Didier Kala, lundi 5 novembre 2007 - 08:33
Les épisodes se suivent et ne se ressemblent pas pour le plus authentique des super-héros français depuis le commissaire Juve. Une nouvelle fois propulsé en Afrique, Nicolas Sarkozy évolue dans ce nouveau volet de la saga du Liberator au sein d’un univers noir et oppressant, où la tension psychologique le dispute à l’action pure et où les frontières se brouillent entre le bien et le mal. Une plongée dans les enfers de la conscience et du kung-fu, dont le spectateur ne sortira pas indemne.
C’est l’innocence qui du début à la fin tient le premier rôle, celui de victime, dans le nouveau film de Nicolas Sarkozy. Aux confins des méandres la psychologie humaine, celle-ci se perd, se retrouve, décide d’aller rechercher ses camarades tombés à l’arrière, et se reperd. Autant de rebondissements qui riveront le spectateur à son fauteuil, pantelant, d’un somptueux premier plan, long travelling ensoleillé accompagnant une rangée d’enfants noirs sur le tarmac en latérite d’un aérodrome de brousse au son d’une reprise en wolof de Douce France par Michel Polnareff, au dernier : un gros plan aux réminiscences conradiennes du pilote belge alcoolique traître à sa propre cause, à demi mangé par l’ombre, sanglotant My Way en flamand au fond d’un cachot tchadien.
Cet usage subtil des dialectes ancestraux de peuples largement francophones, le sous-titrage de mélodies appartenant au patrimoine culturel français, sont là pour nous rappeler la prédominance du cerveau reptilien chez certaines catégories géo-économiques. Leur primitivisme. Et nous renvoient à celui qui sommeille en nous, nous font mesurer la fragilité des règles qui nous séparent de la barbarie pure et simple.
Le synopsis en lui-même est très simple. De l’idée initialement développée par Bernard Kouchner, les scénaristes n’ont conservé qu’une armature ascétique, un fil limpide soumis à une insoutenable pression, comme le string d’un candidat UMP à l’approche des municipales. Va-t-il casser ? En ressortira-t-il vierge de toute marque indélébile ?
Si le film contient ses moments de comédie et débute comme un classique Maman, j’ai raté l’avion, franchise qui a fait le succès de Nicolas Sarkozy, il se teint vite de la noirceur qui a donné son nom au continent éponyme et suffoque le cinéphile.
En quelques mots : des gangsters à la petite semaine tentent d’arnaquer quelques familles stériles et des maris impuissants en leur promettant d’obtenir des petits Noirs à prix coûtant. Une fois arrivés au Tchad, leur plan se délite et ils sont capturés par des policiers corrompus. Alerté par les familles lésées, André Santini, de la société d’hélicoptères Santini, envoie son meilleur agent pour les libérer. Nicolas Sarkozy s’envole alors vers l’Afrique et rencontre le potentat local (corrompu), interprété par Michel Leeb. Il parvient à échanger une partie des prisonniers contre des Exocet et une centrale nucléaire de poche qu’il réalise sous nos yeux avec un chewing-gum et un arrêté de reconduite à la frontière. Il rentre en France après un petit stop à Madrid pour manger des tapas avec son fidèle Bernardo, joué avec finesse par José Luis Zapatero. Le pilote belge alcoolique reste en prison et chante My Way en flamand.
La valeur de ce nouvel épisode ne tient donc pas, on le voit, au scénario, qui sur le papier peut sembler plus indigent que ceux de Liberator épisode I : Passez-moi le petit Noir ou du si décrié Liberator épisode V : Chérie, j’ai libéré la croissance. Il offre en revanche une plongée inédite dans la psychologie de Nicolas Sarkozy ainsi que dans les contradictions d’une société moderne rongée par des idéaux d’un autre âge : qu’est-ce que le bien ? Qu’est-ce que le mal ? Ne dois-je pas d’abord penser à moi avant de faire le premier, quitte à faire un peu du second, ou bien est-ce l’inverse qui se produit ?
Le héros préféré des Français se retrouve ainsi confronté à un terrible dilemme : doit-il faire libérer les journalistes qui avaient accompagné les gangsters ? Certes, les journalistes lui empoisonnent l’existence, mais n’éprouve-t-il pas en même temps une étrange attirance sexuelle à leur égard ?
Une autre faille du personnage, bien plus profonde, est révélée à l’issue d’une scène d’action d’anthologie : après avoir défait une milice de dealers, les Ganjaweed, à mains nues, il remet les supposés orphelins à leurs familles, qui le remercient chaudement car il a permis à ces petits enfants de grandir chez eux, en Afrique. Pourtant, une larme coule sur sa joue burinée par le vent chaud du désert : c’est dans une batcave vide que rentrera Nicolas Sarkozy ce soir, sauf s’il réussit à chauffer une hôtesse dans l’A-319 qui le ramène vers Villacoublay. Voilà un homme qui souffre car il a perdu sa famille en tentant d’en sauver d’autres. L’ironie cruelle de cette scène ne manquera pas de provoquer un déglutissement collectif dans les salles sombres.
Au terme d’une intrigue aux méandres troublants, Nicolas Sarkozy parviendra-t-il à échanger les ressortissants européens contre de la verroterie ?
Autre contradiction, autres affres pour la conscience du Liberator et du spectateur : ce personnel navigant qui de toute évidence a failli au plus élémentaire de ses serments - ramener les Africains en Afrique, pas en Europe - mérite-t-il d’être sauvé ? Existe-t-il pour eux un moyen de se racheter ? L’argumentation toute en douceur de Nicolas Sarkozy en faveur des vols charters est un moment de cinéma intimiste digne de Bergman, avec un rebondissement que nous vous laissons le soin de découvrir.
Nous ne pouvons qu’inviter les Bravepatriotes à se jeter sur le Retour du Tchadi : ce film est beau, émouvant, et il fait réfléchir à des pensées intellectuelles.
De quoi nous permettre d’attendre sereinement Liberator, épisode VII : Tintin chez les Narcos, la nouvelle aventure de Nicolas Sarkozy attendue pour les vacances de Noël, starring, ou pas, Ingrid Betancourt.
Episode de telenovela français (2007). Thriller, comédie. Durée : un bon dimanche après-midi. Réalisé par Nicolas Sarkozy. Avec Nicolas Sarkozy, Michel Leeb, André Santini. Cinq couilles de coq Brave Patrie.
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