Didier Kala, John Bigballs, Maurice Panel, Raymond Corones, vendredi 15 avril 2005 - 11:36
La prestation du chef de l’Etat lors de l’émission Référendum : en direct de l’Elysée hier soir sur TF1 était de très bonne facture. Non content d’avoir sans doute fait basculer les indécis dans le camp du ’Oui’, Jacques Chirac a profité de l’occasion pour répondre aux questions des post-adolescents sur un monde qui leur fait peur, et leur a demandé d’entrer franchement dans l’espérance.
La buvette élyséenne était méconnaissable. Ring central et estrades de forum athénien, à la sobriété contrastant avec les dorures de ce palais de la république, le mélange illustrait le principe même du Traité constitutionnel européen : donner à l’avenir le socle ferme des traditions.
L’avenir, il était là : 83 jeunes représentant la diversité de la France post-adolescente, les accents chantants de nos provinces ensoleillées comme ceux, plus malhabiles, de nos campagnes ou de nos banlieues. Le chandail de laine non dégrossie côtoyait le nœud Windsor, la charmante blondinette la bombe brune... Bref : une assistance aux couleurs de la France. Même Totoro se trouvait dans le public, c’est pour dire !
Face à ces futures forces vives, un président détendu et souriant a d’entrée de jeu justifié son choix de ne pas inviter de journalistes politiques à l’émission : ceux-ci n’auraient pu que mener un débat d’initiés qui aurait complexifié un texte constitutionnel pourtant limpide, et la moitié des jeunes présents avaient un Skyblog de toute manière. Ce sont donc des modérateurs issus du monde du spectacle qui ont mené, avec une sobriété remarquable, le dialogue entre le président et les jeunes, qui s’est articulé autour de trois points.
Lors de cette première partie menée de main de maître par un Marc-Olivier Fogiel très convaincant en M. Loyal orange, M. Chirac a tenu a rappeler brièvement les bouleversements majeurs survenus au niveau géostratégique depuis le Traité de Rome, qui était la réponse de l’Europe à la Guerre Froide. L’émergence de nouvelles puissances font qu’il est nécessaire de s’organiser pour "lutter contre ces puissances" : ne nous leurrons pas, la Chine, l’Inde, la Russie et demain le Brésil font partie de notre axe du Mal à nous.
Dans ce contexte troublé, le président a toutefois tenu à redonner espoir à ses interlocuteurs en soulignant les atouts de notre continent : "l’Europe est la première puissance sportive du monde. Et les pâtisseries sont pas dégueulasses non plus." Ces avantages indéniables formeront donc la base d’une intégration politique et économique encore plus poussée.
Cet aspect économique de la construction européenne, qu’un certain nombre des tenants du ’Non’ dénonce avec des cris d’orfraie, ne peut d’ailleurs passer par un autre modèle que l’économie de marché puisque celle-ci "est celle qui est la plus productrice de richesses". [ndlr : amis lecteurs, si vous trouvez cette transition nulle, imaginez-nous devant la télé hier soir. Merci.]
"M. le président, mon mari est laid. Que dit la Constitution là-dessus ?"
Les ficelles de la sournoise propagande noniste ont d’ailleurs été exposées au regard de tous à l’évocation de l’économie de marché. L’émission a en effet dérivé inexorablement vers des questions de politique intérieure, sans aucun rapport avec le Traité constitutionnel. Jacques Chirac ne s’est pas démonté pour autant, qui en rappelant que les questions étaient hors-sujet y a toutefois répondu avec patience, et surtout avec un argument de poids : "la politique intérieure a ses règles."
Autrement dit : il est des moments dans la vie d’une société où l’on ne peut pas tout exiger. De même, les solutions alternatives irresponsables ne pourraient en définitive que mettre ceux qui les proposent dans la merde.
Ce magistral "Pas ce soir chéri" du président de la République a rappelé à chacun que cette soirée avait pour sujet l’Europe et qu’il était déplacé de lier l’action du gouvernement Raffarin à cette question. L’atmosphère a toutefois été considérablement détendue, lorsqu’à un jeune qui avouait travailler au noir pour financer ses études Jacques Chirac a répondu en riant "Ne donnez pas de détails !". En effet, il ne valait mieux pas.
C’est sans doute l’autorité naturelle conférée par ses sourcils pompidoliens à Emmanuel Chain qui lui a permis de recadrer le débat sur l’Europe, et les questions de droits sociaux et de développement durable.
"Il n’y aura pas plus de Turquie en Europe que
d’abandon du tri sélectif."
M. Chirac, qui a lu le protocole de Kyoto dans la langue, a rappelé sa détermination à mettre ce dernier point au premier rang des objectifs de l’Europe. Sur la question cruciale du recyclage, il a ainsi assuré un jeune écologiste qu’en concertation avec l’Angleterre la France avait œuvré à mettre l’Afrique et le tri sélectif au menu du prochain sommet du G8, et qu’enfin on saura mettre la première dans le bon container.
Autre sujet qui préoccupe les Français : l’homoparentalité. Interrogé à propos de l’article II-81 sur la non-discrimination, que certains voient comme la porte ouverte à la légalisation du mariage homosexuel et à l’adoption par des couples gays ou lesbiens, le président a rappelé que l’article II-69 sur le droit de se marier et de fonder une famille déléguait ces questions à la législation nationale. C’est un grand soupir de soulagement qui a parcouru la buvette de l’Elysée, et sans nul doute les millions de Français perplexes devant cet épisode surréaliste de Julie Lescaut : finalement, les sodomites turcs ne viendront pas jusque dans nos bras violer nos fils et compagnons. Il n’y aura pas de France Midnight Express. Ouf !
Cette émission de haute tenue aura donc désamorcé la plupart des arguments du ’Non’, qui n’ont en réalité pas grand chose à voir avec le Traité constitutionnel ou même l’Europe.
Fort de ce constat, l’Elysée envisage de ne même pas commencer sa campagne d’offrir la totalité de son temps de parole aux nonistes, tant un examen même superficiel des interrogations de ces derniers révèle que ceux-ci mélangent allègrement serviettes et torchons, et sautent du coq français à l’âne chinois sans même passer par la case Europe. Qui, il faut se rendre à l’évidence, n’intéresse pas un pékin.
Encore deux ou trois émissions de ce genre et il n’y aura même pas besoin d’argumenter pour que le ’Oui’ passe haut la main le 29 mai.
Par ailleurs, Jean-Luc Delarue ne sera plus invité à l’Elysée tant qu’il souffrira d’hyperactivité et de déficit d’attention. Ça se soigne, jeune homme.
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Mr mn président je vous remercie sincérement pour tout ce que vous faites pour votre pays
LANTEFO NOUKPEKOU SEN CYRILLE
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