste de la France, les vieux électeurs ne meurent pas entre deux tours d’une élection : ils dé-meurent, et le nombre de votants s’accroît d’une semaine sur l’autre.
C’est là que réside l’erreur des instituts de sondage, qui ont préféré assurer des horaires confortables et rentrer chez eux avant la tombée de la nuit, alors que les scrutins menés dans le Ve connaissent traditionnellement leur heure de pointe entre 20h00 et 20h30.
D’une part parce que les morts vivants ne se déplacent que la nuit, c’est bien connu. D’autre part, sous la montagne Sainte-Geneviève on est enterré très profond. Ouvrir son cercueil, creuser, remonter et glisser son bulletin dans l’urne en évitant d’y laisser tomber un doigt, ça prend du temps. Du fait de cette particularité locale, M. Tibéri a toujours été à la pointe du combat pour les droits civiques des morts et a obtenu en leur nom une extension exceptionnelle des horaires d’ouverture des bureaux de vote.
Cette sollicitude pour nos chers disparus est réciproque - « Mon Robert aurait voté pour lui. D’ailleurs, il a voté pour lui », nous déclare la sorcière de la rue Mouffetard - et Jean Tibéri a su avec un relatif succès mobiliser l’électorat mort-vivant dans les 72 dernières heures de la campagne. (Humble dans le triomphe, il regrette toutefois de n’avoir pu convaincre Lazare Ponticelli et son million et demi de bulletins, retenus par d’autres obligations.)
Certes, ils ne font pas très bobos, ces électeurs, et leur grand âge ne leur permet pas de monter sur un Vélib’, le risque étant trop grand de voir leurs pieds rester accrochés aux pédales quand ils en démontent, mais ce sont bel et bien eux qui représentent le Paris authentique.
Ils sont aujourd’hui retournés dans leurs caveaux et leurs tombeaux, ils se sont enveloppés de leurs linceuls souvent modestes, mais nous pouvons dormir sur nos deux oreilles en sachant qu’ils seront toujours là pour nous, pour Jean Tibéri, et pour sauver la France du péril rouge.
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Bravo, vous poussez vraiment le truc au bout. Et bon, c’est marrant, faut bien le dire. Pour la Gloire majuscule, nos voeux aussi patriotiques que (...)
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