Didier Kala, samedi 13 décembre 2003 - 17:00
En menaçant de ne pas allumer leurs télévisions ce week-end, les adeptes d’une secte italienne mettent en danger la société transalpine dans son ensemble. Au-delà du problème grave présenté par cette action ponctuelle, c’est la question de la protection du formidable lien social qu’est la télévision qui est posée - une question à laquelle les gouvernements européens se doivent de répondre au plus vite s’ils veulent garantir la sécurité de leurs citoyens dans un monde terrorisé.
En Italie peut-être plus qu’ailleurs dans notre brave Europe, la télévision est au cœur de la vie quotidienne. La parfaite coordination entre les chaînes Italia 1, Rai Uno, Rai Due, Rai Tre, Rete 4 et Canale 5 permet de proposer à toute heure du jour et de la nuit informations pertinentes et divertissements de qualité au public italien.
Contrairement à la France dont les stations émettrices sont encore infestées d’apparatchiks de l’ancien régime qui sapent les efforts gouvernementaux du haut de leurs faisceaux hertziens, les chaînes italiennes ont su nouer des liens privilégiés avec le gouvernement et relaient ses recommandations avec efficacité.
Dans ces conditions, il n’est guère étonnant que quelques excités nostalgiques des années de plomb cherchent à déstabiliser ce qui est devenu la pierre angulaire du dispositif social transalpin.
La même tendance existe ailleurs : en Bravepatrie où les intermittents du spectacle tentent en occupant le plateau de Star Academy d’interdire à la France d’en-bas l’accès à une information juste et impartiale ; en Tunisie, où "ici aussi il y a des gens qui n’ont pas la télévision", d’après le président Ben Ali ; etc.
Là où le bât blesse, c’est que la télévision remplit depuis le début de la Guerre Contre le Terrorisme™ un rôle d’auxiliaire de sécurité indispensable dans un monde où tout peut péter d’un instant à l’autre : votre digue, votre os à moëlle, votre thermomètre ou même les bronches de la petite dernière.
Ce qui aurait été considéré en d’autres circonstances comme un mouvement enquiquinant mais tolérable met aujourd’hui en péril la vie d’autrui. La rupture du lien transparent que la télévision, et les media dans leur ensemble, constituent entre les décisions politiques et leur application est irresponsable et pour tout dire criminelle.
Le cas italien est en ceci exemplaire : en demandant à ses adeptes de ne pas allumer leurs télévisions ce week-end, mais d’aller plutôt au restaurant, la secte (terroriste et illégale) Esterni non seulement les met en danger (froid sur le chemin, bouteilles d’eau minérale empoisonnées sur place : les autorités s’attendent à une hécatombe), mais incite très réellement le public à contrevenir à la politique scientifique et sanitaire nationale.
En effet, c’est ce week-end, une semaine après la France, que le gouvernement italien collecte auprès de la population son budget 2004 de la Recherche.
Cette liberté laissée au contribuable de participer comme il l’entend aux affaires de la Nation présente donc le risque d’être prise cette année en otage par un quarteron de zazous - et le gouvernement italien se doit de sévir s’il veut remplir sa mission d’assistance aux membres les plus vulnérables de sa société. Si rien n’est fait, ce seront très concrètement des milliers de petits myopathes qui mourront par la faute de nihilistes aigris et égocentriques.
Un génocide, littéralement, inadmissible alors que l’Europe s’apprête à clore son année des personnes handicapées.
Le gouvernement français s’est alarmé de cette situation, que Jean-Pierre Raffarin suit de très près. S’il n’y a pas péril en la demeure, le Président du Conseil souhaite toutefois, conformément à son habitude, établir le plus en amont possible un dispositif de prévention des risques afin d’éviter que les mêmes événements se produisent chez nous.
Les particularités de la société française, si tâtillonne et pète-sec quand le droit à la vie est évoqué, font qu’il est difficile pour le cabinet d’attaquer le problème de front. Deux pistes dérivées sont donc étudiées par le gouvernement : tout d’abord, une concorde industrielle avec les fabricants de téléviseurs, qui bénéficieront de tarifs douaniers avantageux s’ils cessent d’intégrer un bouton off à leurs télécommandes. Cette mesure permettrait, d’après Carat Media, de conserver la télé allumée en permanence dans la moitié des ménages.
La seconde piste est législative, qui étendra la qualification de non assistance à personne en danger aux téléspectateurs absents de leur salon pendant le journal télévisé du soir et les tunnels publi-informationnels qui l’encadrent. Les forces de l’ordre seront ainsi autorisées à interpeller toute personne se trouvant dans la rue entre 19h55 et 20h55 si elles ne sont pas munies d’une attestation de non-possession de téléviseur établie par la préfecture après fouille de leur domicile attestation sur l’honneur.
Ainsi, encore un fois, c’est tout en souplitude mais aussi avec une fermeté bienveillante que le gouvernement assume ses responsabilités et contribue à édifier une société meilleure pour nous tous, que nous ayons le cul dans un canapé en skaï de chez Conforama ou dans un fauteuil roulant avec poumon artificiel intégré.
Vive la France ! Vive la Cinq !
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