La Norvège.
Ce lointain pays nordique nous avait fourni une actualité plutôt calme depuis le dernier raid viking de 960. Comme une routine bien rodée, nous nous étions habitués à ne parler de ce pays qu’au détour de sa seule activité économique : le saumon congelé.
C’est donc un pays paisible et effacé qui se retrouve au cœur de la tourmente.

M.Gloubeinfish, importateur chez Gloubeinfish et Fils, analyse froidement la situation : « En tout état de cause, le cours du saumon ne devrait pas tarder à bondir, plongeant les économies occidentales dans une crise du canapé, ce qui est fâcheux pour Noël, mais là, maintenant, on s’en fout un peu. »
Mais concentrons nous sur l’actualité : à l’heure actuelle les premiers éléments transmis par les médias sont fragmentés, disparates, contradictoires et peuvent être erronés. En conséquence, on ne peut pas écarter l’hypothèse qu’ils soient de mauvais goût (comme un concert de Lordi).
Il est néanmoins de notre devoir de spécialistes lucides et manucurés de nous interroger, de prendre de la hauteur, de remettre en perspective pour au final transmettre tous les éléments permettant un débat démocratique, efficace, servant à l’édification des foules et à la préservation de notre civilisation.

Le Norvégien est généralement affable.

Evidemment, face à ce type de situation qui demeure exceptionnelle, il est toujours tentant et confortable de céder à la théorie du complot. C’est la facilité dans laquelle les esprits faibles s’engouffrent sans retenue.
La dernière démonstration en date nous vient des principaux dirigeants socialistes qui, comme seul argument à la mise en lumière des faillites de leur morale autoproclamée, ne cessent d’invoquer dans la sordide affaire DSK la mainmise des Fabiusiens en quête de l’adhésion de Jack Lang à l’alinéa 4 du programme commun évoquant la nationalisation des Francofolies.
Gardons-nous de tout manichéisme ou de formule définitive taillée au pic à glace : tous les terrorismes ne se ressemblent pas, toutes les tueries ne sont pas terroristes, certains terroristes même ont un petit cœur qui bat, voire une mère.
Privilégions plutôt l’analyse à tête reposée, le cigare au bord des lèvres, la bible négligemment calée sous le coude et une bouteille d’aquavit à la main.

Les faits tragiques qui se sont déroulés durant cette funeste journée du 22 juillet 2011 sont maintenant connus jusqu’en Laponie : vers 16h une déflagration terrible est ressentie dans le centre-ville d’Oslo.
Après avoir écarté la thèse du record Guinness de la plus grosse caisse lâchée par Guntar la baleine à bosse, mascotte du Geirangerfjord, la population s’est mise a courir en tous sens après s’être rendue compte que Kaboul se trouvait à moins de 14 heures d’avion de la métropole scandinave.

Mais le drame n’allait pas s’arrêter là : plus au nord, une tuerie méthodique allait se jouer.
Réunis sur l’ile d’Utøya, les jeunes travaillistes norvégiens ont avantageusement remplacé l’élan (trop rare en cette saison et bien plus malin) par un prédateur.
Sur la base des éléments parcellaires et peu fiables nous permettant de vous éclairer sur cette journée sanglante, une thèse qui n’a pas été suffisamment explorée mérite d’ores et déjà une attention particulière : celle de la soudaine prise de conscience suivi d’une adhésion à une finalité convergente aux extrémismes, bref, en des termes moins techniques : une brutale prise de conscience de la vacuité de la pensée rouge.

Suite à la lecture d’une des brillantes et éclairantes chroniques d’Ivan Rioufol, les jeunes gauchistes réunis ce jour là ont soudain ouvert les yeux et pris en horreur l’idéologie mortifère qu’ils adoraient encore quelques minutes plus tôt.
Impossible pour eux de supporter le poids de l’Histoire. Mais, empreints du pacifisme bêlant des peuple scandinaves — que l’on retrouve notamment chez les lemmings ( pourtant sympathiques ) — ils ont préféré se retirer définitivement du jeu politique d’une manière radicale, que l’on ne pourrait que recommander aux formations politiques françaises ayant refusé de suivre d’un bloc le sillage d’un Eric "Ignar" Besson.

En première analyse, à chaud, et avec un doigt de Ricard pur, nous ne pouvons que finement observer à travers ces valeurs de sacrifice et de mort l’effrayant ciment de l’idéologie moderne la plus mortifère : l’islamisme

En effet, en s’attaquant à eux mêmes d’une manière aussi définitive ces militants de gauche ont finalement rejoins la cause islamiste et ont ainsi présenté au monde l’avenir que nous nous promettent à terme ces deux idéologies. Espérons que cette pratique s’ancre solidement dans les mœurs islamo-rouge et accomplisse l’idéal du kampuchea démocratique, si possible en silence.
Toutefois, même s’ils étaient gauchistes, il est néanmoins certain que les larmes couleront discrètement dans les barbes fournies des fiers vikings, et ce, jusqu’au crépuscule, lorsque l’ultime flotte de Zodiacs enflammés obscurcira les derniers rayons du soleil.
Une fois encore la glorieuse peuplade du saumon saura fumer ses plus vaillants défenseurs.

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