L’UMP lance sa communauté virtuelle
Didier Kala, mercredi 23 août 2006 - 11:07
Premier parti de France à avoir saisi l’importance du phénomène blogs, et ceci à peine plus d’un quinquennat après son irruption sur le Net, l’UMP a annoncé lundi 21 août le lancement d’une plateforme de publication destinée à ses militants. En réunissant sous la bannière de la France d’après les claviers progressistes de notre Brave Patrie, le parti de M. Sarkozy prend d’assaut la dernière citadelle médiatique encore aux mains des réactionnaires : les liens non commerciaux de Google.
A partir du premier septembre, la France d’après ne sera plus un rêve : dans une dominante bleutée (forcément), un réchauffement intempestif de l’âme nationale fera fondre le pergélisol cérébral des Bravepatriotes et le fera ruisseler, tiède et onctueux, jusque dans les recoins les plus inaccessibles de la France d’en bas. Plus tard, mais là n’est pas notre propos, le niveau du bonheur s’élèvera brutalement et un grand coup de frais devrait s’abattre sur l’Elysée en fin d’après-midi.
Le miracle qui permettra à un peuple aux conceptions sociales et économiques étriquées par des décennies de novlangue marxiste - subventions, aides, Code du Travail - d’ouvrir enfin les yeux aux Lumières de la pensée néo-libératrice a un nom : Web 2.0.
Le Web 2.0 est au Web 1.0 ce que le gouvernement Raffarin 2 était à Raffarin 1.
Le Web 2.0, c’est cette synergie d’applications en ligne qui a permis de renverser la fameuse loi de Pareto. Ce principe spécifiait que 80% des consommateurs écoutaient les conneries répétées par les 20% qui accaparaient le comptoir. Grâce au Web 2.0, 80% des gens publient maintenant leurs propres conneries sur Internet, mais seulement 20% les lisent.
Or 20% suffisent largement pour accéder au second tour d’une élection présidentielle. L’UMP entend donc capitaliser sur les nouvelles technologies pour mettre en avant son programme et capter ces 20% d’électeurs potentiels :
"Parce que la blogosphère est devenue l’une des principales galaxies de l’univers Internet, nous ouvrons aujourd’hui notre plateforme de blogs.
Elle nous permettra d’abord de nous exprimer, de fédérer tous les blogueurs de notre famille, de multiplier leur présence et leur visibilité."
Nicolas Sarkozy
Sa visibilité, l’UMP la gère avec maestria en ce qui concerne les media traditionnels comme l’ORTF et la presse de référence du soir. Du côté des nouveaux media, en revanche, le terrain est encore occupé par des groupuscules gauchisants qui s’appuient sur des technologies supérieures en matière de référencement par les moteurs de recherche, mais malheureusement gratuites [1].
La gratuité étant un concept suspect à l’heure où il s’agit de réhabiliter la valeur pognon et la France n’étant pas prête pour une gestion responsable de l’Internet à la chinoise, l’UMP a donc choisi de s’adresser à des spécialistes surpayés à haute valeur ajoutée pour définir sa stratégie web, nom de code "Coming Out".
La visibilité est au candidat de petite taille ce que l’audibilité est à l’arbre qui souhaite tomber dans la forêt.
Sous la direction de MM. Malhuret et Solère, la cyber-équipe de choc de l’UMP a ainsi défini un plan de bataille en plusieurs étapes, respectant à la lettre le désir de visibilité de M. Sarkozy :
Au mois de juin 2006, les responsables de l’opération "Coming Out" se rendent compte qu’un terrain n’a pas encore été conquis : l’espace qui se trouve à gauche des liens payants sur Google. Pour le reprendre aux trotskistes, il faut à tout prix créer de la matière, et de préférence quelque chose de plus consistant que des putains de tongs. Les technologies du Web 2.0 le permettent, on l’a vu, en mettant en avant le user-generated content, le contenu généré par les utilisateurs : les sympathisants de l’UMP seront mis à contribution et travailleront eux-mêmes à la propagation des idées concepts slogans de leur parti [3].
Après une période d’essai durant laquelle les ténors du parti ont rodé le concept, l’UMP est aujourd’hui prête à ouvrir sa plateforme de blogging aux militants. Les liens entre chacun des blogs, la possibilité donnée au visiteur de commenter les articles et ainsi de contribuer à la somme de sagesse populaire offerte à tout internaute, tout concourt à créer une version maximisée de ce haut-lieu social cher au cœur de tous les Français : le Café du Commerce.
Comme dans sa version analogique 1.0 auront lieu au Café du Commerce 2.0 des discussions sans tabous ni mines de vierges effarouchées. Comme dans sa version 1.0, le Café du Commerce 2.0 aura son lot d’observateurs et de grandes gueules, ses désaccords et ses embrassades, ses répétitions, ses doutes et ses certitudes péremptoires, ainsi bien entendu que sa flaque de pisse à côté de la cuvette des toilettes.
L’espace d’échanges proposé par l’UMP sera le premier du genre offert par un parti politique français. Et surtout, il générera du contenu, beaucoup de contenu, suffisamment pour rendre visibles dans Google, Yahoo, MSN et consorts les idées concepts slogans de l’UMP. Quand le rapport noise-to-signal [4] sera pour le débat politique français le même que pour les autres domaines de la société, Nicolas Sarkozy aura fait un grand pas vers l’Elysée.
Bravepatrie.com souhaite à l’UMP la bienvenue dans le grand monde du Portnawak sur Internet™.
[1] voir par exemple le système de publication SPIP, que Bravepatrie.com utilise.
[2] M. Le Meur a par ailleurs été nommé "Roi du troc 2006", puisqu’il a réussi à échanger un iPod vidéo contre le contrat d’hébergement de la plateforme de blogs de l’UMP par la société dont il est vice-président.
[3] Pour la gloire. Voir Théologie de la libération du travail, coll., MEDEF, 2004.
[4] Algorithme compliqué qui signifie qu’on parle du ministre de l’Intérieur.
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13 février 2007 08:36, par bokassarkozy
l expression ,cafe du commerce me semble assez meprisante pour designer les francais qui a leur niveau debattent de choses qui LES CONCERNENT directement,messieurs les je sais tout qui avez conduit ce pays a la ruine... l instruction si elevee soit elle n a jamais egale l intelligence qui ,elle ,est innee...
19 janvier 2007 11:07, par Nuts12347
La communication de Sarkozy est déjà tout à fait au point... Il n’a pas les bovidés, malheureusement, mais c’est une jeune dans le vent :
Image totalement compatible avec celles de St Malo !
Voir en ligne : http://www.discosarko.com/
12 décembre 2006 22:29, par Dextrignorante
Qu’on ne sy trompe guère, tout comme le môssieu ouaibe patroneur n’a été mis en avant (par naguère, sous l’égide de Paribas, le Club de l’Arche, club-arche.org, qui vient, en décembre 2006, de s’ouvrir à la mode des blogues) que pour faire accroire aux miséreux qu’on pourrait raser gratos alors qu’il s’agissait de leurs faire vendre leurs poux et tiques aux laboratoires afin qu’ils puissent accéder aux sites du ouaibe négociant, et y dépenser la maigre pitance dispensée par les laboratoires, le ouaibe touziro, versant partisan, ne vise qu’à mieux financer les ligues et mouvements (pudiquement : les partis) dignes de ce nom...
Il s’agit par exemple, comme Le Monde, d’inciter à s’abonner... En effet, tentez d’adresser un courriel au médiateur ou à la rédaction sans fournir un numéro d’abonné...
Tout ceci repose sur l’art des publicistes à recourir aux arcanes de la réclame sans le laisser subodorer, et à savoir manier le langage comme, heureusement, l’Instruction publique ne l’enseigne plus aux gouapes d’au-delà de la ceinture rouge.
Il y a bien sûr le b-a-ba de la pratique visant à attirer le chaland par les sentiments et ses bas instincts. À cet égard, je regrette qu’à ce jour de décembre 2006, une recherche sur tout le site de Brave Patrie avec pour requête « turpide » ne fait remonter aucun résultat. Qui n’éprouve la vocation de traquer le vice pour mieux exalter la vertu ?
Il y sera remédié avec cet extrait du Monde nº 19 248 daté du mercredi 13 déc. courant, p. 2. Sous le titre « Canards boiteux » (comme quoi, la fausse modestie...), Daniel Vernet émet cette considération : « ...une fin de mandat dominée par ses turpitudes, Bill Clinton (...)Jacques Chirac et Tony Blair n’ont rien à perdre d’un dernier baroud d’honneur ». Qu’importe ici le raisonnement, l’habillage, les considérations géopolitiques propres à abuser le gogo, il s’agit simplement d’opposer « turpitude » et « honneur ».
Et de remettre les pendules à l’heure. Tout oppose Tony Blair et Jacques Chirac car si l’un fréquente le Japon et y place ses gains l’autre est dispendieux ne se contente pas de favoriser le tourisme mauricien, mais cela relève, n’est-il point, de la vie privée. L’un et l’autre ont fait croire, avec plus de bonheur pour Jacques Chirac que Tony Blair, qu’ils allaient faire des pauvres un peu moins pauvres (sans pour autant semer l’illusion que les tous les possédants seraient moins opulents, simplement qu’entre pauvres et un peu moins pauvres les écarts seraient moindres), mais lorsque l’un soutenait que l’arsenal irakien justifierait le potlatch de ses arsenaux, l’autre corrigeait les insuffisances de nos chars Leclerc (bientôt, si ce n’est fait, privatisés, enfin) et des avions Rafale de son vieil ami Dassault, attendant son heure. Mais un point les rassemble, l’honneur, l’honneur de n’avoir point trahi les intérêts de leur rang, de n’avoir point failli à leur éducation.
Quel contraste d’avec ce parvenu de Clinton, pris le vit hors la braie tel un vulgaire palefrenier. C’est ce qu’il faut sans cesse inculquer : à vouloir se satisfaire au rabais, et profiter de la disponibilité de la valetaille, au lieu de s’efforcer de s’enrichir pour savoir encore mieux dépenser sans compter et soutenir ses pairs, propriétaires de chaînes hôtelières et d’établissements sis sur des îles exotiques, où la discrétion est garantie, on en oublie les poids et les mesures et on sombre vite dans la fange.
Il en est de même du ouaibe gratuit touziro qui deviendra bientôt le ouaibe rémunérateur ouoneziro. On appâte le futur déclassé avec la gratuité, puis il consent ne serait-ce qu’une obole pour que son opinion soit mieux considérée. S’il chute dans la nécessité, on l’oublie, et bientôt seuls et seules celles et ceux aptes à s’acquitter d’une forte contribution (déductible du cens, dispensant de la gabelle) pourront converser entre elles et eux à l’abri des regards indiscrets de la plèbe et de qui, de par ses insuffisances, son manque d’acumen, l’aura rejointe.
Sir Rupert et Youtioube ont su donner l’exemple.
Je m’intéresserai moi-même de très près à Brave Patrie dès qu’on pourra déduire plus du quart du capital investi dans cette sympathique entreprise...
En cette attente, recevez, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chères consœurs et Chers Confrères, mes conviviales salutations.
P.-S. - C’est bien sûr à bon escient que Daniel Vernet utilisait « turpitude » que tout bon dictionnaire lie à Déshonneur, honte, ignominie, infamie, laideur, bassesse, horreur, autant qu’à débauche et ordure, soit l’antonyme parfait d’honneur, gloire, honnêteté et reconnaissance à l’égard de son sang et de son rang.
3 septembre 2006 16:56, par malkovitch
johnny cache bien son jeu ! Devenir belge, l’aidera à devenir Monegasque, on va pas chipoter, mais Monaco ,c’est un peu la france non ?
Un sacré Fiscaliste ce Johnny !
Voir en ligne : le médiateur
27 août 2006 19:18, par Mangeur Vasquais
... z’avez oublié :
8) Un vrai journal des fausses valeurs de la France vraie.
Bouh ! Ah, ah, j’vous ai fait peur, hein ?
25 août 2006 23:33, par De La Listedeschindler
ah ouai, mais ouai mec... Putain t’as trop raison.
25 août 2006 12:04, par boronali
L’ouvrage Clochemerle de Gabriel Chevallier devrait devenir - à n’en pas douter - le vade mecum de la blogosphère 2.0 française !
Voir en ligne : http://boronali.blogspot.com
25 août 2006 16:22, par ZaAaV
Oui, donc la question est maintenant de savoir si le sieur Carlo Revelli est plutôt Bébert 2.0 ou Patron 2.0...
23 août 2006 19:03, par Mangeur Vasquais
J’espère qu’au Café du commerce 2.0 il y aura aussi le Pastaga 2.0 et les cacahouètes 2.0, sinon je retourne au Bar des sports 1.0 !
24 août 2006 11:15, par Maurice Panel
Aucun commetaire n’a été supprimé depuis 4 jours.
Un accès de paranoïa Claudius ?
24 août 2006 14:00, par Maurice Panel
Ahhhh d’accord !!
Je vais mettre ça sur le compte d’une crise de palu.
Maurice.
24 août 2006 19:48, par Didier Kala
Très cher Claudius,
on va pas se mettre à virer la rédaction, non plus !
Bien à vous,
Didier Kala
24 août 2006 21:37, par Didier Kala
Très cher Silvio,
merci pour ce franc éclat de rire qui, je l’espère, n’aura pas dérangé la Comtesse et le Marquis, mes voisins.
Vous comprendrez qu’après tant d’années MM. Balls et, plus récemment, don Parmalatte, votre pays, ont pu compiler à mon sujet un dossier assez conséquent. Je ne permettrais donc jamais - jamais, entendez-vous - à quiconque de lever le petit doigt à l’encontre de ces excellents camarades.
Nous pouvons en revanche - cela s’est déjà vu - décider de bannir l’IP d’un mauvais coucheur. Magie de l’internet !
En vous souhaitant la bonne soirée,
Didier Kala
25 août 2006 00:46, par Didier Kala
Très cher Silvio,
référez-vous au dossier précité, et vous comprendrez de qui je parle, drogué de merde, babouin.
(Désolé pour ces épithètes, mais il faut prendre certaines précautions).
Bien à vous,
Didier Kahoul
Vous pensez qu'un sympathisant de l'UMP peut être intéressé par cette page ? Faites-la lui découvrir !
l expression ,cafe du commerce me semble assez meprisante pour designer les francais qui a leur niveau debattent de choses qui LES CONCERNENT (...)
bokassarkozy
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