Saddam H., hier

Saddam H. pense sérieusement à
abandonner le look Paul Muad’dib.

L’image a fait le tour du monde, et voir, enfin, des bonnes nouvelles en provenance d’Irak n’aura pas manqué de réchauffer le cœur de chaque téléspectateur : un homme un peu égaré monte dans une fourgonnette du SAMU social de Tikrit, aidé par des soldats américains qui ont troqué verres miroir et bombes à fragmentation contre gants blancs et couvertures de survie.
Saddam H., sans domicile fixe d’une soixantaine d’année, aux beaux traits âbimés par la vie, peut s’estimer heureux : il passera Noël au chaud, et avec un peu de chance il pourra mater une dinde avant de manger ses Bolino en regardant Arthur.

Face aux revendications croissantes de la population irakienne, qui a vu ses conditions de vie empirer depuis la chute du dictateur Hussein, les autorités américano-britannico-palauannes ont en effet décidé de déployer, en s’inspirant directement du modèle présenté en France le mois dernier par Dominique Versini, un plan d’assistance urgente aux exclus.
Le principe est le même qu’en France : l’alerte a été lancée par un citoyen responsable qui a composé le 115. Plus de 600 secouristes américains et kurdes se sont alors rendus à Tikrit, où ils ont trouvé Saddam H. dans un véritable trou à rats froid et humide.
Parce qu’il est le premier secouru par ce dispositif, Saddam H. a de grandes chances de devenir le symbole de cette nouvelle attitude, plus humaine, plus humble, des Américains en Irak. Maintenant qu’il est plus présentable après s’être fait brosser les dents et raser la barbe, nul doute qu’il apparaîtra à de nombreuses reprises à la télévision dans les jours qui viennent.

Cette opération rondement menée - outre la couverture médiatique, 25 millions de dollars étaient offerts à la première personne qui signalait un SDF en danger - devrait considérablement ramollir les rapports actuellement tendus entre les forces d’occupation et la population irakienne.
L’état-major américain veut en voir pour preuve le surnom générique que les enfants et les vieilles dames, l’œil brillant et la gambette dans un champ de mines à cent mètres de là, ont donné à ceux qui leur donnent un petit peu de bonheur en attendant la capture de Saddam Hussein : Samu Social Joe.