John Bigballs, jeudi 5 février 2004 - 12:42
Bien que bientôt acquitté, demain, ou après demain, Alain Juppé s’en va. Il l’a annoncé hier sur France 2 en regardant David Pujadas droit dans les yeux.
L’ancien premier ministre a pris sa décision et l’a annoncée hier par des mots simples, et d’une voix ostensiblement voilée : « j’assume mes responsabilités et je ne me défausse jamais, ni par en dessous, ni par dessus. »
Voilà, c’est fini. Comme il l’avait annoncé, cet homme de parole, ce condensé de meilleur d’entre nous, abandonne donc ses mandats de député et de maire de Bordeaux ainsi que la présidence de l’UMP. La Gironde perd donc un maire et un député, l’UMP, un président, la Bravepatrie aussi, et sa femme et ses 3 enfants : un niveau de vie.
A la question du journaliste l’interrogeant sur son avenir en dehors de la politique, c’est d’une voix sanglotante mais digne qu’Alain répond « bah là je viens de m’inscrire aux Assedic et dès qu’ils auront traité mon dossier j’aurais un entretien à l’Anpe, vous savez, à l’ENA, on nous prépare pas trop à ce genre de déconvenue... j’aimerais bien redevenir inspecteur des impôts mais on m’a fait comprendre que les postes étais de plus en plus rares et qu’il fallait que je m’oriente vers une filière moins en crise... j’ai bien pensé a l’intermittence mais ça ne rapporte plus autant qu’il y a 2 ans, j’ai beaucoup réfléchi... plombier, maçon, policier, infirmière, gardien de hall d’immeuble, livreur... finalement je serai jardinier... je ne croyais pas que ça puisse m’arriver. »
Cette décision que rien ni personne n’a pu infléchir est le fruit d’une longue méditation que seul un homme aux idéaux politiques empreints de fermeté, de sagesse et de droiture peut prendre. Déjà ce visionnaire nous manque, et pour faire face à l’inquiétude du peuple Bravepatrien quant à l’avenir du monde libéral sans Alain, l’Assemblée Nationale n’a pas hésité a proclamer la Bravepatrie en danger, encourageant ainsi des collectifs de citoyens à se former dans les succursales UMP de chaque ville, village et lieu dit pour organiser des thérapies de groupe. Regroupés devant des combi Magnetoscope-TV, ils se repassent en boucle les dernières paroles, devises et pensées politiques du grand homme d’Etat que nous venons de perdre, et les pleurs ne manquent pas de reboubler lorsque résonne cette dernière phrase de l’homme doublement responsable :
« bah sinon, je profite du 20 heures de France 2 pour commencer ma recherche de logement, puisqu’il faut bien que je quitte mon appartement de fonction, je ne vous cache pas que c’est difficile et que ça va me faire tout drôle de payer mon premier loyer, mes premières factures EDF, le téléphone, la taxe d’habitation, ne plus avoir de chauffeur ça aussi ça va me manquer, mais y’a des gens plus malheureux que moi, des malades ou des mutilés de guerre par exemple. »
JBB, ému.
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Hey very nice blog !
Rosemary Schlink
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