La Commission Européenne présentera aujourd’hui un ambitieux plan de sécurisation des données relatives aux passagers aériens franchissant les frontières de l’Union.

Le 28 janvier est la Journée mondiale de la protection des données personnelles. Ce n’est donc pas par hasard que la Commission a choisi cette date, hautement symbolique, pour présenter une version améliorée de la gestion des cartes de fidélité des individus empruntant la voie des airs pour se rendre en Europe ou en sortir.
Autre clin d’œil aux geeks, particulièrement sensibles aux questions de vie privée, ce seront 42 informations différentes qui seront enregistrées pour offrir un service encore plus personnalisé et performant aux voyageurs. Quelle déception, en effet, de se faire servir des cacahuètes parfumées au bacon quand on préfère les Minizza™ halal !
Les données recueillies seront dorénavant conservées cinq ans sur des serveurs ultra-sécurisés de manière à ce qu’elles ne disparaissent pas par inadvertance. Ceux qui ont déjà perdu des photos de vacances lors d’une panne de disque dur comprendront aisément cette précaution.
Autre mesure de sécurité : toutes les données seront anonymisées après sept jours, au moyen d’un bout de ruban adhésif de masquage muni d’une languette, de manière à pouvoir vérifier de temps en temps si les données sont toujours dessous.

Ce plan, longuement et mûrement réfléchi durant les trois semaines qui ont suivi les attaques terroristes sur Paris, devrait en outre mieux protéger les Européens contre les attentats commis par les voyageurs descendant du Roissybus [1].

Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, reconnaît cependant une maladresse dans le choix de la date : « La Journée de protection des données c’est bien pour le LOL, » nous confie-t-il. « Mais c’est Bestel, il a déconné : il a confondu Thomas d’Aquin, dont c’est aujourd’hui la fête, et l’apôtre Thomas. On aurait vraiment voulu pouvoir répondre "Je ne crois que ce que je vois" aux pisse-froids qui ne manqueront pas de nous dire qu’ils n’ont rien à se reprocher et n’ont pas à être surveillés. »
Beau joueur, M. Juncker admet toutefois qu’attendre le 3 juillet aurait été un profond manque de respect pour l’émotion de l’opinion publique, qu’il faut nourrir quand elle est encore chaude.

Une révision de ce programme pourra être sera appliquée aux vols intérieurs dans les deux ans. Les voyageurs moins fortunés ne pouvant se permettre de s’offrir un vol long courrier pourront ainsi bénéficier des mêmes avantages que leurs concitoyens professionnellement plus méritants.
Emmanuel Macron réfléchirait à une application de ce programme révolutionnaire aux voyages en autocar.