Lu dans Le Monde Libéré, le 6 mai 2007
Jean-François Canne, mardi 14 octobre 2003 - 19:14
Désireux de protéger la deuxième édition de Paris Neige contre les sauvageons banlieusards, le Maire de Paris Bertrand Bertrand et son équipe souhaitent ériger un mur de 35 mètres de haut au Nord-Est de la capitale.
« Non ! » dialoguent le Gouvernement et le Patronat, « Ce sera 33 mètres ou rien du tout ! ». Le renfort de l’armée israélienne aurait pu être la voie du salut... Mais les députés islamiques font front.
« Les 35 mètres sont une aberration ! » : le projet d’érection du mur temporaire entre la Seine-Saint-Denis et la capitale, de la porte de Saint-Ouen à la porte de Montreuil, se heurte à l’indignation du Président du Medef, Jean-René Messie (JRM), toujours PDG de Conardy Universal (CU), jusqu’au Conseil d’administration de la semaine prochaine.
« S’il est du devoir de l’Etat de stigmatiser les quartiers pour assurer la sécurité des vrais Parisiens, le Gouvernement ne doit pas pour autant dénier la réalité économique », a très justement rappelé Monsieur Messie, Prix Nobel d’Economie et Chevalier de la Légion d’Honneur (le visionnaire homme d’affaire avait su limiter l’endettement de son groupe à 33 % du PIB mondial au premier semestre 2006, tout en ne licenciant que 203.584 personnes). Avant de poursuivre : « Cette année encore, le nombre de salariés pourrait dépasser les 10 % d’actifs, alors ça suffit comme ça ! ».
Bien sûr, aujourd’hui, nul ne conteste plus la nécessité d’un blocus total de la Seine-Saint-Denis durant les quatre petits mois de l’opération Paris Neige. Les tristes événements du 11 décembre 2006 hantent encore toutes les mémoires (1) : qui aurait pu oublier l’émeute de ce jeune beur encagoulé tout droit venu d’Aubervilliers et qui n’a jamais été appréhendé ?
Comment se remémorer sans frémir ce phallus impudique tagué sur l’un des pylônes du téléski, quelques minutes avant que Bertrand Bertrand n’inaugure la piste bleue aménagée entre Les Abbesses et Notre-Dame-de-Lorette ?
« Cette année, nous ne laisserons personne retarder la Techno-Snow-Pride ! Non à l’insécurité ! Oui aux 35 mètres ! », avait scandé sous les vivats le polémique Maire de Paris en préambule au premier Conseil Municipal de la rentrée.
Seulement 35 mètres, c’est trop peu… Ou pas assez. « Le premier Ministre a été clairvoyant en confiant à la filiale BTP de CU la construction du mur. Supprimer les appels d’offre est un premier pas, mais il faut désormais que l’Etat adapte ses projets à notre entreprise. Nos préfabriqués standards de remparts en béton mesurent 11 mètres de côté... Et 35, ça ne se divise pas par 11, que je sache », a judicieusement fait remarquer Jean-René Messie, dès le début de cette crise. « Avec le Medef, dites 33 ! », avait ensuite conclu le PDG de CU.
Dans les cabinets de l’Hôtel de Ville, cependant, on reste sur ses positions : « Je ne serai pas le Maire d’un Paris ringardisé », s’obstine Bertrand Bertrand, « 33 mètres, c’est vraiment pas hype, n’en déplaise aux Patrons ! ».
L’attitude de l’élu pourra paraître arbitraire et jusqu’au-boutiste, elle n’en signe pas moins une querelle plus ancienne. Pour rappel : en août 2006, Alain Mince (premier ministre d’Alain Malin et ex-titulaire de la chaire de philosophie comparée au Collège de France), a définitivement assaini les finances publiques en remplaçant la coûteuse Sécurité Sociale par la distribution de tickets d’aspirine générique. Déjà chahuté par les patineurs du Marais qui s’opposent toujours à la réduction des congés payés de 5 à 3 jours par an, Bertrand Bertrand n’avait pu s’empêcher de voir une attaque personnelle dans cette nouvelle mesure…
« La pollution rend les Parisiens allergiques à l’aspirine et le gouvernement ne le sait que trop bien », avait-il martelé à sa sortie de Matignon, où il venait de batailler ferme avec le nouveau propriétaire des lieux, Jean-René Messie (l’Etat ayant fait donation de l’Hôtel de la rue de Varenne à JRM, pour le remercier d’avoir acquis la SNCF contre un franc symbolique).
Le Patron des patrons, qui assure l’intérim du Premier Ministre durant son congé parental, s’est vu asséner le refus du Maire de revenir sur les 35 mètres. Le Medef n’a pourtant pas hésité à multiplier les tentatives de dialogue : JRM a même évoqué la possibilité d’un accord secteur par secteur, acceptant de rehausser le mur de deux mètres supplémentaires aux zones les plus sensibles, Mairie des Lilas et Porte de Clignancourt notamment. « Nous ne voulons pas d’un mur à deux vitesses ! », s’était alors enflammé Bertrand Bertrand.
Quant à l’idée d’y poster à intervalles réguliers des vétérans de Tsahal, en retraite prématurée depuis la fin de la guerre de Syrie (du 18 au 21 janvier 2004), bien que tout à fait raisonnable, elle s’est confrontée aux hasards de l’emploi du temps présidentiel et du calendrier législatif : sitôt élu à 92% contre Olivier Besancenot (le leader de l’opposition José Bové ayant été privé de second tour par la dissidence d’Arnaud Montebourg), Alain Malin s’était empressé de gagner les Etats-Unis.
Son voyage avait deux objectifs : implorer le pardon de Washington pour les trahisons de la France et signer avec le Président Schwarzenegger un accord bi-latéral sur l’expatriation des derniers intermittents du spectacle à Guantanamo Bay.
Accaparé à New york par l’ouverture d’un restaurant Planet Hollywood dans l’immeuble de feu les Nations Unies, l’ex-acteur avait reporté « sine die » son rendez-vous avec le chef de l’Etat français. Après avoir présenté les plus humbles excuses de la vieille Europe, Alain Malin était immédiatement rentré à Paris, mais trop tard pour lancer un référendum sur le mur.
Des délais plus souples n’auraient servi de rien : pour le Groupe Islamique à l’Assemblée Nationale (GIA), recourir à une intervention de Tsahal aux frontières de Paris a toujours relevé « de la pure et simple provocation ! ». Et Oussama Cheik Hussein, porte-parole du GIA, d’exiger, en signe de protestation, l’avancement d’une journée du vote de la loi sur « l’interdiction totale du porc et l’obligation du voile dans les cantines scolaires, au nom du devoir de tolérance républicaine ». On pourra donc parler de statut quo.
Et la sécurité du prochain Paris Neige semble bel et bien compromise, nonobstant la satisfaction de quelques fanatiques : « Faites la guerre, pas le mur ! », « Non au mur sauvage ! », ou encore l’incompréhensible « Il faut dépasser la leçon du mur ! », sont les slogans qui agitent les manifestations quotidiennement organisées en différentes places du tracé des futures fortifications. Manifestations sévèrement réprimées par les forces de l’ordre.
Soulignons que le pape Jean-Paul II a lui-même pris position contre l’initiative de la Mairie. Lors de sa dernière bénédiction Urbi et Orbi, le souverain pontife, qui est apparu très fatigué, a déclaré en 72 langues : « Entreront dans la lumière ceux qui sauront faire les pieds au mur en vrais enfants de Dieu ». Qui l’aime le suive.
Amen.
(1) Cf. notre éditorial du 12/12/06 : « L’œil au beurre noir de la piste bleue »
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