Au courrier des lecteurs
Igor Dupont, mercredi 9 avril 2003 - 19:52
Notre Brave Patrie est encore loin d’avoir retrouvé la sécurité à laquelle elle a droit, suite au laxisme patent de l’ancien gouvernement bolchevique.
La preuve en est, nous venons de recevoir ce touchant témoignage d’un habitant de la France du fond, qui survit tant bien que mal dans un monde dangereux légué par ces gauchistes indignes. Il est conseillé de ne pas
laisser ce texte entre toutes les mains, tant l’émotion suscitée est grande.
C’est assurément le genre de situation révoltante qui donne envie de sonner immédiatement sa bonne pour lui signifier qu’on ne regrette vraiment pas de ne jamais lui donner d’étrennes, tant ses opinions politiques sont
inacceptables.
« Je suis inquiet.
Terriblement anxieux, ma vie est devenue un enfer.
J’attends, transpirant abondamment sur mon rocking-chair, qu’une attaque dont je sais dorénavant qu’elle sera terrible autant que soudaine, abrège enfin cette existence qui est devenue insupportable.
J’ai fermé mes rideaux après avoir cloué ma porte. J’ai bien évidemment éteint la lumière. J’évite depuis peu de me déplacer, ayant peur que le moindre craquement de
mon plancher ne "les" attire vers ma maison, transformée en camp retranché.
Tout a commencé lorsque j’ai compris que les hordes sauvages ne tarderaient pas à envahir mon jardin et organiser des tournantes derrière mon puits en pneus.
J’ai alors réalisé ce que pouvait être une arme de destruction de massifs et, habilement dissimulé derrière mes persiennes, je guette tout éventuel agresseur de mes bégonias.
Je rentre évidemment Grincheux dès la nuit tombée, ne voulant pas que son honneur soit irrémédiablement souillé.
J’ai renoncé depuis plusieurs semaines à sortir de mon domicile, refusant de ce fait de servir de proie à ces monstres mécaniques tapis dans l’ombre, prêts à profiter du moindre de mes faux pas sur la chaussée.
Notre ministre de l’Intérieur ne sera jamais assez remercié pour le travail extraordinaire réalisé et l’âpre lutte qu’il a engagée contre le retour à
l’état sauvage des automobiles. Ces dernières, probablement organisées en petits groupes d’attaque très
efficaces, ne cessent de se jeter sur les passants, en privilégiant particulièrement les arrêts de bus, comble de la lâcheté.
La portion de trottoir entre deux abris bus n’est pas plus sécurisée. En effet, de dangereux psychopathes n’attendent qu’une occasion pour vous défoncer la boîte crânienne à coups de parpaing, et d’autant plus si vous tentez de défendre légitimement votre progéniture, rackettée ignoblement par des barbares de cités qui ne
savent pas comment s’occuper entre deux immolations.
Certes, je n’ai ni enfants ni arme blanche pour attaquer ces agresseurs potentiels, mais j’ai peur qu’ils s’attaquent à mon Bobby.
Bobby, mon teckel.
De plus, je sais pertinemment que ce dernier ne pourrait se soustraire à ces pleutres, n’ayant pas les ressources physiques pour s’enfuir.
Il est vrai que le sarcophage confectionné pour le protéger des pitbulls ne contribue pas à améliorer sa vélocité.
Je ne peux en vouloir à ce pauvre animal qui a le plus grand mal à déplacer les 17 kg de plaques métalliques rivetées qui m’ont demandé 3 mois de travail.
J’ai bien pensé à installer le tout (Bobby+sarcophage) sur un chariot à roulettes, mais mon voisin est particulièrement rancunier et ne me dit plus bonjour depuis que Bobby a malencontreusement défoncé son
portail et ses portes-fenêtres et provoqué l’implosion de sa télévision, alors que j’avais lâché distraitement la laisse en haut de la côte surplombant sa demeure.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais l’égoïsme de nos prochains est incommensurable.
Aurait-il voulu que je sacrifie mon Bobby aux dents acérées de pitbulls enragés ?
On croit rêver.
Cependant, je dois bien reconnaître que les trois heures de désincarcération m’ont définitivement dissuadé de remettre Bobby sur roues.
Je suis évidemment reconnaissant à notre ministre de l’Intérieur de prendre tous ces problèmes à bras-le-corps.
Je n’ai qu’une hantise, c’est qu’il se préoccupe un jour du problème de la drogue.
Je ne pourrais plus affronter seul toutes ces menaces et je ne crois pas que les barbelés et piliers en béton installés pour bloquer les gens du voyage et les prostituées albanaises suffiront à arrêter ces déments, et j’ai bien peur d’être définitivement submergé.
Ne pas être seul dans ce cas, comme je pourrai le constater sur mon poste de télévision qui passera en boucle des reportages plus terribles les uns que les autres, me console assez modérément.
Il est clair que les vandales s’attaquant à mon potager ne seront en effet qu’une des innombrables gouttes d’eau d’un océan de glaise déferlant en raz de marée sur nos grèves immaculées, fragiles vestiges d’une grande
civilisation sur le déclin, dès les premières mesures antidrogue mises en place.
Je les imagine déjà piétinant mes azalées pour venir m’extorquer quelques euros, me menaçant de planter leurs filtres dans mes géraniums ou de jouer aux fléchettes sur ma porte avec leurs seringues si je n’obtempèrais pas.
Je tente de me raisonner en considérant que la plupart des fléaux de notre planète ont déjà frappé durement notre Brave Patrie, et que nos deux chevaliers héroïques Raffarin et Sarkozy se battent quotidiennement pour transformer celle-ci en havre de paix, en nirvâna dont profiteront certainement les générations futures.
Je ne pourrai jamais les remercier suffisamment de m’avoir sensibilisé à ce point sur les dangers qui me menaçaient moi et Bobby, nous qui étions tellement dangereusement insouciants auparavant (surtout Bobby).
Il reste toutefois un point noir qui obscurcit mon horizon.
Encore à la télé. Un certain Raël.
Il existerait des extra-terrestres. "
La rédaction a considéré qu’il était plus raisonnable de préserver l’anonymat de l’auteur de cette missive, courageux patriote, et de ne pas divulguer le nom de sa ville de résidence.
Nous aurions procédé de la même façon s’il avait jugé bon de nous communiquer ces informations.
Pour cette raison, et compte tenu du fait qu’il ne sort plus, le véritable nom du teckel a été conservé.
Diffusez les vraies valeurs ! Partagez cet article !
Vous pensez qu'un sympathisant de l'UMP peut être intéressé par cette page ? Faites-la lui découvrir !
Vous avez une vision fasciste de la délinquance. Vous parlez beaucoup des "cités" pour ne pas tomber sous le coup de la loi. Vous occultez la délinquance en (...)
Un patriote anonyme
Retrouvez toutes les réactions des abonnés du Monde.fr lecteurs de Brave Patrie.
Accédez gratuitement à une information impartiale et libérée du joug marxisant des media de masse, où vous le voulez et quand vous le voulez !
Opéré par FeedBurner
Il vous semble que l'Histoire bégaie ? C'est bien le cas, et comme prévu c'est une farce :
3 février 2006 : Brave Patrie s’insurge contre les caricatures du Prophète - c’est quoi, son nom, déjà ?
Vous êtes outragé dans votre France ?
Vengez-vous avec classe et panache grâce à notre Outrageotron® !