John Bigballs, lundi 28 juillet 2003 - 17:20
Ce mois ci et pendant encore deux mois, l’équipe rédactionnelle de Brave patrie va consacrer une soirée par mois à s’exposer à l’efficacité du dispositif Sarkozy dans ses multiples facettes. Ceci dans un esprit purement informatif de reporter de terrain que n’aurait pas renié Albert Londres.
La semaine passée, Maurice Panel, Raymond Corones, Didier Kala et moi même, tous volontaires, avons donc testé le volet du dispositif Sarkozy visant a éradiquer le cannabis de nos villes et de nos campagnes. Equipés pour l’occasion d’une quantité infime de cannabis, d’un peu de tabac, d’un bout de carton, de 2 feuilles OCB, d’une vieille Golf rouge immatriculée dans le neuf-trois et d’un intermittent du spectacle, vos serviteurs ont donc entamé la fabrication de ce que l’on nomme communément un joint et ont ensuite attendu que quelque chose se produise. Et, louée soit la vigilance policière, il se produisit quelque chose. En effet, il n’a fallu que 6 minutes et 21 centièmes d’attente pour que, le sourire aux lèvres, nous puissions accueillir une brigade de la Police Nationale et observer notre interpellation pour usage de produit illicite. Après une fouille en bonne et due forme durant laquelle la rédaction a pu faire connaissance avec la délicate palpation policière exercée sur ses parties intimes, nous nous sommes fait confisquer le matériel stupéfiant, ceci s’étant pratiqué avec courtoisie, tact et professionnalisme. Leur mission accomplie, nos valeureux gardiens de la paix, que le devoir appelait déjà à 50 mètres de là, prirent congé de nous et c’est donc sécurisés et rassurés sur l’efficacité du dispositif Sarkozy que nous sommes rentrés dans nos appartements respectifs.
Le mois prochain la rédaction Bravepatrie poursuivra son investigation en testant une autre facette du dispositif Sarkozy, avec les volontaires Amaury de Loose et Miguel Doriot qui, munis de jupette modèle « ras l’bonbon », de rouge à lèvre outrecuidant et de 4 melons de cavaillon, testeront pour vous l’efficacité de la lutte contre la prostitution passive dans le 12 ème arrondissement, Cours de Vincennes.
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2 octobre 2003 13:02, par un patriote anonyme
Et apres ça vous verrez si c’est les fumeurs de shit qui sont la vermine de ce pays bande de gros blaireaux mafioso.
Les chefs d’entreprise décrivent le "chantage" du RPR
Les représentants du parti se sont renvoyé la responsabilité de ces pratiques.
SOUVENT, c’était le soir. A l’heure où les secrétaires étaient parties et où les chefs d’entreprise décrochaient eux-mêmes le téléphone dans leur bureau. A l’autre bout du fil, un ami d’ami, une relation de relation, quelqu’un qui connaissait quelqu’un qui..., et qui avait appris que la société soumissionnait tel ou tel marché public.
Vous auriez intérêt à faire un geste..." Le "geste" les a conduits devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour répondre du délit d’abus de biens sociaux ou d’abus de confiance dans l’affaire des emplois fictifs du RPR.
Mardi 30 septembre, ils défilent à la barre, ces chefs d’entreprise et ils ne s’encombrent pas de mots. "J’ai toujours cru davantage en la capacité de nuire d’un homme politique qu’en sa capacité à faire", énonce tranquillement Michel Cottot. Lui, il travaille dans le bitume. Comme ses coprévenus, il a accepté de prendre en charge pendant quelques années dans le budget de sa société le salaire d’une Christine ou d’une Irène qui travaillaient en fait à plein temps pour le RPR. "Vous êtes-vous senti forcé de le faire ?", demande la présidente du tribunal, Catherine Pierce.
"Je me sentais forcé par cette pression. Ce qui est sûr, c’est que certains avaient les mots justes pour faire peur. C’était, comment dire, pas du harcèlement, mais pas loin, répond M. Cottot.
Du chantage ?, dit Mme Pierce.
C’est peut-être plus adapté, comme mot, convient-il.
Ces appels venaient-ils d’un seul parti ou de plusieurs ?, poursuit la présidente.
Pour être tout à fait honnête, ils venaient de plusieurs partis. Mais mon activité était plus particulièrement sur des collectivités RPR.
Et on vous demandait quoi ?
D’être, ben, disons, d’être... généreux."
"DES CHOSES TRÈS USUELLES"
Lassé de ces appels, raconte-t-il, Michel Cottot décide de prendre rendez-vous au siège du RPR. "Je me suis dit, autant rencontrer ces gens-là et essayer de régler le problème. Moi, mon principal fonds de commerce, c’est les marchés publics. Je voulais être tranquille et pas retrouver mon entreprise notée d’une croix rouge." Rue de Lille, on lui présente le directeur administratif et financier du RPR, Jacques Rigault Jacomet, qui lui propose d’embaucher quelqu’un. Il demande à réfléchir, puis il décide d’accepter. "Ces choses me semblaient vraiment très usuelles. Loin de moi l’idée de me retrouver devant vous aujourd’hui", soupire-t-il.
Guy Barbat du Closel dit les choses tout aussi crûment. Lorsqu’il prend la direction de la société Gailledrat, celle-ci se relève tout juste d’un dépôt de bilan après avoir perdu son principal client, qui était la Ville de Paris."Il y avait donc dans la société une volonté absolue de ne plus se faire écarter des marchés publics de la ville." En réponse à des sollicitations, lui aussi accepte de salarier quelqu’un pour le compte du RPR. "Mais la Ville de Paris et le RPR, ce n’était pas la même chose, monsieur", observe la présidente.
A priori, non, répond le prévenu.
Et là, c’est quelqu’un du RPR que vous embauchez ?
Je vais vous dire franchement, mon souci n’était pas de soutenir le RPR, mon souci c’était d’éviter les ennuis, c’est tout !"
Jean-Claude Zemmour et Knut Gross, respectivement directeur pour l’Ile-de-France et président-directeur général de la société SMAC Acieroid, lui succèdent à la barre. Les collectivités locales RPR représentaient plus de 15 % du chiffre d’affaires de leur société dans la région parisienne. Devant le juge d’instruction, M. Zemmour avait justifié l’embauche fictive de deux salariées - dont la secrétaire du président du RPR, Jacques Chirac - par sa volonté de "neutraliser la capacité de nuisance du parti politique". Au RPR, il rencontre Louise-Yvonne Casetta. "Je la trouve très dynamique, très sûre d’elle. Elle me présente cela de façon très naturelle, elle me dit que cette pratique est courante et elle me cite des entreprises que je connais." "Et elle prononce les mots de marchés publics ?", l’interrompt Mme Pierce. "Bien sûr", répond M. Zemmour.
Au tour de Michel David de raconter son expérience. La société Touzet, dont il était le président-directeur général, a pris en charge trois salariés, dont un fidèle collaborateur de Jacques Chirac, Daniel Le Conte. M. David aussi a connu les appels téléphoniques insistants en fin de journée et a finalement accepté de prendre rendez-vous au siège du mouvement gaulliste. "On m’a dit qu’il fallait aider le RPR, soit par don, soit en embauchant. J’ai bien compris que si on me demandait quelque chose, c’était pas pour que je parte sans accepter", explique-t-il. "Et si on n’acceptait pas ?", demande la présidente. "On en sait trop rien. On supputait qu’il pouvait y avoir des problèmes. Et on se situe dans les années noires pour la profession. Garder les marchés était un impératif absolu."
Le juge assesseur Alain Prache intervient. "L’autre hypothèse, pour aider le RPR, c’était quoi ?" "Ben, de faire un don en liquide, tout simplement."
Le tribunal se tourne à présent vers les représentants du RPR, Mme Casetta, M. Rigault Jacomet et les deux anciens trésoriers, Robert Galley et Jacques Boyon. Pathétique moment où chacun renvoie sur l’autre une responsabilité trop lourde à porter. "J’avais des instructions. Les demandes venaient du trésorier, du directeur administratif ou du secrétaire général", répète Mme Casetta. Les trésoriers s’indignent. Ils n’ont "jamais été au courant de ces situations". Le directeur administratif ne se souvient de rien. "J’avoue que là, j’ai une faille dans ma mémoire", dit M. Rigault Jacomet. Quant au secrétaire général de l’époque, Alain Juppé, il n’est pas là pour répondre.
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