Scoop
, mardi 23 septembre 2003 - 11:08
Après s’être vu affubler de sobriquets peu reluisants pendant la seconde Guerre du Golfe, les Français sont à nouveau à l’honneur dans la presse anglo-saxonne. Cette fois-ci, les épithètes employés sont un peu moins vagues, puisqu’on y trouve au choix des termes tels que "traîtres", "lâches" ou, mieux, "ennemis" [1].
C’est dans ce contexte que Brave Patrie, ne dérogeant pas à sa mission d’investigation objective, s’est lancé dans une enquête de plusieurs semaines afin de répondre à une question cruciale : la France possède-t-elle des armes de destruction massive ?
Question cruciale en effet, puisque du point de vue américain, la détention d’armes de destruction massive est un crime international passible d’une invasion immédiate ou de la révocation des moindres droits civils.
Nos meilleurs juristes ont déjà apporté un élément indispensable au dossier : si la détention d’armes de destruction massive est un crime, quand c’est les Etats Unis, ça compte pas, parce qu’ils s’en sont déjà servi et pis en plus ils sont pouce mouillé.
Mais qu’en est-il de la France ? La France, elle, fait preuve d’une certaine... attitude envers les Etats Unis. Voyez-vous, la France se permet d’avoir quelques... divergences qui sont... gênantes pour les Etats Unis. Dans ce contexte, la découverte d’armes de destruction massive en France pourrait fournir quelques arguments intéressants à nos amis d’outre Atlantique, du style ’Shut up you bloody French or we’ll stuff our big nukes up your arses !’.
La définition du terme "arme de destruction massive" a récemment bénéficié d’un élargissement aux Etats Unis, ce qui ne manque pas d’inquiéter les plus optimistes des rédacteurs de votre journal préféré. Franchement, on regarde aujourd’hui d’un autre oeil notre verre de Pastis matinal.
Balayons d’emblée le problème de notre armement nucléaire. Certes, dans les années 60, nous fîmes preuve d’une belle audace. Certes, la chienlit socialiste investit moultes milliards afin de nous équiper en divers sous-marin nucléaires, portes-avions nucléairement capable de rester au port, ou Mirages IV nucléaires [2] . Certes, on pourrait considérer notre parc de centrales nucléaires comme un beau bouquet d’armes de destruction massive en puissance.
Mais enfin, soyons sérieux... Ce sont les même plateaux du Larzac d’où devraient surgir nos puissants missiles intercontinentaux qui ont été réquisitionné cet été par la clique alter-mondialiste de José Bové. Imagine-t-on déclencher un conflit nucléaire quand l’ouverture d’un silo à missile nécessite d’aller chercher le chevrier local (pourquoi pas Yvan Colonna ?) pour lui demander de bien vouloir bouger ses biques, s’il-te-plaît ?
Toujours à la recherche de la Vérité, nous avons posé la question de l’existence d’armes de destruction massive françaises à notre consultant permanent, le professeur Frenezzo Picard.
Celui-ci est formel. "En effet, la France a innové cet été avec une nouvelle catégorie d’arme de destruction massive. Le principe en est simple : attirez les soldats ennemis dans des locaux appropriés à l’aide d’une diffusion en boucle d’épisodes de Derrick. Collez-les dans des fauteuils confortables. Attendez que la température dépasse 40 °C. Voilà. Aucun soldat de plus de 70 ans et à la santé fragile ne survit."
Mais ce n’est pas tout. "Ces dernières années, la France s’est progressivement équipée d’une batterie d’armes non conventionnelles, entrant clairement dans la catégorie des armes de destruction massive selon la définition américaine.". Et le professeur Picard de citer, entre autres, le gros rouge qui tâche, le week-end de la Pentecôte et le verre de Pastis matinal (d’où notre inquiétude sus-mentionnée).
Dans ce contexte, on ne peut que s’inquiéter sur le fait que, fatigué d’avoir à discuter avec un président Français intellectuellement supérieur, le président Georges W. Bush décide d’en finir une fois pour toute avec un pays à la démocratie louche (franchement, 82%, même GWB n’aurait pas osé), aux armements terrifiants, et qui a la manie énervante de refuser de ramasser la savonnette quand on lui demande.
Si cela devait arriver, nous demandons à tous les patriotes qui en ont le courage d’être enfin des hommes et de se regrouper derrière la bannière couillue du coq Brave Patriote. Nous ne laisserons pas ces yankees nous atomiser sans leur laisser de graves séquelles à grand coup de Derrick. Y’aura du rab de rat radioactif pour ceusses qui ramènent du pastaga.
Vive Jacques Chirac, vive la France, vivent les armes de destruction massive qui financent la Sécurité Sociale !
[1] Oui, il s’agit bien du New York Times, journal théoriquement modéré et compréhensif...
[2] Mirages que nous avons eu la surprise de découvrir entre les mains des Irakiens pendant la première Guerre du Golfe
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