Didier Kala, lundi 4 septembre 2006 - 11:22
« Il n’est pas possible de réformer la France », dit un vieux proverbe gouvernemental que de génération en génération nos aïeux ont su se transmettre, abrités pour la nuit sous une antenne de télévision, comme pour se préserver des mystères d’un monde trop grand pour eux. Comme bien souvent avec la sagesse populaire, il s’avère que c’est pas faux.
La France, son âme immortelle mise à part, n’est pourtant pas intrinsèquement différente des autres pays : ce qui semble systématiquement s’opposer à la réforme, ce sont les Français, au caractère bien souvent erratique. Injustement décriée lorsqu’elle fût proposée, la loi relative à l’immigration et à l’exclusion se donne pour premier objectif de rationaliser le Français, et non de brimer les joueurs de djembé du Val-de-Marne.
Rendue inaudible par le cortège d’événements sportifs de tout bon été qui se respecte, l’agitation entourant le projet dit d’immigration choisie s’est finalement fait écraser par la caravane du Tour de France quelques jours avant son l’adoption dudit projet par le Parlement. Depuis le 26 juillet 2006, l’immigration et l’intégration sont en France des valeurs sévèrement mais justement encadrées par une loi Sarkozy. Les précédentes lois régissant ces questions présentaient le défaut majeur de ne pas porter le sceau du petit maître à penser de Neuilly, et franchement ça faisait amateur.
Quelques associations avaient au printemps mené l’opposition au projet de M. Sarkozy sous des prétextes spécieux et, n’ayons pas peur de le dire, fallacieux : à les entendre, la Loi s’attaquerait aux immigrés et à un vague droit qu’aurait l’être humain de décider du cours et des conditions de sa vie.
Il n’en est rien : l’immigré est par définition celui qui arrive, celui qui apporte ses compétences et son talent, celui qui ajoute à la France. Sa vocation est in fine de s’intégrer au tissu social et de devenir citoyen français.
La vraie cible bénéficiaire de cette loi, c’est la France. Les Français, quelle que soit leur ancienneté, en sont les objets vainqueurs : l’immigration choisie est un crible au travers duquel l’identité bravepatriote sera purifiée. Assurer un bon taux de remplissage au Paris-Bamako de 16h30 n’est qu’un bénéfice induit.
Loin des idéologies morbides du XXème siècle ("Il n’y a pas de Français, nous sommes tous frères" / "J’aimerais bien récupérer l’appart’ du dessus, mon voisin n’est donc pas français"), M. Sarkozy a tenu à redéfinir le Français en fonction de critères purement objectifs et quantifiables correspondant à ce dont la France à besoin pour être une machine à croître. Ces critères, seule une approche raisonnée de l’économie peut les fournir, et c’est donc au gros doigt invisible du marché que l’Obersturmminister a donné le soin de désigner les nouveaux Bravepatriotes.
La loi sur l’immigration et l’intégration impose en effet à chaque nouvel arrivant des objectifs de rentabilité définis en fonction des besoins actuels de la France. C’est la réalité économique d’aujourd’hui qui affecte le quotidien du peuple, et il serait stupide de constituer des stocks encombrants en laissant entrer en France des individus dont la productivité n’est pas évidente à court terme. Apporter ses idées et sa sensibilité, venir d’ailleurs avec son potentiel et ses rêves, c’est bien joli mais le résultat est quand même très aléatoire et ça n’a jamais créé un seul dixième de point de croissance.
Le hic et nunc cher aux zazous libertaires est bien, ironie du sort, la meilleure approche possible.
L’arrivée maîtrisée sur le territoire d’éléments économiquement irréprochables, dans un joyeux esprit compétitif qui leur permettra peut-être un jour, s’ils savent être en phase avec la conjoncture, d’obtenir des papiers qui feront d’eux des citoyens français, ne peut qu’être bénéfique à notre pays. Car c’est bien d’un changement de paradigme qu’il s’agit : pour acquérir la nationalité française (être Français, finalement) il faut maintenant être à la hauteur d’objectifs chiffrés et indiscutables.
L’assujettissement du concept de citoyenneté à des critères de productivité décidés il y a six mois par une commission d’experts réunie à Bercy est un grand pas en avant. Plutôt qu’un vague idéal ou des valeurs subjectives héritées d’une histoire sur laquelle M. Sarkozy n’a malheureusement jamais pu avoir prise, la Maison France est maintenant définie par les valeurs bien huilées et indiscutables de l’audit financier.
Une fois écartée la notion idéologique que constitue "une certaine idée de la France", le discours politique pourra se concentrer sur l’impartiale réalité des chiffres, et les Bravepatriotes le trouveront enfin limpide. Le peuple français entendra enfin la voix de la réforme car on ne peut discuter l’arithmétique.
Vive la putain de rupture !
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Anh
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