Didier Kala, mardi 1er juillet 2003 - 23:31
Le Président du Conseil a aujourd’hui réaffirmé la double, et ferme, volonté gouvernementale de remettre la France sur le chemin de l’Eglise d’une part, et de définitivement éradiquer le socialisme d’autre part.
Ce que veut M. Raffarin pour notre Brave Patrie, c’est le Paradis, rien de moins. Et Dieu sait qu’elle le mérite. Dieu qui devrait d’ailleurs rendre son arbitrage sur la question à l’automne.
Ecoutant d’une oreille impartiale la voix de la France d’en-bas, qui chaque jour célèbre un peu plus Sabine Herold, sa pulpeuse Jeanne d’Arc venue d’un quartier défavorisé où les supermarchés ferment à 18h00, Jean-Pierre Raffarin a pris la courageuse décision de réformer les âmes et de rendre à la Nation son statut de fille aînée de l’Eglise, la propulsant ainsi en plein XXI° siècle.
Lequel sera finalement religieux, a-t-il été décidé à Matignon.
Dans un discours prononcé à Strasbourg, alors que lui était remis le diplôme de Rédacteur Honoris Causa de Brave Patrie, le Leader naturel de l’UMP a déclaré que "la France n’est encore, dans son chemin du paradis, qu’au purgatoire puisqu’il reste des socialistes", ce qui a aussitôt déclenché une salve d’applaudissements et la chute du verre de Ricard que Maurice Panel avait posé en équilibre précaire sur la cuisse gauche d’Helmut von Pericoloso der Sporgerzi.
Si l’éradication des socialisses semble être chose acquise - il sera en effet difficile à ceux-ci d’expliquer à leurs hordes de saboteurs pourquoi la sage, juste et équitable réforme des retraites aura été adoptée aussi rapidement par la Chambre des Députés - le retour de la France dans le giron des traditions nécessite un petit coup de pouce gouvernemental.
Le jeu en vaut la chandelle : entre la messe du dimanche matin, l’école évangélique, le patronage, l’aumônerie et les divers ateliers organisés par les paroisses, les sauvageons se retrouveront encadrés par des responsables à la probité inattaquable une bonne quinzaine d’heures par semaine au lieu de pratiquer des tournantes autour de vide-ordures en feu.
Les saines activités physiques organisées par les Scouts d’Europe et les Scouts et Guides Catholiques de France (nautisme, arts martiaux, etc.) aident de plus à développer chez l’enfant un instinct de survie indispensable en ces temps de forte insécurité.
Le retour aux valeurs se fera par des mesures d’incitation plutôt que législatives : il est ainsi prévu de transférer les locaux des Caisses d’Allocations Familiales dans les Eglises, et d’affecter aux agences de planning familial un contingent de sœurs Carmélites, un renfort qui sera, n’en doutons pas, apprécié par les fonctionnaires dépassés par les effets néfastes de la déliquescence des mœurs et de la pornographie sur les ondes.
Ce repositionnement de l’Eglise au cœur de la vie nationale sera financé par la redistribution des fonds jusqu’alors réservés aux associations de prévention des infections sexuellement transmissibles, puisque le retour à des préceptes moraux impeccables rendra celles-ci inutiles.
Enfin, l’apprentissage obligatoire de la Marseillaise et de l’Ave Maria à l’école primaire saura remettre nos chers louveteaux sur le droit chemin, et les préparer à participer aux diverses cérémonies qui seront autant de jalons dans leur vie de citoyen responsable : baptêmes, communions, mariages et funérailles.
En décidant de promouvoir ces mesures courageuses, Jean-Pierre Raffarin et son Cabinet prennent le risque de se rendre impopulaires aux yeux d’une certaine gauche réactionnaire. Qu’à cela ne tienne : cette réforme, ils la font non pas pour leur gloire propre, mais pour Dieu et pour la France - et Dieu comme la France n’ont que faire du jugement d’esprits impies.
Dans un tout autre registre, Jacques Chirac, chanoine d’honneur de Saint-jean de Latran, a annoncé aujourd’hui la création d’une commission sur la laïcité chargée de proposer une législation à même de combattre les dangereux communautarismes qui gangrènent la France.
Il est ensuite allé boire de l’éther et taguer des bites sur les murs de la prison de Villeneuve-lès-Maguelonne en compagnie de Silvio Berlusconi et son berger allemand.
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Appartenant à l’association des guides et scouts d’europe, je trouve ça quelque peu déplacé de parler de ce mouvement dans un concept politique, alors que ce (...)
Stéphane
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