Relance du BTP
Didier Kala, lundi 6 octobre 2003 - 10:50
"Quand le bâtiment va, tout va" : sous l’inspiration de ce vieil adage cher à la France d’en-bas, le gouvernement adopte une approche résolument volontariste pour relancer l’activité d’une part, et d’autre part appliquer les promesses électorales de Jacques Chirac. La construction d’une multitude de murs anti-bruit et anti-odeur, annoncée hier par la toujours irradieuse Roselyne Bachelot, mettra enfin un terme à l’insécurité sensorielle qui empoisonne tant la vie du travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15000 francs.
Les leçons de l’Histoire sont implacables, et tenter de les ignorer serait à la fois suicidaire, criminel et pour tout dire pas très malin. Qu’il s’agisse des politiques de relance de l’économie en temps de crise par des grands travaux ou bien de clôturer sa propriété pour en fermer l’accès aux sauvageons de banlieue, le mur est au cœur du patrimoine architectural, économique et stratégique mondial.
Otez-le, et c’est le ciel qui nous tombe sur la tête. La chute du Mur de Berlin, par exemple, a rendu possible le déferlement des forces communistes sur l’Europe occidentale et, in fine, les 35 heures. (La Muraille de Chine elle-même commence à se craqueler - comme quoi on peut avoir inventé la poudre mais être nul niveau béton armé -, ce qui préoccupe Bercy au plus haut point.)
Bien consciente de ces enjeux, Roselyne Bachelot, qui n’est pas comme les autres femmes du gouvernement Raffarin une jolie gourde incompétente, a pris le problème à bras le corps.
Notre frétillante ministre de l’Ecologie présentera en effet aujourd’hui à Melun ce qui sera le quatorzième grand chantier de la présidence Chirac, et qui devrait nous faire patienter jusqu’à la sortie de l’Agenda 2006, ou pourquoi pas une éventuelle reprise de l’emploi, ou au pire Fanfan la Tulipe 2 : le Plan National d’Action contre le Bruit et l’Odeur.
Ce grand projet s’articule autour de trois axes, ce qui devrait lui permettre de bouger de gauche à droite et de haut en bas, mais surtout d’avant en arrière, d’avant en arrière, d’avant en arrière.
Fort de son expérience passée, le gouvernement a donc choisi de suivre les valeurs qu’il maîtrisait le mieux pour remporter ce formidable défi : isolation, répression, destruction.
Isolation :
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME, établissement public) ne dispose pas de suffisamment de fonds pour mener à bien la mission d’insonorisation avec leurs faibles 17 millions d’euros. Il est donc fort logique de pallier les carences du fonctionnariat par l’attribution de cette mission aux gestionnaires des aéroports de France (qui ne seront pas privatisés, a formellement déclaré Gilles de Robien).
En effet, qui mieux que des entreprises dont "l’Etat, pour l’instant, conserverait la majorité dans le capital" est à même de gérer efficacement les 55 millions d’euros du fonds (autre proposition de Mme Bachelot) ?
Répression :
Les voisins trop bruyants, qui jusqu’alors n’étaient pratiquement jamais poursuivis faute de personnel judiciaire, verront fondre sur eux toute la puissance vengeresse de nos 32 juges de proximité. Voici qui devrait faire réfléchir un Maxime Gremetz avant que de vitupérer ses insanités socialisantes.
Destruction :
Les forces de maintien de la paix seront dorénavant autorisées à saisir les pots de deux roues défectueux et à les détruire. Il sera bien confus, le jeunien morbidiste qui parle de "Neuf-cube" pour bien montrer qu’il est allé en CM2, en rentrant dans sa cité juché sur un Solex sans pot qui fait du 135 décibels.
Roselyne Bachelot a tenu à immédiatement rassurer les automobilistes et l’industrie automobile : "Pour les Ferrari, c’est pas pareil, il marche très bien, le pot." Voici qui devrait en effet éviter à nos courageux entrepreneurs quelques sueurs froides !
Cette lutte contre le fléau du XXI° siècle ne tombe pas du ciel comme une mesure démagogique sur un bouillon de mécontentement prolétarien : la Guerre contre le Bruit™ est transverse, globale, et ne se terminera sans doute pas de notre vivant. Il s’agit d’un combat vital pour l’avenir, dont le Président Jacques Chirac avait esquissé les dangers en 1991 :
« Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler... si vous ajoutez le bruit et l’odeur, hé bien le travailleur français sur le palier devient fou. Et ce n’est pas être raciste que de dire cela. »
Qu’on se le dise : si les murs anti-bruit sont là pour protéger les Bravepatriotes laborieux du véritable ennemi, les familles nanties de 25 personnes qui sentent le mafé, ils correspondent aussi à une vision sociale à long terme, le désir d’un monde de paix et de quiétude.
Plus aucune agression du monde extérieur ne viendra en effet troubler les Français quand on leur aura enfin rempli les oreilles de boules Quiès et les narines de coton. Pas de danger pour la vue, ils ont déjà les yeux pleins de merde.
Et ce n’est pas être raciste que de dire cela.
Ce qu’en pense Matignon : Roselyne Bachelot part en guerre contre le bruit
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