Au moment que je l’ouvre pour célébrer la gloire immortelle du comte de la Mérule, je me sens également confondu, et par la grandeur des sujets de mécontentement qu’il a inspiré , et, s’il m’est permis de l’avouer, par l’inutilité d’avoir à y bossuet. Quelle partie du Web n’a pas lu les vitupérations du prince des Comtes, et les merveilles de sa vie ? On les raconte partout : le Brave Patriote qui les vante n’apprend rien à l’étranger ; et, quoi que je puisse aujourd’hui vous en rapporter, toujours prévenu par vos pensées j’aurai encore à répondre au secret reproche que vous me ferez d’être demeuré ...euh, beaucoup au-dessous.
Aussi, je n’en dirais rien : Vanitas vanitatum, dixit Ecclesiastes ; vanitas vanitatum, et omnia vanitas
Victime du mouvement braunien, le Roi des Comtes s’est éteint prématurément !
Car, Dieu nous a révélé que seuls les administrateurs du site font les intervenants, et que seul ils les font servir à leurs desseins. Qui d’autre a fait un Professeur Wurzhgt, euh, Machin ?, Quel autre a pu former un Concombre Démasqué ? Qui supporte les innommables jeux de mots du Captain ? Qui ? Qui ?
Posside sapientiam, acquire prudentiam ; arripe illam, et exaltabit te : glorificaberis ab ea, cum eam fueris amplexatus. Et ce n’était certes pas le cas du comte connu avec ses assauts épistolaires, sur le fil du rasoir, qui l’a d’ailleurs tranché Net.
Pourtant ; on ne parlait qu’avec transport des saillies droitières de ce nobliau, qui, malgré les divisions trop ordinaires sur ce site, lui gagna d’abord tous les esprits. On ne pouvait assez louer son incroyable dextérité à maltraiter les affreux les plus délicats, à pourrir ces défenses cachées qui souvent les tiennent en suspens, et à terminer tous les différends d’une manière qui exacerbait les intérêts les plus opposés. Pour lui, en digne admirateur de Cioran, ... (CIORAN, pas CORAN), tout n’était que bois, sciure et moisissure.
Je veux dans un seul malheur déplorer toutes les calamités du genre humain, et dans une seule mort faire voir la mort et le néant de toutes les grandeurs humaines. Après ce que nous venons de voir, la santé mentale n’est qu’un nom, la vie sur le Web n’est qu’un songe, la gloire n’est qu’une apparence, les grâces et les plaisirs ne sont qu’un dangereux amusement : tout est vain en nous, excepté le sincère aveu que nous faisons devant nos administrateurs de nos vanités, et le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes.
Ubi est, mors, victoria tua ?