A l’approche de la fin du mandat présidentiel
Juan Marcos Von Braun, jeudi 16 juin 2005 - 11:26
« C’est une coutume, chez nous : un président, ça donne son nom à un truc ». Renaud Donnedieu de Vabres pouvait difficilement être plus clair pour décrire la préoccupation qui anime ces temps-ci le Président Chirac, soucieux de laisser sa marque dans l’Histoire de notre Brave Patrie à deux ans de la retraite.
L’image est célèbre, elle a fait le tour du monde par la grâce des caméras de CNN.
Mai 2002. Une place publique de la Ville de Paris, fraîchement libérée du joug socialiste. Une statue de bronze de 6 mètres de haut, incarnation de métal du tristement célèbre tyran François Mitterrand, érigée à l’apogée de son régime de terreur nihiliste. A son cou, des câbles d’acier, tirés par un char Leclerc des forces de libération sous les encouragements fous d’espoir de la foule enfin affranchie de la servitude bolchévique.
Quelques patinements de chenilles plus tard, et le blindé aura fait ployer la statue au niveau des genoux, dans un mouvement de contorsion contre-nature. La statue mise à terre dans un grand envol de poussière, décapitée, servira ensuite de défouloir aux parisiens, les uns frappant son crâne à l’aide d’une pantoufle, les autres décapsulant leur bière en s’aidant de la mâchoire (limée) de Tonton.
Notre Brave Gouvernement a toujours su quant à lui échapper à la folie des grandeurs de l’ère Mitterrand et à leur lot d’ouvrages d’art totalitaire, fort dispendieux à l’heure du redressement national.
Point de Grande Arche de la Défense, d’Opéra Bastille et autres pyramides en verre, édifices tape-à-l’œil aux qualités architecturales discutables. La travaillance, rien que la travaillance, ceinture serrée, en toute modestie.
Toutefois, à l’heure où il convient d’esquisser un début de bilan du glorieux règne de M. Chirac, force est d’admettre qu’un monument à même de laisser présentes à l’esprit des générations futures les grandes victoires de son mandat fait aujourd’hui cruellement défaut.
Il manque un David pour magnifier de son pinceau le grand Jacques repoussant par charter les pygmées délinquants hors de France, le preux Raffarin adoucissant de ses petits poings potelés la droite pente du déclin national, ou encore les entrepôts du MIN de Rungis lors de leurs journées portes ouvertes d’août 2003.
L’équipe de France proteste : « On avait déjà eu le vaudou sénégalais au mondial 2002, on pas besoin de ça en plus ».
Le Général de Gaulle a vu donner son nom à un aéroport branlant, et à un porte-avions/pédalo nucléaire, le président Pompidou à un hôpital spécialisé dans le traitement de la légionellose endémique au 15ème arrondissement, le dictateur Mitterrand à une bibliothèque bradburienne. Le Président Chirac s’est montré soucieux de ne pas être absent du panthéon architectural et technologique de notre Brave Patrie. Reste une question : comment pourra-t-il laisser sa propre trace de freinage dans notre paysage ?
Question d’autant plus difficile que pour respecter la tradition nationale, un tel projet doit impérativement répondre à deux exigences conjointes :
a) présenter un minimum d’utilité ;
b) être complètement déconnant dans son fonctionnement.
Si personne dans notre Brave Patrie ne doute de la capacité de notre gouvernement à s’affranchir de cette seconde obligation, il demeure néanmoins difficile d’imaginer ce dont la France pourrait avoir l’utilité et le besoin, étant donné qu’elle a déjà tout (d’ailleurs, c’est chiant pour ceux qui veulent lui faire des cadeaux).
Une statue en hommage à la réforme du Code du travail, intitulée « L’intelligence de la main »
En outre, l’hypothèse de donner à un ouvrage déjà existant le nom de notre bien-aimé Président se heurte à certains obstacles. D’une part, l’idée de rebaptiser le Stade de France « Stade Jacques Chirac » aurait rencontré l’appréhension de l’équipe nationale de football, soucieuse de ne pas nuire par ses résultats à la réputation du chef de l’Etat. « Et vice-versa », aurait même précisé Raymond Domenech.
D’autre part, renommer le magnifique viaduc de Millau en « Viaduc Jacques Chirac » porterait une insinuation inadmissible quant à la propension de ce dernier à prendre de trop longs et coûteux congés payés.
A n’en pas douter, le choix d’un projet sera difficile, même si certaines forces vives de la nation (telles la rédaction de Bravepatrie, le Medef ou encore la Marine Nationale*) sont d’ores et déjà à pied d’œuvre pour relever le défi, dans le respect de l’échéance de mai 2007 (et croyez-moi, rien qu’avec les délais d’appel d’offre c’est pas gagné).
* « En tout cas, si c’est pour proposer un nouveau porte-avion c’est pas la peine » aurait toutefois précisé Michèle Alliot-Marie. « Ca prend quinze ans à construire, alors avec le quinquennat la DCN pourra jamais suivre le rythme si chaque président réclame son rafiot ».
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