L’étau se resserre autour de Wikileaks : Eric Besson, ministre de l’Immigration des Données, a officiellement entrepris de faire du bruit avec sa bouche afin que Wikileaks ne soit pas hébergé en France.

M. Besson ne désespère pas de créer un internet pur qui durera mille ans.

2577 degrés Fahrenheit, c’est la température de fusion du silicium, cet élément dont on se sert pour fabriquer les microprocesseurs. C’est aussi le symbole qui a été retenu par M. Besson pour présenter son grand plan d’éradication des idées malsaines, qui une fois à l’état liquide finiront de s’écouler dans le tout à l’égout de la démocratie : internet.
Le ministre de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique a ainsi demandé ce matin au CGIET, un collectif de vieux ingénieurs chargé entre autres de créer des comités d’inspection, de mettre fin à l’hébergement de Wikileaks par l’entreprise OVH.
Une décision inattendue que le ministre justifie par l’urgence : « On ne peut héberger des sites internet qualifiés de criminels et rejetés par d’autres Etats en raison d’atteintes qu’ils portent à leurs droits fondamentaux ».
Il est vrai que la justice est si lente en France qu’il serait extrêmement dangereux d’attendre qu’elle se prononce. Une simple "qualification de criminel" suffira pour cette fois — après tout, tant d’éminents théoriciens n’ont-ils pas dit que Wikileaks c’était mal ? — voire même une qualification énoncée à l’étranger.

Il va sans dire que Brave Patrie et la Dictature des Blogs, attachées depuis toujours à la défense des idées saines, soutiennent pleinement l’action de M. Besson.
C’est pourquoi nous invitons tous nos lecteurs et les internautes respectueux des bonnes manières à manifester lundi 6 décembre pour que cessent les agissements des islamo-pédophiles de Wikileaks, et aussi pour montrer très fort que nous voulons tous faire l’amour à Eric Besson.
Suite à une malheureuse incompatibilité morphologique, nous le ferons, pour beaucoup d’entre nous, dans ses fesses. Mais le sentiment reste intact.

Montrez que Wikileaks c’est mal !

Le grand public n’a pas encore pleinement pris conscience de la nature de l’attaque contre la communauté mondiale que constitue la libération de centaines de milliers de télégrammes diplomatiques.
Il faut le lui montrer.
C’est pourquoi nous vous invitons, en fonction de vos possibilités :

 à héberger sur votre serveur un ou plusieurs de ces télégrammes ;
 à imprimer ces télégrammes et à les accrocher à la machine à café, à l’arrêt de bus, à un poteau électrique, etc. ;
 si vous êtes professeur (d’anglais, d’histoire, d’instruction civique...), à vous en servir comme support de cours ;
 à apprendre un télégramme par cœur ;
 à les envoyer au ministère de l’Industrie ;
 à les recopier dans votre statut Facebook ou Twitter ;
 etc.

A propos de Facebook

Pour ceux d’entre vous qui seriez encore sur Facebook, nous avons créé un événement dédié à cette manifestation.
Sachez toutefois que Facebook c’est mal. Pas autant que Wikileaks, mais un peu tout de même.
C’est d’ailleurs pourquoi le ministre de l’Intérieur, M. Hortefeux, a solennellement demandé à Facebook de « supprimer les appels à manifestations non déclarées auprès des préfectures », et de l’aider à identifier les auteurs de ces appels.
Une demande à laquelle le géant social, qui a déjà prouvé son amour de la démocratie en refusant la transparence, ne saurait manquer de répondre favorablement.
Nous ne doutons pas que notre manifestation d’amour sera autorisée après coup. C’est pourquoi vous pourrez poster sans aucune crainte vos photos de lutte contre Wikileaks sur la page de l’événement.

Si vous ne pouvez participer à la manifestation de lundi, nous espérons que vous aurez tout de même le temps de faire un petit coucou du doigt à M. Hortefeux, que ce soit sur Facebook ou dans les commentaires ci-dessous.

Pour la France, pour la démocratie, merci !