Didier Kala, jeudi 12 mai 2005 - 11:10
Le ministre de l’Intérieur a présenté un plan de lutte contre l’immigration irrégulière de large envergure. Ambitieux, ce projet est aussi humain puisqu’il prévoit d’éradiquer le sentiment d’injustice souvent éprouvé par les jeunes sauvageons réguliers, en rendant légale la présomption de culpabilité d’un individu par le seul critère objectif possible : sa gueule.
En rendant hier sa rédaction sur l’immigration à Jean-Pierre Raffarin, qui la lui avait réclamée avec insistance le mois dernier, Dominique de Villepin pouvait être fier du travail accompli. Le plan contient un état des lieux sans concessions du nombre de clandestins en France, et des résolutions d’ordre pratique qui semblent rétrospectivement évidentes, comme l’ouverture de nouveaux centres de rétention1 pour faire face à cet afflux ou l’interrogatoire séparé des époux unis à l’étranger. Mais avant tout, le ministre de l’Intérieur et des Libertés conditionnelles locales, fidèle à son tempérament de poète, a préconisé une mesure profondément humaine qui devrait considérablement apaiser la société bravepatriote.
La création d’une police de l’immigration constituera en effet une évolution majeure de la mission des forces de l’ordre, puisque ces fonctionnaires sur-armés (le combat serait sinon par trop inégal avec 600 membres en 2006 contre "200.000 à 400.000 clandestins") auront enfin le droit de systématiquement soupçonner un individu en fonction de la couleur de sa peau - méthode jugée la plus efficace étant donnée la disproportion entre les uns et les autres.
Ce tri scientifique avait jusqu’alors l’inconvénient d’irriter les jeunes issus de l’immigration pas clandestine et les droits-de-l’hommistes, qui accusaient injustement les policiers de pratiquer un contrôle au faciès, alors que chacun sait que la justice est aveugle et que dans la police le borgne est roi.
En faisant de cette pratique l’élément central d’un plan protégeant les Français, Dominique de Villepin coupe l’herbe sous le pied de ceux qui tentent de déstabiliser la République en accusant les gardiens de la paix de maux imaginaires. Il ne s’agit certes plus d’imagination, mais pas d’un mal non plus, puisque tout cela deviendra bientôt légal : l’ère des calomnies iniques est révolue une bonne fois pour toutes, et les sauvageons ne pourront plus faire des forces de l’ordre les bouc-émissaires de leur inaptitude sociale.
La semaine prochaine, nous verrons comment les chefs d’entreprise peuvent eux aussi lutter efficacement contre les Noirs et les Arabes l’immigration clandestine.
1 : on mentionne déjà le nom de Sangatte, charmante bourgade du Pas-de-Calais, comme lieu d’accueil éventuel.
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