Le représentant au Congrès américain Anthony Weiner a brièvement interrompu la thérapie castratrice entamée ce week-end pour dénoncer « l’amoralité qui règne sur le internet ». Il visait particulièrement Tom MacMaster, cet étudiant qui pendant plusieurs mois s’était fait passer pour une activiste LGBT syrienne et à qui il avait envoyé en toute bonne foi plusieurs photos de son membre viril.

Une blogueuse syrienne (image d’archive).

Le prince du twitpic de bite pourra-t-il échapper à la démission forcée ? C’est ce qu’espèrent ses conseillers en communication, qui l’ont exfiltré du centre de réhabilitation où il était depuis dimanche exposé à la projection en boucle de Sex and the City 2.
A l’origine de cette interruption prématurée du traitement anti-libido que l’élu new-yorkais avait annoncé vouloir suivre, la révélation que la blogueuse Amina Abdallah Araf al Omari, mieux connue sous le pseudonyme A Gay Girl in Damascus, était en réalité un homme américain âgé de 40 ans.
M. Weiner, accusé d’avoir envoyé des images équivoques à plusieurs jeunes femmes sur le réseau social Twitter, avait jusqu’alors invoqué la faiblesse humaine.
En publiant dans un premier temps des dénégations véhémentes, puis en déclarant « Et ouais, c’est ma bite. Belle bête, non ? », il avait suscité un fort sentiment d’empathie chez son électorat masculin, gagnant ainsi du temps pour développer sa défense.

De nouvelles révélations devraient lui permettre d’endosser le rôle de victime et achever de faire basculer l’opinion publique en sa faveur.
« Comme beaucoup d’entre vous, j’ai été la proie d’un prédateur amoral » a en effet annoncé M. Weiner, les larmes aux yeux, lors d’une conférence de presse ce matin. « C’est avec la plus profonde sincérité que j’ai envoyé à une personne que je croyais être une femme des photos d’une partie intime de mon anatomie. Je l’ai fait par charité chrétienne, en pensant qu’elle était réellement lesbienne. Tom MacMaster m’a sali, il a sali Dieu, mais il a surtout sali les millions d’hommes qui ont souffert en silence après avoir lu "Merci, c’était si bon. Robert." à la fin d’un chat avec JenniferBi17. »
Fort de ce témoignage qui lui assurera certainement l’indéfectible sympathie des utilisateurs de Meetic et des Chrétiens fondamentalistes, M. Weiner a conclu sa conférence de presse en se faisant photographier par des admirateurs sur leurs téléphones portables.

A l’heure où nous mettons sous presse, personne en Syrie n’avait répondu à nos e-mails.