Halte à la supercherie
Helmut San Pericoloso der Sporgerzi, mercredi 13 septembre 2006 - 10:34
En cette période pré-électorale, tous les yeux sont tournés vers les deux grands partis Brave-Patriotes afin d’en découvrir les candidats, et le suspense est à son comble moins le quart. Mais ce suspense est-il nécessaire ?
Disons-le tout net, notre candidat Nicolas Sarkozy joue depuis bien longtemps la transparence, multipliant non sans sacrifices les interventions à la télévision publique comme privée, et nous livrant avec une abnégation qui n’a d’égale que sa clairvoyance des éléments de vie privée dans Paris Match, Le Point, VSD ou d’autres grands titres de la presse indépendante.
A gauche, toutefois, le tableau est moins rose, si vous me passez ce petit jeu de mots. Des luttes intestines d’une ampleur sans pareille déchirent les différents groupuscules crypto-esturgeono-gauchistes. C’est bien simple, on n’a pas connu ça à droite depuis le malencontreux accident de Robert Boulin.
Un nom émerge cependant de tout ce fatras, un nom qui a un visage (et son visage, c’est sa vie, rappelons-le), un visage qui profite d’une surmédiatisation tout bonnement scandaleuse : celui de Ségolène Royal.
Ce que la gauche omet de préciser, ce que les médias feignent d’ignorer, ce que la droite même, sûrement par esprit sportif, se refuse à mentionner, je ne peux plus le taire. Il me faut vous le confier, mes chers lecteurs, mes fils, ma bataille :
Ségolène Royal est une FEMME.
Loin de moi l’idée de dénigrer les femmes. Je ne les fréquente que peu, mais on ne peut que saluer ces précieuses porteuses de vie, mères nourricières, parangonnes de vertu, mais aussi sincères confidentes sachant offrir à leur conjoint, dans une intimité moite, le réconfort tant mérité après une dure journée de labeur masculin.
Mais enfin... une femme ? Présidente ?
Alors on fait comme si de rien n’était, on me demande de contenir mon indignation devant ce procédé pathétique qu’emploie la gauche pour ramener à elle les votes d’hommes perdus voir concupiscents, ou de femmes nourrissant quelque vains espoirs d’indépendance financière si ce n’est intellectuelle... C’en est trop !
J’en parlais hier encore avec un expert en la matière (et pour cause), le Docteur Gynéco. Nous dégustions de fameuses cagouilles à la hussarde chez Jean-Yves Gramichon (115 rue Saint Honoré, Paris). Ce cher docteur a eu le bon goût, tout en assaisonnant une cagouille cuite à la perfection d’un gourmand soupçon de beurre de cannabis, de me fournir une éloquente série d’arguments prouvant qu’en dehors de quelques ménages malheureux, la femme ne peut gouverner.
Le premier argument est l’émotivité naturelle des femmes. On le sait, et on l’apprécie parfois, la femme est plus émotive que l’homme. Cela peut se traduire par des transports de joie excessifs, voire gênants, lors d’activités diverses telles que le shopping rue de la Paix ou le devoir conjugal (c’est en tout cas ce que m’a dit le docteur).
De tels emportements sont tout à fait incompatibles avec la fonction suprême ; imaginerait-on notre Chef d’Etat se pâmer au cours d’un quelconque salon agricole en tâtant d’une main fébrile le postérieur charnu d’un affable bovin ? Inversement, on a pu le constater, l’enthousiasme feint de Mme Royal au cours du match de finale de la coupe du monde de football laisse quelque peu inquiet vis à vis de son engagement patriotique.
Mais la joie naïve des femmes n’est pas le plus grand obstacle à un statut présidentiel ; que l’on songe seulement à son obscur pendant, l’hystérie. Faut-il que je rappelle au lecteur amnésique le scandaleux "La bourse, je n’en ai rien à cirer" proféré par Edith Cresson, premier ministre socialiste apparemment intoxiquée par une soudaine crise hormonale ?
Pour clore le sujet de l’émotivité propre aux femmes, mentionnons surtout qu’il risque de manquer à une femme la pugnacité et la résolution suffisante au déclenchement de l’arsenal nucléaire français, risquant ainsi de laisser à d’autres pays le loisir de faire sauter plusieurs fois la planète.
On songe en tremblant au gâchis que représenterait pour le contribuable la non utilisation des ogives nucléaires qui font la fierté du pays depuis 1960. La dernière vague d’essais nucléaires de 1995, autorisés par notre président, vient à peine de porter ses fruits sous forme de tête nucléaires particulièrement efficaces, et il serait vraiment dommage de ne pas en profiter une dernière fois.
Non, trois fois non, je préfère franchement voir au poste de chef de la force de répression nucléaire Nicolas Sarkozy, debout sur la pointe des pieds sur un petit tabouret et les bras tendus vers le fameux bouton rouge (c’est que l’installation était initialement prévue pour la stature du Général de Gaulle...).
Le deuxième argument est le manque de pragmatisme politique de la gent féminine. Tout d’abord, si la femme peut faire preuve d’un remarquable pragmatisme en ce qui concerne la gestion de son foyer (et de son petit personnel), on ne peut que s’interroger des compétences en géostratégie d’une catégorie de personnes notoirement mal à l’aise avec une carte routière. Comment pouvez-vous espérez trouver Ben Laden s’il vous faut tourner la carte en tout sens dans un effort vain d’orientation ?
Le bon sens politique fait cruellement défaut à la femme, qui peut certes s’accommoder de postes subalternes, mais sans pouvoir briguer les postes les plus importants. Comment expliquer au sexe faible les subtilités stratégiques d’une dissolution de l’assemblée nationale, par exemple ? Comment lui faire saisir l’importance du septennat quinquennat septennat quinquennat présidentiel ? Et lorsqu’on a tant de difficulté à comprendre la règle du hors-jeu, comment peut-on envisager sérieusement de comprendre les mécanismes délicats qui régissent l’attribution des marchés publics ?
On mentionnera à peine, d’ailleurs, des domaines où l’on se serait attendu à ce que la femme soit plus à l’aise. Prenez par exemple la gestion des frais de bouche : soumise à la pression des hautes affaires, la meilleure ménagère peut perdre le peu de sens commun qu’elle avait. Comment comptez-vous équilibrer un budget national dans ces conditions ? Non, je vous le dis, heureusement que l’homme règne.
Troisième argument, et je vous surprendrai peut-être si vous n’avez pas comme moi l’habitude de naviguer dans les plus hautes sphères, c’est la camaraderie propre aux puissants. Ceux-ci forment un club fermé d’acolytes partageant la plus profonde amitié, comme on peut parfois le constater aux grands rassemblements internationaux tels que le G8, Davos, la mort du Pape, etc.
Mettez une femme dans ce club, et c’est la fin de cette belle amitié. Outre les jalousies naissantes ("mais-euh, tu étais déjà assis à côté de Ségolène aux funérailles de Benoît XVI"), il faut bien constater qu’hommes et femmes pratiquent des formes d’amitiés fort différentes. Les démonstrations d’amitié franches et viriles de George Bush, par exemple, ont déjà fait choux blanc avec Angela Merkel. On n’est pas passé loin de la catastrophe, et on frissonne en songeant à ce que cela aurait pu donner avec un Française, naturellement encline à défendre son honneur !
Enfin, dernier argument, on en parlait à l’instant, il se trouve que le chancelier allemand est effectivement une chancelière. Quel drôle d’air aurait le "couple" franco-allemand avec deux femmes à sa tête ! J’entends d’ici les allusions perfides. A contrario, j’ai une vision assez nette d’un Sarkozy partant à l’assaut d’une Merkel, évoquant certes la rencontre fortuite entre un basset et une levrette replète, mais réconfortant nos braves compatriotes par le fait de savoir qui aura toujours le dessus.
Chers braves compatriotes, ne vous laissez pas aveugler par l’évidence. Ségolène Royal est une femme et, c’est donc prouvé, une femme ne peut présider notre Brave Patrie. Il est temps de porter ce message dans à travers les vallées de France, de sillonner nos fils et nos compagnes afin de s’assurer de la victoire de notre petit maître à penser, Nicolas Sarkozy !
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