Dédé Lajoie, lundi 3 janvier 2011 - 07:48
Vous êtes Parisien (what else ?) et votre propriétaire vient de vous donner congé de votre bail par lettre recommandée amenée par un gauchiste. Vous avez 6 mois pour trouver un logement. Brave Patrie vous apporte son expertise en relations humaines de droite pour renégocier votre bail avec élégance et bon goût tout en respectant les valeurs de la France qui gagne ®.
Votre propriétaire tient absolument à récupérer pour son « usage personnel » le coquet appartement de 8 m3/12 m2 (8,63 m2 loi carrez) qu’il vous a jusqu’alors diligemment cédé pour 1000 euros pour mois. Certes vous avez un peu de mal à la croire mais ce n’est pas vraiment votre problème : après tout c’est lui qui décide et si vous n’êtes pas d’accord vous n’avez qu’à cessez de geindre et être propriétaire vous aussi. Pour autant tout n’est pas perdu : vous êtes de droite, il est propriétaire, vous lui donnez 40 % de votre salaire, il en veut plus ; Une simple discussion entre personnes respectables devrait permettre de trouver une solution.
L’aménagement de nouveaux golfs dans les Yvelines devrait permettre de désenclaver le 16ème arrondissement.
Voici quelques règles simples pour arriver à vos fins avec élégance et courtoisie.
Règle n° 1 : Rester digne et zen
Commencez par un faire un point sur votre situation et admettez qu’objectivement tout ne va pas si mal. Le sourire des professionnels de l’immobilier quand ils évoquent le prix moyen du mètre carré parisien et la lecture du dernier numéro spécial du Nouvel Obs sur les « vrais prix de l’immobilier parisien » sont autant de gaies nouvelles qui doivent stimuler votre optimisme. Vous habitez [encore] DANS Paris pour au moins 6 mois : cela ne justifie t il pas quelques sacrifices sommes toutes bénins ?
Certes, mis à part les jours de pluie, vous n’avez pas vraiment l’eau courante. Mais reconnaissez cependant que la pratique de la douche dans les vestiaires de la salle de musculation au boulot a grandement facilité votre parcours professionnel (tout en vous rapprochant de Jean-Louis à la direction du marketing).
Règle n° 2 : votre propriétaire est un humain lui aussi : parlez des charges
Le cœur rasséréné par la lecture du paragraphe précédent et l’intime conviction chevillée au corps que vous êtes un « battant » (comme le volet cassé du coin salle de bain) vous pouvez désormais rencontrer votre propriétaire.
Essayez de replacer votre cas particulier dans un contexte plus général. Rappelez-lui combien en vous offrant un toit moyennant une juste rémunération pour la propriété qu’il tient de sa grande tante son action est socialement indispensable. Au besoin, citez les écritures, un « J’étais étranger -quoique français®- et vous m’avez hébergé » (acte 25, scène 35 selon Saint Matthieu) avec le chèque de fin de mois fait toujours son petit effet. S’il ne réagit pas, soyez fou : bredouillez vaguement un truc en hébreu en lâchant distinctement « Mitzvah » [1]( NDLR : genre de BA réservées aux élus). En dernier recours, osez un syncrétisme couillu en affirmant à votre propriétaire que « l’Abbé Pierre aurait sûrement voté DSK ».
Le point d’équilibre entre budget en hausse et surface habitable est parfois difficile à trouver.
C’est maintenant le moment de sortir votre arme argumentative majeure : les charges. Regardez le droit dans les yeux, pensez à la tête de Woerth lorsqu’il fait son honnête. Puis, énoncez clairement et distinctement toutes les charges qui accablent le rentier. Faites une pause à « CSG », accélérez vers « taxe foncière » pour finir par « Impôt de Solidarité sur la Fortune ». Lorsque vous repérez une larme dans son œil naguère impavide et froid, passez votre bras le plus musculeux autour de ses frêles épaules et dans le creux de son oreille murmurez doucement avant d’y glisser une langue humide d’émotion : « mon frère /ma sœur tu es un homme/une femme comme moi ».
Règle n° 3 : Entretenez vos sphincters
Le principe de toute négociation avec un propriétaire parisien sur un marché « tendu » est de rester souple et peut-être même d’accepter des positions qui pour en être créatives n’en sont pas moins douloureuses. En d’autres termes il faut toujours dire oui mais en souriant. Vous avez toutefois la possibilité de faire varier l’intensité du « oui » pour signifier la profondeur de votre adhésion. Un « oui » simplement enjoué est grossier, préférez-lui un « oui » allègre pour dire que ça fait un peu mal et réservez le « oui » avec éclat de rire pour limiter le nombre de doigts à deux.
Ainsi, il veut 10 % de loyer en plus ? Proposez lui en 13 en ajoutant que vous seriez prêt à lâcher à 15 -minimum- s’il n’y avait pas les charges (cf point précédent). Le mur a des infiltrations d’eau et les séances SM de la voisine de palier perturbent vos soirées « la nouvelle star » ? Evoquez ces points sur un ton badin en l’invitant à venir par lui-même constater les dégâts de la voisine sur les murs (voire à la rencontrer).
Très important : insistez sur le fait que vous tenez à cet appartement plus que tout au monde. Soulignez ses points forts :
une vue dégagée sur la cour intérieure : ajoutez un commentaire méchant sur la concierge « payée à ne rien faire » et « pire qu’une fonctionnaire » (avec rires : + 10 points),
une situation en hauteur combinée à l’absence d’ascenseur qui a contribué à l’arrêt de votre tabagie dégageant ainsi un petit bénéfice substantiel (dont l’heureux bénéficiaire sera bientôt votre propriétaire).
des wc modernes non turcs sur le palier qui vous ont permis de nouer des relations intéressantes avec le petit vieux qui organise des partouzes de chats pour en repeupler tout l’arrondissement.
Vous pouvez naturellement égayer cet inventaire d’invectives gracieuses sur la « pénibilité patrimoniale » et combien « tout coûte cher de nos jours ». Evitez toutefois de mentionner la loi de 1948 dont la « suppression espérée » devrait « fluidifier le marché ». Dans tous les cas, lorsque vous aurez signé votre nouveau bail, c’est vous qui aurez besoin de fluidité pour alléger votre estomac.
[1] NDLR : la Bar-Mitzvah étant l’action consistant à offrir sa première cuite au petit cousin Shmuel au bar de la synagogue
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