Didier Kala, mardi 1er juillet 2008 - 12:21
Après avoir pénalisé le lancer de nain et, bien tardivement, les combats de coqs, il est temps que le législateur se penche sur une pratique qui ternit l’honneur de la France : le combat de socialistes. Plus encore que le rétrogavage des oies encore pratiqué dans certains villages isolés du Béarn, qui satisfait à une certaine idée de l’amour à la française, cette coutume illustre le passéisme d’une partie de la société et horrifie à juste titre nos partenaires internationaux, fascinés par les images qui passent en boucle sur CNN.
Ce que le wattage de la faible ampoule ne révèle pas, le public survolté l’imagine et il peuple les recoins sombres de ce sous-sol séquano-dionysien des chimères poisseuses péniblement arrachées au papier mâché des tracts pourrissant entre les cagettes d’un marché délaissé au profit du nouvel Auchan. C’est noir, c’est la misère, c’est Zola : c’est le 9-3.
Côté jardin, pour autant qu’on puisse associer l’idée à ces murs mangés par les promesses à demi délavées d’un amour facile quoiqu’éphémère, un conseiller municipal fabiusien local encore sous l’ivresse du Non irlandais empeste la testostérone.
Côté cour, ses muscles formidables roulant sous l’étoffe de son petit complet gris, loin de Bercy mais mis en confiance par la bercyvision que lui procurent ses petites lunettes Hugo Boss, un Gracque s’échauffe.
« The first rule of the socialist party... » : Tyler Durden écoute attentivement la motion de François Hollande.
Ce soir deux personnes vont se donner en spectacle, très certainement jusqu’à la mort. Ils seront encouragés par une foule déshéritée qui a perdu toute confiance en l’Etat et n’espère même plus en la Française des Jeux. Alors elle se rattrape comme elle peut, cette foule, et elle prend des paris sur encore plus désespéré qu’elle : les socialistes.
Ces mines, ces kystes souterrains de détresse, se trouvent pourtant sur un territoire gagné de haute lutte par le PS lors des dernières élections cantonales. Comment dans ces conditions expliquer la frénésie autodestructrice qui anime aujourd’hui un Parti Socialiste qui pourrait se satisfaire de l’exercice du pouvoir en envoyant par exemple les enfants de la riante Seine-Saint-Denis en colonies de vacances dans le Poitou, voire les Charentes ?
Si l’activité humaine explique en partie le récent regain de tension rue de Solférino et s’il est possible de montrer du doigt des facteurs individuels (la motion est en avance cette année), les analystes rappellent volontiers que la violence au Parti Socialiste est cyclique et que des échauffourées éclatent à peu près tous les trois ans. Si l’on ajoute à ça l’effet El Niño, les conditions de la parfaite tempête sont réunies.
Chaud, humide, bouillonnant d’une rage contenue, François Hollande est une force stabilisatrice au sein du PS.
Et, de fait, il tombe déjà plus de 120 millimètres de contributions par jour, au grand dam d’une profession journalistique accaparée par la sortie prochaine de l’album de Carla Bruni.
En l’absence d’attention médiatique, les socialistes doivent donc assurer les premiers stades de la compétition entre eux. C’est l’occasion que certains esprits malhonnêtes ont vue pour renflouer les caisses du parti : n’hésitant pas à exploiter la naïveté de jeunes militants, les cadres du parti ont organisé des paris sur les combats de socialistes.
Officiellement, il s’agit de faire financer l’impression de chaque motion par les candidats : « S’ils ne veulent pas que les militants s’esquintent les yeux à lire un programme en corps 8 troué à l’imprimante matricielle sur du PQ, va falloir qu’ils enfilent leurs poings américains et dansent un peu sur le ring » a ainsi déclaré Christophe Girard, adjoint à la culture du maire de Paris.
D’aucuns prêtent toutefois à François Hollande des intentions douteuses, et soupçonnent qu’il cherche à se constituer un trésor de guerre pour la retraite.
Nous aurions toutefois tort de ne voir dans ces paris qu’une affaire interne au parti marxiste. Il s’agit d’une atteinte à l’ordre public, et les risques de débordement sont présents : nous n’avons pu recouper l’information, mais il se murmure que déjà les écologistes organisent de tels combats et que des monceaux de coquillages changent de mains du côté de la mairie de Montreuil [1].
Au service des urgences de la clinique de la Dhuys, on confirme en revanche que début mai un spectateur a été gravement blessé par le mocassin qu’un assistant parlementaire ségolien avait insuffisamment noué pour tenter un triple kick retourné.
Les socialistes eux-mêmes méritent mieux. Ils ne connaissent rien d’autre, c’est vrai, mais pouvons-nous pour autant leur interdire de connaître une existence meilleure ? Ce que nous souhaitons pour un enfant soldat d’Afrique, devons-nous le leur refuser sous le prétexte qu’ils sont de gauche ?
Tout comme le lobbying industriel et les rafles le filtrage choisi de la population française, n’est-ce pas en dévoilant cette horreur qu’on donnera au citoyen apeuré l’impression qu’il la tient sous contrôle ?
A l’heure où elle assume le lourd manteau trempé de crachin celtique de la présidence européenne, notre brave patrie a le devoir moral d’humaniser le sort des socialistes, de faire en sorte que nulle part on ne souffre de ses convictions religieuses, sexuelles ou politiques.
Donnons une chance aux socialistes : diffusons les combats en prime time sur France 24, ouvrons-les aux autres partis socialistes européens et mettons-leur tous des shorts à paillettes !
Ce n’est qu’à travers de tels gestes profondément sociaux et justes que la France pourra redonner l’envie d’Europe à l’Europe, et qu’elle rayonnera à nouveau sur le monde.
[1] L’ambiance est plus mesurée au MoDem, où François Bayrou attend toujours qu’un adversaire se présente. Ou un spectateur. Ou une femme de ménage. Quelqu’un.
Diffusez les vraies valeurs ! Partagez cet article !
Vous pensez qu'un sympathisant de l'UMP peut être intéressé par cette page ? Faites-la lui découvrir !
L’actualité vous facilite la tâche, il n’y a plus besoin de beaucoup d’inspiration créatrice pour écrire vos articles... N’empêche, le socialo est une espèce en (...)
Un patriote anonyme
Retrouvez toutes les réactions des abonnés du Monde.fr lecteurs de Brave Patrie.
Accédez gratuitement à une information impartiale et libérée du joug marxisant des media de masse, où vous le voulez et quand vous le voulez !
Opéré par FeedBurner
Il vous semble que l'Histoire bégaie ? C'est bien le cas, et comme prévu c'est une farce :
3 février 2006 : Brave Patrie s’insurge contre les caricatures du Prophète - c’est quoi, son nom, déjà ?
Vous êtes outragé dans votre France ?
Vengez-vous avec classe et panache grâce à notre Outrageotron® !