Didier Kala, jeudi 19 octobre 2006 - 14:41
Si la richesse d’un pays doit se mesurer au prix du centimètre carré de synapse démonté, la France va bien ! Les chiffres publiés mercredi par l’OCRTIS sont éloquents : la consommation de cannabis a baissé en 2005 de 20% alors que celle de cocaïne augmentait de 16%. Ministre délégué au Budget et aux Gabelous, Jean-François Copé n’est pas le moindre auteur de cette embellie inespérée.
Dans un flou ralenti qui ne sera pas pour ses consommateurs une vision tout à fait étrangère, dans nos villes, dans nos banlieues, le cannabis meurt peu à peu.
L’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants est formel : la drogue des loqueteux, celle qui laisse les doigts pégueux, qui fait tousser et qu’on absorbe au travers d’un filtre marocain imbibé de salive pas forcément très à vous, est en passe d’être supplantée par l’auxiliaire de défonce des stars : la cocaïne.
La montée en gamme du drogué français est révélatrice de plusieurs symptômes. Cela prouve d’abord bien [1] que le cannabis, c’est la porte ouverte à des drogues plus dures. Les chiffres ne mentent jamais, il faut avoir été élevé à la méthode globale pour le nier.
Second symptôme, dont on ne peut que se réjouir : la bascule vers la cocaïne révèle un changement d’attitude important.
Le cannabis est en effet une drogue profondément collectiviste, que le plus souvent on se partage. Le champ sémantique comme les usages qui y sont associés ne trompent pas : « Passe le oinj’, y a du monde sur la corde à linge », « Fais tourner », la demi-barrette donnée en pourboire au livreur de pizza... La drogue elle-même est l’objet partagé par tous les participants. La cocaïne, en revanche, si elle peut être consommée à plusieurs, l’est au moyen d’un ustensile qui facilite une relation individuelle entre la drogue et son consommateur.
L’adoption de la cocaïne par les Français dénote le changement de paradigme, de l’assistanat jaurèsien ( « Soyons des larves tous ensemble » ) à la prise de responsabilité individuelle ( « J’ai une pêche moi ! Allez, hop, je vais me raser et penser un peu » ), que seul un homme décomplexé et libre peut espérer réaliser.
Ce changement de paradigme, cela n’échappera à personne, est celui que la majorité a promu bec et ongles depuis son accession au pouvoir il y a plus de quatre ans. Et, de fait, c’est à son action volontaire et ciblée que l’on doit la désaffection des Bravepatriotes pour la cigarette qui rend con.
L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a dès les premiers jours été à la pointe de ce combat, n’hésitant pas à donner de son corps comme lorsqu’il a révélé sur TF1, façon Colin Powell, que les feuilles longues OCB étaient en vente libre chez les buralistes.
Sa plus grande contribution, toutefois, est la mise en place du Plan gouvernemental de lutte contre les drogues illicites, le tabac et l’alcool, dont le volet prévention a clairement désigné l’ennemi : le cannabis y est mentionné une trentaine de fois contre une seule pour l’héroïne et la cocaïne - et encore, pour dire qu’on ne sait pas trop s’ils occasionnent des accidents. Ce plan s’est accompagné d’une efficace campagne de communication visuelle et sonore à destination des jeunes.
En complément de cette phase de communication, Jean-François Copé a demandé aux douaniers, dans le cadre de leur programme d’objectifs 2005, de concentrer tout spécialement leurs efforts sur le trafic de cannabis (et aussi celui des fausses Rolex, mais pas de la cocaïne car elle n’était alors que peu consommée). Le résultat ne s’est pas fait attendre puisque dès la fin du printemps il était pratiquement impossible de se procurer la drogue mortifère auprès des revendeurs habituels.
L’OCRTIS, qui fonctionne sous l’égide du ministre de l’Intérieur, lie pour sa part la forte réduction en parts de marché du cannabis à la présence de la police et de la gendarmerie dans les zones habituelles de consommation lors des émeutes de l’automne dernier. C’est de bonne guerre et nous ne voudrions pas retirer à M. Sarkozy le mérite de la promotion de la cocaïne disparition progressive du cannabis en France, mais cette version des faits nous semble aborder la chronologie d’une manière pour le moins relativiste - même si en tournant à toute vitesse autour de la terre le ministre d’Etat peut faire des merveilles temporelles, nous le concédons.
Non, ce sont bien les douaniers qui en se concentrant sur un produit à forte dangerosité (associé au tabac dans 95% des cas de consommation, il provoque le cancer mortel du poumon) ont ouvert de nouveaux marchés à une drogue classe et cool, permettant à notre société à bien des égards passéiste d’enfin plus ressembler à un clip de MTV qu’à un scopitone de Sergent Garcia. Il nous faut pour cela remercier M. Copé, qui a su traduire en consignes claires et strictes les clairvoyants objectifs de santé publique définis par l’équipe de M. Raffarin.
L’année prochaine, le gouvernement s’attaquera aux méfaits de l’alcool, et plus particulièrement du panaché.
[1] Et à n’en pas douter cela sera répété à l’envi dans les jours et semaines à venir.
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