L’avenir de la France passe par les organes génitaux des chimpanzés, a décidé le Président du Conseil en incitant son Cabinet à déposer près la Cour Européenne de Justice un recours contre l’interdiction d’une loi interdisant à partir de 2009 la vente de cosmétiques testés sur des animaux.
La mesure, négociée dans l’ombre par les membres de l’Union Européenne pendant 13 ans, fait en effet peser une double menace sur notre Brave Patrie : il en va d’une part de l’image des bedides Franzaises dans le monde, et d’autre part de l’avenir de notre système de retraites par répartition plus ou moins capitalisable.

Si la première menace semble être contournable - rien n’a jamais arrêté le rayonnement international de notre beau pays, nous pouvons toujours en trouver un radioactif comme en 1995 - la seconde est nettement plus préoccupante.
Il est maintenant acquis que le système par répartition ne pourra être sauvé que par un retour à un taux de fertilité moyenâgeux, et celui de la femme au foyer. Or comment garantir le premier si la seconde, lorsque son époux rentre harassé des durs labeurs des champs, n’est pas fraîche et pimpante pour l’accueillir ? Malgré les méritoires efforts de nos viticulteurs, l’alcool ne peut pas tout, et le caractère fantasque et plein de panache du Français d’en-bas comme de celui d’en-haut nécessite un minimum de rêve, d’imagination et de séduction pour qu’il érige haut l’étendard de sa virilité toute gauloise.

Cela est-il possible sans une conséquente couche de maquillage ? Le Cabinet ne le pense pas.
C’est Jean-François Mattei, le Ministre en charge du remplissage des bacs à glaçons, qui explique : "Au nom du principe de précaution, nous ne pouvons pas laisser une seule incertitude planer quant à la qualité des cosmétiques appliqués sur la douce peau de nos femmes et compagnes et la température qu’il fera demain. Cette double contingence n’est pas tant redevable à la chaleur qu’à l’allongement de l’espérance de vie. Voyez-vous, tous ces décès sont moins dus à la teinture mauve que les vieilles dames se mettent dans les cheveux qu’à la présence, incontestable, de ces vieilles dames. C’est pas ma faute."
Un grand gnon de Nicolas Sarkozy a malheureusement interrompu M. Mattéi. Le Ministre de l’Intérieur a exprimé pour raison de ce soudain débordement de violence la présence du Ministre de la Santé lui-même, et non le vif mouvement de son petit poing fermé.
Devant ce spectacle, Roselyne Bachelot, Ministre de et du, a éclaté du malicieux rire communicatif et si simple que nous lui connaissons, révélant ainsi ses jolies grandes dents entre deux traits parfaits d’Anus Feeling™ de L’Oréal®.

Les autres membres du Cabinet ne sont pas en reste, puisque Francis Mer, contacté au petit matin dans sa villégiature estivale du camping municipal de Pamiers, a avec fougue déplacé les ramequins d’olives, le jeroboam vide de Pernod et le jerrycan de sans plomb pour démontrer sur un coin de nappe, d’une écriture hasardeuse, que même si cette action du gouvernement n’a rien à voir avec un éventuel lobbying des industriels français du cosmétique, il devrait être possible de se récupérer fastoche une demi-douzaine de points de croissance en continuant à mettre du rouge à lèvres dans le cul des petits chats.
Le Quai d’Orsay a pour sa part démenti avoir envoyé un avion médicalisé au Luxembourg pour rapatrier Liliane Bettencourt. Il s’est lui aussi pris une taloche du bouillant premier flic de France.