, jeudi 26 juillet 2007 - 09:46
Cet été encore, l’actualité du Tour de France inspirera aux honnêtes citoyens la remarque « Qu’est-ce qu’ils s’enfilent, quand même ! » lorsqu’ils penseront à de beaux jeunes hommes aux jambes absolument lisses et parfaitement galbées. Bien loin des cris d’orfraie de commentateurs blindés de Guronsan et d’acide botulique qui célébraient il y a encore peu le « Tour du Renouveau », le ton sera pourtant admiratif. Nous sommes en 2007 et la défonce surperformante est un mode de vie. Qu’on arrête donc de nous seriner sur la prétendue incompatibilité entre les compléments alimentaires vitaminés et la plus belle course du monde : le peloton passe, et parfois l’arme à gauche, mais le Tour reste, et c’est tout ce qui compte.
Passer ses vacances complètement défoncé au milieu de quelques uns des plus beaux paysages du continent... Ça n’est pour la plupart d’entre nous qu’un rêve, mais un peu moins de 400 garçons et filles nous le font vivre par procuration tous les étés. Lovés dans nos canapés ou accoudés à un zinc, mais toujours un pastis à la main, nous admirons avec jubilation des êtres proprement surhumains qui explosent la limitation de vitesse en zone urbaine sous le nez des gendarmes.
L’exposition médiatique dont ils bénéficient est indécente, ils titubent lors des conférences de presse, certaines stars du rap sont prêtes à lécher la transpiration sur leur postérieur tellement elle est chargée...
Ça ne vous rappelle personne ? Le Tour de France est totalement 2007.
Comme la guerre, le sport de haut niveau est un road-show pour des technologies qui s’adresseront in fine au grand public. La formule 1 permet de développer de nouvelles motorisations. La voile permet de tester de nouvelles approches en dynamique des fluides. Le festival des Vieilles Charrues bénéficie à l’industrie de la cigarette marocaine.
Le cyclisme, de la même manière, permet à l’industrie pharmaceutique d’essayer de nouvelles molécules en grandeur réelle sans pour autant décimer des écoles maternelles entières au Nigeria. A une époque où la moitié des Occidentaux ne peut envisager de prendre autre chose que l’ascenseur pour grimper deux étages et où l’on tient pour acquis que le progrès technologique est la solution à tous nos problèmes, cet apport scientifique est de salut public.
Les Français dépensaient 500 euros par personne en 2005 pour s’acheter des médicaments. En 2006, les prescriptions d’anti-dépresseurs pour les enfants britanniques étaient au nombre de 630000. Les Américains se ruent sur le régime Atkins et jouent à la roulette russe avec leur organisme (mais il est vrai qu’on trouve facilement des reins de rechange au sud de la frontière).
Dans ce contexte, c’est pure tartufferie que de formuler le vœu pieux que les coureurs et coureuses du Tour de France soient des modèles de vertu médicale en plus des monstres de course qui passent des cols que même ta première bagnole elle pouvait pas.
Le public se fout totalement que les coureurs soient dopés jusqu’à la moelle : il l’est aussi et le plaisir qu’il retire de la course n’est pas là. Les cyclistes sont des pions auxquels on peut s’attacher, mais qui seront remplacés. Tant pis s’ils tombent.
La permanence du Tour, c’est la France, et le Tour restera un événement magique aussi longtemps que nous aurons un nombril.
Vive la France ! Vive la dope !
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