Didier Kala, vendredi 17 octobre 2003 - 11:32
C’est la très jolie Evelyne Thomas qui remplacera la très jolie Laetitia Casta dans nos mairies. Ce choix d’une très jolie star du petit écran, qui devrait rapprocher davantage les Français des institutions républicaines, cache cependant une discrète querelle politique qui vise à écarter la très jolie deuxième dame de France de l’attention du grand public.
A qui profite le crime ?
Les retraités et les chômeurs habitués du créneau télévisé 14h00-15h00, ainsi que quelques érotomanes abonnés à Télé Star, ont été comblés d’aise hier après l’annonce du choix par 1% des maires de France d’Evelyne Thomas pour représenter Marianne dans nos édifices publics.
Ne s’agit-il pas, après tout, d’une très jolie femme qui chaque jour parle avec une sensibilité extraordinaire des préoccupations profondes des Français d’en-bas ? Sa résidence virtuelle dans chaque petite lucarne, cette proximité avec le citoyen en pleine digestion, fait d’elle, en effet, le lien parfait pour résorber la fracture sociale que Jacques Chirac n’a de cesse de dénoncer depuis le siècle dernier.
Le choix d’une star du petit écran est particulièrement judicieux à double titre : il permet d’une part d’asseoir le pacte républicain dans nos salons et salles à manger ("Allumer la télévision" est en effet l’activité préférée de 82% des Français, d’après une étude PIPOS pour TF1 et France Télévisions), et d’autre part il adhère au programme de relance de l’économie par la consommation prôné par le gouvernement (la nouvelle Marianne - tout comme le reste des grilles du service public - sera enfin autorisée l’an prochain à diffuser 12 minutes de publicité par heure dans son émission, au lieu de 8 actuellement, ce qui signifie in fine une meilleure information du consommateur, et plus de choix pour investir son RMA dans la croissance).
Les dents grincent pourtant place Beauvau, où on s’occupe entre autres du mobilier des mairies.
La grogne n’est pas tant dirigée contre Evelyne Thomas (cette adepte de la maïeutique populaire est vraiment ravissante, avec son petit quelque chose de Roselyne Bachelot dans les pommettes), que contre l’attitude de fronde exprimée lors de ce vote par un quarteron de maires à la retraite quand ils ont dit "c’est mon choix".
Pour comprendre, il faut considérer la question à rebours : derrière un choix se cachent toujours ceux qui n’ont pas été faits. N’ont pas été choisies cette année Carla Bruni, Sophie Marceau et... Cécilia Sarkozy, pourtant elle-même star de la télé à plein temps.
Pourquoi la deuxième dame de France, dont les engagements républicains sont bien connus de tous les téléspectateurs de l’ORTF, a-t-elle été écartée de la course ?
Un de ses proches, qui a préféré garder l’anonymat, nous fournit la réponse : "Pourquoi Cécilia n’a pas été retenue ? Je vais vous le dire. Certains (notre interlocuteur pointe alors le doigt vers le plafond) prennent ombrage de son charisme naturel. Cécilia fait peur, et "on" tente de l’écarter de l’attention publique. Est-ce que vous trouvez cela normal ? Moi, je ne trouve pas cela normal, et je ferai tout, je dis bien tout, ce qui est en mon pouvoir pour que les coupables soient arrêtés et punis."
Alors, une sombre vengeance de l’Elysée (Evelyne Thomas est une proche de Mme Chirac) contre le premier flic de France ? Une tentative maladroite de briser net la fulgurante ascension de l’Eva Peron de l’UMP ?
Rien n’est moins sûr : d’après nos sources au service de propagande du Matignon, les erreurs du passé sont oubliées (il faut avouer qu’Edouard Balladur était réellement un choix rock’n’roll) et Bernadette Chirac elle-même "adoooore" Cécila Sarkozy et Marie-Caroline Ferry - elle joue d’ailleurs de bon cœur son rôle de grande sœur, leur déconseillant gentiment le port du string dans les supermarchés Leclerc.
De plus, il n’existe aucune obligation quant au choix du buste qui orne les temples décentralisés de la République. On rencontre ainsi Brigitte Bardot dans les communes Front National, Joinville-le-Pont utilise une sculpture en plastique translucide assez bizarre, et certaines mairies isolées de Corse arborent encore une espèce de divinité païenne à tête de cochon sauvage.
Rien n’interdira donc à Cécilia Sarkozy de faire face à son buste lorsqu’elle prendra ses fonctions à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 2007 - gageons que cela constituera un bien joli tableau familial, sous le portrait officiel du Président de la République, son époux.
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Qui qu’à dit que c’est une très jolie dame ? Qui qui trouve qu’elle est belle avec ses grosses joues comme j’ai les fesses Si c’est elle la République alors je (...)
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