L’universitaire française Clotilde Reiss est rentrée en France dimanche 16 mai, mettant fin à près d’un an de privation de liberté en Iran.
Si l’on avait tout d’abord craint un incident au débarquement de l’avion - les images d’archives de son procès la montrant constamment voilée auraient pu convaincre un fonctionnaire de la police de l’air et des frontières trop zélé de la renvoyer immédiatement à Téhéran - tout s’est admirablement déroulé et elle est arrivée à l’heure à la réception que l’Elysée avait organisée pour elle.

La France, profondément soulagée, a donc pu communier devant les journaux télévisés du soir dans le bonheur d’une erreur judiciaire réparée et d’une liberté retrouvée. Et a découvert une jeune femme rayonnante et ravissante, à tel point que 118 propositions d’apéros Facebook lui ont déjà été envoyées (pas toutes honnêtes, il faut le reconnaître).

Mlle Reiss, juste avant qu’elle ne commence à vomir de la bière par le nez, telle que vue sur le Figaro.fr ce matin.

Cette soudaine popularité a donné des idées au Quai d’Orsay.
En effet, face aux accusations d’un éventuel accord secret avec la république islamique, il était important que Paris montre sa fermeté et brandisse un gros doigt d’honneur au visage des mollahs de Téhéran maintenant que Mlle Reiss est saine et sauve.
Si le Figaro a pris les devants en publiant une photo sur laquelle elle figure raide torchée, une coupe de champagne à la main, la réaction française officielle se faisait attendre.

Chose réparée ce matin par une déclaration de Bernard Kouchner lors d’une conférence de presse : « Nous avons proposé à Clotilde de poser à poil en pages centrales du Journal Officiel. Cela constituera un geste fort d’affirmation des valeurs démocratiques qui chez nous se vivent à visage découvert ou, pourquoi pas, en montrant ses seins. »
On se souviendra que le procédé avait été envisagé après la libération d’Ingrid Betancourt, mais avait été rejeté après qu’une rapide étude de marché eût démontré que la GMILF constituait une niche trop réduite pour justifier le coût d’une impression du JO en quadrichromie.

Mlle Reiss n’a pas encore répondu à la proposition du ministère des Affaires Etrangères.