, mardi 4 décembre 2007 - 14:17
S’il est une nouvelle qui pourra consoler nos compatriotes au lendemain de la visite de M. Chavez, président vénézuelien dont le style de pouvoir paraît bien terne à côté de celui de M. Sarkozy, c’est bien celle-ci : Ingrid Betancourt n’est plus prisonnière des FARC.
C’est du moins ce qu’il ressort d’une lettre adressée ce jour par l’intéressée à sa famille, où l’on apprend que la parlementaire franco-colombienne, bien loin de croupir au fond d’une geôle poisseuse, n’est en fait séparée du monde libre que par l’épaisseur d’une moustiquaire, et devrait pouvoir bientôt serrer ses enfants dans ses bras, si elle voulait bien y mettre un peu du sien.
Un hamac tenu par deux piquets, une moustiquaire comme unique rempart contre la nature. Récit troublant des conditions de captivité d’Ingrid Betancourt, otage depuis cinq années d’un groupuscule manu-chaïste sanguinaire, récit qui pourrait prochainement se clore de manière heureuse.
Car à cette mère-courage de la pampa, à cette naufragée de l’altiplano, la Bravepatrie n’a envie de dire qu’une chose : Ingrid, ta moustiquaire, tu l’enlèves et tu reviens en vitesse.
Histoire qu’on puisse passer à autre chose.
Car point trop n’en faut : que d’énergie dépensée, jusqu’à ce jour, pour une affaire qui aura successivement mobilisé les gouvernements Raffarin 1, Raffarin 2, Raffarin 3 et Villepin, sans que jamais l’intéressée ne daigne adresser un petit mot de remerciement (a-t-elle seulement une idée du nom de ses bienfaiteurs successifs ? On se le demande). Faut-il encore ajouter à cette débauche de moyens l’intervention de M. Sarkozy ? Pendant ses deux quinquennats ? Certainement pas !
Et surtout pas pour une histoire de moustiquaire qui, soit-disant, bloquerait le chemin de Madame vers la liberté.
Alors bien sûr, la nature foncièrement charitable de notre président l’avait conduit dans un premier temps à se jeter corps et âme dans ce dossier si médiatique. Après avoir demandé à M. Martinon de lui retrousser les manches, l’hôte de l’Elysée s’était attelé à la tâche dès le lendemain de son élection, sollicitant les autorités colombiennes, et leur voisin vénézuelien, pour hâter comme il sait si bien le faire, le règlement de ce pénible dossier.
Ce n’est alors que par pur hasard, lors d’un déjeuner chez Flunch en compagnie de Vincent Bolloré qu’il a aperçu Lilianne Bettencourt se rendant d’un pas alerte au buffet desserts, et réalisé qu’il s’était trompé sur la personne, que la dame en Amazonie ne possédait rien de coté au CAC 40, qu’elle ne l’inviterait jamais en vacances pour épargner les deniers publics.
Et que ce qui devait devenir un simple coup de main à un nom du carnet d’adresse présidentiel risquait de dégénérer en opération humanitaire à la rentabilité douteuse, et à la mièvrerie certaine.
Regardons les choses en face : sous prétexte de la grande efficacité de notre président s’agissant de ramener au pays les ressortissants vaguement européens qui vivent mal l’éloignement de leur domicile, un certain nombre de personnes, toujours promptes à abuser de la gentillesse des gens, voudraient que le chef de l’état ajoute un nouveau dossier à son ordre du jour. Ils voudraient que M. Sarkozy, comme s’il n’avait que ça à faire, prenne l’avion jusqu’à Bogota (avec une escale à Bayonne au chevet des victimes d’ETA), puis taille dans la brousse au coupe-coupe pour aller négocier avec une tribu d’arriérés marxistes, au milieu d’une faune inhospitalière, le droit d’aller soulever une pauvre moustiquaire en nylon ? Et fourguer au passage trois Airbus et une rame de métro à la guerilla ?
Faudra-t-il ensuite que M. Sarkozy fasse la tournée des refuges en montagne pour aider les gens coincés dans leur sac de couchage ?
Passe encore que notre président vienne en aide à Mme Betancourt si elle avait été enfermée dans une cage de bambou, éventuellement montée sur roulettes ; mais mobiliser le pouvoir suprême bravepatriote pour une moustiquaire à vingt pesos, c’est sans doute pousser un peu loin l’assistanat, fléau de nos sociétés modernes. Fléau contre lequel M. Sarkozy déploie déjà toute son énergie sur le territoire national, en tentant de lui opposer une toute nouvelle doctrine : le démerdat, approche nouvelle de l’intervention publique qui devrait monter en puissance dans les mois à venir.
En résumé, donc, si l’otage la plus célèbre d’Amazonie voulait bien se donner la peine d’agir un peu, elle pourrait elle-même enlever sa moustiquaire, sortir de son hamac et rentrer chez elle.
D’aucun, pour justifier encore le rôle de vache aux oeufs d’or que l’on tente d’imposer à M. Sarkozy, prétendront bien sûr que l’otage est pour l’heure entourée d’individus un peu rudes et bourrus, qui verraient toute tentative de départ d’un fort mauvais oeil. Et en effet, sans doute les preneurs d’otages ont-ils pris certaines précautions pour écarter cette éventualité. On peut fort bien imaginer que la moustiquaire, par exemple, soit fixée au hamac par un système d’élastiques, d’agrafes, ou même par un noeud un peu compliqué à défaire (type noeud en huit gansé). Mais ne soyons pas dupes : après cinq années passées sans se couper les ongles, Mme Betancourt, qui doit porter des griffes d’environ quinze centimètres, pouvait sans problème tailler dans la toile et prendre la poudre d’escampette.
D’autres, plus retors, souligneront que la jungle amazonienne, par son côté inhospitalier, constitue à elle seule une prison naturelle rendant compliquée toute démarche d’évasion. Et c’est vrai : ceux de nos lecteurs ayant un tant soit peu pratiqué la chasse au communiste connaissent bien les contraintes propres à ce type de terrain chaud et humide, où même Bernard Lavilliers doit chaque jour disputer sa maigre pitance aux serpents et autres fourmiliers. S’il est vrai que les conditions de circulation dans la forêt primaire sont bien difficiles, en particulier si l’on n’est pas équipé d’un 4x4, il demeure en tout cas possible, comme le conseille souvent à ses amis Madame Christine Lagarde, d’y effectuer ses déplacement à bicyclette, ou à défaut de se rabattre sur la marche à pied.
Et il est bien difficile de croire qu’en cinq années, l’otage des FARC, si elle avait marché tout droit, ne serait pas parvenue à s’extraire de la jungle colombienne, en atteignant dans le pire des cas la Patagonie, où le ranch de Florent Pagny lui aurait offert un accueil amical pour pas si cher que ça.
Dans ces conditions, on le voit, la liberté de Mme Betancourt est clairement à portée de mains, et on comprend mal les demandes insistantes d’un certain nombre de personnes pour une intervention efficace de M. Sarkozy, qui n’a pas que ça à faire. Rappelons que ce dernier, la semaine dernière encore, a libéré pas moins de soixante millions de personnes otages d’autres groupuscules syndico-spartakistes bien plus coriaces, et n’a pas de temps à perdre avec le menu fretin cagoulé des Andes qui se planque en tremblant au milieu des papayers dès qu’est prononcé le nom de notre lider supremo.
Alors Ingrid : c’est quand tu veux.
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