La Bretagne étant le pays des pardons, il vous sera beaucoup pardonné.
Je doute que la Bigoudène assise sur une bitte de Pont-l’Abbé souhaite le retour de son marin chouchenné, forcément moins bien loti de ce côté (et je ne vous parle pas du Captain qui a voulu faire sur moi une expérience il y a 50 ans aussi minuscule que fugace ! Je dois dire d’ailleurs que l’expérience de cette espèce de suppositoire qui fond trop vite avant d’avoir atteint son but m’a fait grande pitié).
Je vois que vous connaissez vous aussi très bien le chasseur breton qui cumule l’alcoolisme de bon aloi du chasseur international, l’alcoolisme aggravé du Breton moyen et l’effet dévastateur du chouchen.
Pour en revenir au Captain sachez qu’il a souffert de ces individus qui ont causé l’un de ses multiples naufrages.
Alors que, au cours d’une cure de thérapie, il tentait de reprendre confiance en navigant bravement par temps calme à trois mètres du bord, sur le lac du Drennec, dans son bateau, renforcé pour l’occasion de trois bouées latérales, plus une à l’avant et une à l’arrière, un chasseur chouchenné l’a confondu avec une Bigoudène. Il a tiré sur celle de droite et a touché celle de gauche qui se trouvait être le bateau du captain qui passait par là.
Il a coulé très dignement. Les pieds dans l’eau, il a enjambé son fabuleux coursier des mers, puis est allé se jeter deux bouteilles de chouchen. "Y’a pas de raison que je fasse pas aussi bien que ces cons" qu’il disait.
Il en a bu tellement que les bouteilles ont formé le Mont Saint Michel (de Brasparts) que les autochtones se sont empressés de christianiser. Depuis, il y a un pardon. Et après le pardon, on va boire du chouchen...
Il y a des pays qui ne s’en sortent pas.
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