John Bigballs : Mme Alliot Marie, qu’est ce que vous allez faire de ce jackpot ?

Mme Alliot Marie : L’utiliser pour restaurer la grandeur de notre Bravepatrie, afin que nous accomplissions notre destin de civilisateur des peuples primitifs à travers le monde. Dans cette optique et pour favoriser le commerce super pas équitable avec nos partenaires du tiers monde, j’envisage de tout miser sur la marine.

JBB : Tiens donc ! Le Charles de Gaulle pour négocier nos accords commerciaux ?

MAM : Fallait y penser, et en toute modestie : je l’ai fait ! Le problème, mon cher M. Bigballs, c’est qu’observer l’état de notre marine Bravepatrienne après vingt ans de gabegie Communiste, c’est comme faire le bilan de Pearl Harbor au lendemain du 7 décembre 1941 !
Va falloir tout reconstruire !

JBB : Ha oui ? Quand même !

MAM : Je sais, je ne mâche pas mes mots, c’est d’ailleurs pourquoi je suis tant appréciée par nos militaires. De toute manière, qui pourrait maintenir un semblant de langage politicien face au désolant spectacle qu’offre aux regards des amoureux de la marine de guerre la rade de Toulon : jonchée de coques rouillées, de radeaux obsolètes, et de carcasses de sous-marins nucléaires éventrés laissant échapper du plutonium de leurs flancs. C’est difficile de s’y résoudre, mais Toulon n’est plus que l’ombre de son fier passé Pétainiste. (sanglots)
Notre flotte est délabrée, et ceci à l’heure où la Bravepatrie voit poindre des ennemis terroristes de toutes parts et que nous sommes nous même menacés jusque dans nos campagnes, c’est dire si la situation est grave.
Heureusement, malgré les multiples avaries entièrement imputables à une construction bâclée opérée sous l’ère Communiste, le seul bâtiment encore étanche reste le Charles de Gaulle devenu donc ipso facto le fleuron de notre flotte de guerre.
Il y a encore beaucoup de travaux à faire dessus, mais de nouveau il flotte, ne faisant ainsi pas mentir sa devise héritée de sa marraine Parisienne : Fluctuat nec mergitur (Elle flotte sans sombrer) et rendant sa fierté à la Bravepatrie.
Mais, si l’un des principaux atouts d’un porte-avions, c’est précisément d’être un " petit morceau de France ou d’Amérique " projetable à n’importe quel endroit où des négociations super pas équitables sont nécessaire à notre survie, son principal inconvénient, c’est sa vulnérabilité. Il ne possède aucune arme, en-dehors d’un système d’autodéfense dont l’efficacité n’a par ailleurs jamais été prouvée. Malgré des systèmes de détection très sophistiqués, il n’est pas évident qu’il résisterait à une barque terroriste.
Le Charles de Gaulle ne possède pas aujourd’hui non plus d’escorte, tout nos galions ont été boulottés par des termites ! Il va donc falloir renforcer la défense du porte-avions et il est par conséquent évident qu’avec un autre porte-avions, il faudra non seulement des bâtiments d’escorte modernes, mais également des avions à mettre dessus.
Difficulté supplémentaire, la Marine devra également trouver un équipage de 1600 hommes et femmes et si possible pas que des intermittents du spectacle sinon ce sera la foire. Et c’est là qu’avec mon programme on fait d’une pierre deux coup car on va relancer l’emploi ! Souvenez vous, Hitler le disait déjà : « Un chômeur c’est pas rentable, un soldat ça coûte moins cher et c’est bien plus raisonnable ! »*

JBB : On le voit bien le chantier est énorme, l’heure n’est donc plus à tergiverser sur l’utilité d’un second porte-avions et ...

MAM : Non, c’est vrai, le moment, semble-t-il, est venu d’aborder les vrais problèmes des gens d’en bas de la France vraie. La question qui se pose véritablement, c’est celle de savoir quelle vision stratégique et quelle ambition politique sous-tendent l’acquisition d’une Marine nationale toute neuve. Si l’on veut se doter d’un frère jumeau du Charles de Gaulle et mettre quarante mille nouvelles tonnes d’acier et d’intelligence artificielle au service de la défense et de la diplomatie. Il faudra en payer les conséquences financières qui s’imposent c’est à dire 2,2 milliards d’euro et accepter de se nourrir de topinambours pour cela.

JBB : Donc bientôt notre fier étendard flottera de nouveau sur tous les océans du globe ?

MAM : Nous avons bon espoir en effet que cela se réalise. Plus personne n’aurait aujourd’hui l’effronterie de contester le rôle indispensable d’un second porte-avions nucléaire et encore moins concernant la construction d’une flotte toute neuve. Notre pays doit se redonner les armes pour affirmer sa superpuissance et maintenir ses accords de commerce super pas équitable avec ses anciennes colonies. Je profite d’ailleurs, alors que cette interview arrive à son terme, pour lancer auprès des Bravepatriens une souscription nationale afin d’aider au redressement qualitatif et quantitatif de notre marine.

Bravepatriennes, Bravepatriens, la nation a besoin de vous ! Souscrivez a l’emprunt ! Engagez-vous ! Rengagez-vous !