Les stagiaires : une alternative à l’utilisation des intermittents du spectacle.

La rédaction, lundi 7 novembre 2005 - 12:59

Il fallait s’y attendre : la grogne continue des intermittents du spectacle a fini par exaspérer les forces vives créatrices de rêve de notre pays : producteurs, réalisateurs, investisseurs, experts comptables, responsables de paie, consultants en Fun Attitude ™ etc…

Que Bozo le clown fasse la gueule une fois par saison passe encore, on à tous nos moments de faiblesse, mais que pour la 417ème fois consécutive il harangue la progéniture d’un quelconque comité d’entreprise avec des formules tel que « Il n’y aura pas de clown blanc dans ce spectacle les petits z’enfants !! Il est au cimetière de Pantin, ses dernières allocations ASSEDIC lui ont tout juste permis d’acheter 2 mètres de corde et un tabouret branlant. Il avait une femme et cinq enfants. » Ca suffit !

Evidemment « The show must go on ! », alors, où trouver dans un marché du travail sinistré une main d’oeuvre qualifiée, motivée, ne renâclant pas à la tâche, sans prétention salariale et (relativement) épargnée par les drogues ?

C’est le grand cabinet anglo-saxon spécialiste de l’outsourcing textile Alacon qui le premier a eu l’idée fabuleuse de recruter un staff entier de stagiaires, c’était pour la prestigieuse comédie musicale Cindy (qui doit être actuellement en tournée promotionnelle dans la région d’Oust-Kamenogosrk au Kazakhstan).
Et ça marche !
Depuis les expériences se sont multipliées sans que le succès, comptable notamment, ne se démente. Il n’existe pas une émission de télé réalité, porteuse de rêves s’il en est, qui n’ait pas remplacé l’ensemble de ses équipes par des stagiaires (venant d’horizons divers comme le réclame ce secteur d’activité), constate-t-on une différence de qualité ? Non c’est même de mieux en mieux tant sur le plan artistique que professionnel.

L’engouement est tel que même au Ministère de l’Intérieur on envisage de remplacer un intermittent du spectacle de premier plan par un stagiaire !
Alors, il n’y a plus à hésiter, pour contrer efficacement ceux qui depuis trop longtemps tentent de prendre en otage l’industrie du divertissement, une solution s’impose : le stagiaire partout, le stagiaire toujours.

Sur le même thème, ne pas manquer le prochain séminaire organisé au Sénat par le Medef, BravePatrie et le Ministère des Economies Tous Azimuts : « Qui du stagiaire ou de l’intermittent du spectacle va sauver le système de santé français ? ».

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Déjà 19 réactions.

26 juin 2008 12:45, par Rico

Les stagiaires : une alternative à l’utilisation des intermittents du spectacle.

Vous savez qui profite le plus du statut d’intermittent ? Les entreprises, car elles ont sous la main une main d’œuvre bon marché et corvéable. Et oui, se sont elles qui se moquent du déficit de l’unedic.

Remplacer les intermittents par des intérimaires, vous me faites rire. Pourquoi payer plus cher en passant par une boite d’interrim (car il faut bien qu’elle prenne sa com), même en réduisant le salaire du naïf qui accepte ce marché. Au passage je vous signale que les intérimaires ont aussi un système d’indemnisation proche de des intermittents.

Quand aux comédies musicales et émissions de téléréalité citées, elles ne risquent pas de perdre en qualité artistique, n’en étant pas pourvues. Je laisse bien volontiers ce travail à des débutants qui penses pouvoir se faire une place en se prostituant.

Et pour la fin, sachez qu’il y plus de cocaïnomanes dans la finance ou la politique que chez les intermittents, question de moyens. Ne confondez pas intermittents et show-bizz , ce n’est pas le même monde, c’est comme confondre patriotisme et chauvinisme.

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26 janvier 2008 13:45, par Gaullo

Les stagiaires : une alternative à l’utilisation des intermittents du spectacle.

Le gouvernement de notre Président et son premier Ministre sont d’excellents figurants professionnels et à ce titre ils démontrent que l’on peut trés bien être rémunérés sans grèver pour autant le budget de l’UNEDIC avec ce fumeux statut d’intermittent du spectacle qui profite à tant d’artistes marxisants et drogués et puis qu’on ne voit jamais sur TF1, chaine du mieux-disant culturel depuis sa privatisation.

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15 janvier 2007 15:46, par un patriote anonyme

Les stagiaires : une alternative à l’utilisation des intermittents du spectacle.

c’est quoi ce site avec de telles idées...???
en tous cas, merci ! lire cet article m’a donné encore plus d’énergie à très bien faire mon travail.
continuez, vous nous donnez des forces.

sincèrement,

Fabien, ingénieur du son

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5 mars 2006 12:07, par un patriote anonyme

Les stagiaires : une alternative à l’utilisation des intermittents du spectacle.

www.generation-precaire.org

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8 novembre 2005 20:07, par a bon ?

> Les stagiaires : une alternative à l’utilisation des intermittents du spectacle.

bravo. de mieux en mieux.

Je précise que je suis "un petit intermittent du spectacle" depuis 12 ans.
Je commence a boire la tasse, alors va t-on me lancer une bouée, ou une enclume ?

Je viens d’investir a credit dans des ears monitoring parce que j’y croyais encore un petit peu.

Les stagiaires pourront -ils faire marcher les petits commerces de musique de leurs ville ?

Les stagiaires auront-ils a coeur la réussite de leurs spectacles ? même dans des lieux ou les paillettes n’ont pas leur place.

Les stagiaires se déplaceraient -ils pour une heure de spectacle a l’autre bout de la france.

Les stagiaires s’investissent - ils sentimentalement et financièrement autant que nous autres.

Pourquoi ne pas directement prendre de la main d’oeuvre en pologne. ou ces prostituées qui font le trottoir en ce moment sur nos belles routes de campagnes ?

encore ? .......

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- 16 novembre 2005 18:00, par un patriote anonyme
  
  > Les stagiaires : une alternative à l’utilisation des intermittents du spectacle.
  
  va t-on me lancer une bouée, ou une enclume ?
  
  Une bouée...de stage !
  
  Mais attention, il ne faut pas la louper. Sinon, c’est l’enclume, comme nous disions tout à l’heure.
  
  Répondre
  - 11 février 2006 19:10, par rincewind
    
    mais c’est pas nouveau, ça...
    
    ... Ca fait longtemps que des boîtes ont choisi d’employer 80% de stagiaires, voire QUE des stagiaires. J’en ai vu, des boîtes comme ça. Le pire, c’est que :
    les stagiaires acceptent, en espérant pouvoir dégoter un travail et parce que c’est probablement effectivement leur seule chance de pouvoir un jour dégotter des vrais boulots
    les intermittents se font piquer du travail...
    
    Répondre
- 27 juin 2007 21:04, par brigitte macreuse
  
  ACh ! l’humour !!!!!
  
  Ach !!! l’humour est quelque chose de trop sérieux pour laisser ça à un intermittent du spectacle, faisons vite venir des stagiaires !!
  
  Répondre
7 novembre 2005 17:01, par Jean-Luc Leschoumes

Offre de stage

Ref. O2687911ML
Stage de 18 mois à temps plein, renouvelable.
Localisation : près de chez vous.

Service recruteur : Ministère de l’Insécurité Intérieure

Intitulé du poste : Responsable-Coordinateur de milice urbaine

Description du poste : Vous prendrez en charge le recrutement et la formation sommaire d’un groupe de BravePatriotes de votre quartier. Tous les soirs, après l’apéro, vous effectuerez des rondes de pacification en pick-up. Vous aurez une entière liberté d’appréciation des menaces cosmopolites et du degré de force à utiliser pour y répondre (doctrine Jeb Bush).

Qualités demandées : Sens de l’initiative citoyenne, du travail en équipe, peur, rancoeur et frustration, des problèmes avec l’alcool seraient un plus.

Indemnisation : 300€/semestre, mais comment chiffrer la reconnaissance de tout un quartier ? Est-ce-que Batman demande une indemnisation ?

Poste à pourvoir immédiatement
Contacter le journal qui transmettra.

Répondre
- 7 novembre 2005 20:59, par Jean-François Coupé
  
  > Offre de stage
  
  Excellent initiative pour l’emploi et la sauvegarde des intérêts des vénérables possédants, mais permettez-moi d’exprimer mon profond désaccord avec cette rémunération fixe, digne d’un fonctionnaire corrompu de l’ex-Brave Patrie mittérandienne.
  
  Il me paraît essentiel que le stagiaire soit rémunéré à l’intéressement, par exemple à l’oreille de sauvageon abattu.
  
  Répondre
  - 7 novembre 2005 21:42, par Bill O’Railleur
    
    > Offre de stage
    
    Il me paraît essentiel que le stagiaire soit rémunéré à l’intéressement, par exemple à l’oreille de sauvageon abattu.
    
    Ou plutôt, tel un Obélix des temps ultramodernes et son impressionnante collection de casques romains, que le stagiaire soit rémunéré au nombre de casquettes vaillamment conquises. Que cela ne soit pas par contre un prétexte pour que ces jeunes sauvageons entament une collection de casques de nos braves CRS !
    
    Répondre
  - 8 novembre 2005 15:30, par Jean-Luc Leschoumes (Hasek)
    
    > Offre de stage
    
    permettez-moi d’exprimer mon profond désaccord avec cette rémunération fixe,
    
    Attention aux termes ! : un stage « rémunéré », ce n’est plus un stage.
    Car du coup, déclaration, charges sociales, la hyène fiscale qui couine de plaisir en rognant les mollets musclés du BravePatron.
    
    Non, de nombreuses promotions de stagiaires (consentants) savent bien que l’indemnisation est un merveilleux cadeau que leur fait leur employeur, qui pourrait aussi bien nettoyer les moquettes ou faire deux repas supplémentaires par mois. Indemnisation donc, et éventuellement défraiement pour les cartouches (sur présentation de la facture).
    
    Ceci dit, l’intéressement peut prendre d’autres formes. Rendez-vous seulement compte que le moindre de ces sauvageons en a pour une barre de fringues sur lui, au bas mot. Ne serait-ce pas un juste retour des choses que de voir un lascar se faire taper son survet Lacoste et son Ipod par un groupe de BravePatriotes ?
    
    Répondre
    - 8 novembre 2005 20:08, par un patriote anonyme
      
      > Offre de stage
      
      sans compter la barette de shit...
      
      Répondre
- 9 novembre 2005 08:10, par Bebert
  
  > Offre de stage
  
  Avec mes potes, on veut bien venir apres la partie de pétanque.
  Vous fournissez les cartouches ?
  
  Voir en ligne : http://c-estlafautealesautres.haute...
  
  Répondre
7 novembre 2005 15:41, par Un lecteur passionné du Figaro économie

Le stagiaire, un produit économiquement viable pour les actionnaires

Peu coûteux d’entretien, dur à la tâche et d’une flexibilité à toute épreuve, le stagiaire séduit de plus en plus les entreprises. Nos braves dirigeants ont saisi tout l’intérêt de cet atout majeur pour notre BravePatrie dans la compétition économique globale : le stagiaire est une alternative crédible au sous-prolétaire chinois !

Alors que nos prisons restent encore fermées au travail (hélas, tout comme nos crèches et orphelinats), le medef demande un effort spécifique de notre gouvernement afin de faire de notre brave système scolaire le premier produceur mondial de stagiaires.

En attendant le diplôme d’Etat de stagiaire (bac+5) prévu pour la rentrée prochaine, notre brave ministre de l’économie a immédiatement décrété un allègement fiscal pour toutes les entreprises qui accueillent des stagiaires.

Et pour les autres aussi, dans un soucis d’équité bien compréhensible.

Répondre
- 7 novembre 2005 18:30, par Mangeur Vasquais
  
  > Le stagiaire, un produit économiquement viable pour les actionnaires
  
  Vous avez été mal informé : le travail, pour le compte d’entreprises privées, existe bel et bien en prison, malheureusement, les employeurs sont tenus de rémunérer (au moins un peu) les détenus. Sur ce plan là aussi, notre Bravepatrie a encore des progrès à faire !
  
  Répondre
  - 7 novembre 2005 20:22, par Un lecteur passionné du Figaro économie
    
    > Le stagiaire, un produit économiquement viable pour les actionnaires
    
    Cette nouvelle me réchauffe le coeur de brave patriote. Et du côté des crèches, orphelinats, et autres lieux d’oisiveté infantile (la mère de tous les vices !) notre brave gouvernement progresse-t-il dans sa courageuse politique de réformes ?
    
    Répondre
    - 8 novembre 2005 13:59, par un patriote anonyme
      
      > Le stagiaire, un produit économiquement viable pour les actionnaires
      
      "Le Premier ministre a dévoilé une batterie de mesures destinées aux jeunes des quartiers sensibles, la plus spectaculaire étant l’abaissement de 16 à 14 ans l’âge requis pour entrer en apprentissage".
      Alors...heureux ?
      
      Répondre
      - 8 novembre 2005 21:32, par Jean-François Coupé
        
        > Le stagiaire, un produit économiquement viable pour les actionnaires
        
        Ouais, faire travailler les djeuns à 14 ans, d’accord, encore qu’on aurait pu descendre à 6, mais les vieux ?
        
        Qui donc a pensé à faire bosser ces feignants de vioques retraités, qui glandouillent dans ces hospices à 4 étoiles ?
        Leur retraite est trop maigre et ce n’est tout de même pas aux actifs à payer leur enterrement !!! Déjà qu’ils nous ont endetté pour trois siècles !
        
        Il va de soit qu’on peut dispenser de travail ceux qui disposent d’un patrimoine ou de revenus supérieurs à 1 000 000 euros : en effet, ces derniers peuvent régler leur funérailles et même se payer quelques chiourmes pour leurs menus besoins.
        
        Quant à l’héritage qu’ils laisseront, je propose qu’on le verse dans le cercueil des entrepreneurs et des hommes politiques, en gratitude pour tous ces bienfaits et emplois dont ils nous ont fait profiter.
        
        Répondre

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