La Commission Européenne a cette après-midi attribué au président letton le prix Sacher-Masoch, qui récompense la capacité d’un homme ou d’un peuple à garder le sourire en dépit de l’adversité.

La remise du prix s’est tenue à Riga, en parallèle de l’officialisation de l’entrée de la petite république balte dans la zone euro.

La salle des fêtes du donjon de Riga a été aménagée en 1340.

Lors d’une cérémonie intimiste éclairée par de modestes chandelles dans le donjon du château de Riga, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires a salué le stoïcisme affiché par la Lettonie alors qu’elle était soumise au carcan de la crise économique. Il a en particulier rendu hommage au sacrifice d’un tiers des fonctionnaires du pays et à l’automutilation du PIB en 2008 et 2009.

« Vous avez su donner le coup de fouet nécessaire à une relance économique et vous avez irrigué votre nation d’un sang nouveau. Vous avez maintenant choisi d’entrer dans la zone euro et de vous soumettre à sa discipline. Nous sommes fiers de vous », a ajouté Olli Rehn, sévère, en remettant le long cylindre hérissé de piques à un président letton visiblement très ému.

Vêtu pour l’occasion d’un complet en cuir traditionnel, Andris Bērziņš a frôlé l’incident de protocole lors de ses remerciements : « C’est avec un grand honneur que j’accepte ce prix au nom du peuple letton » a-t-il ainsi déclaré en s’adressant au commissaire européen.
Un faux pas que M. Rehn a su rattraper d’un ton badin en lui rappelant les paroles d’usage : « C’est avec un grand honneur que j’accepte ce prix au nom du peuple letton QUI ? »
« C’est avec un grand honneur que j’accepte ce prix au nom du peuple letton, maître », s’est repris le président Bērziņš en tendant les doigts.

Créé en 1916 pour récompenser un régiment français qui souhaitait remonter au Chemin des Dames, le prix Sacher-Masoch avait déjà été remis à la Lettonie en 1941 pour la bonne volonté avec laquelle elle avait accueilli les troupes allemandes.