Didier Kala, lundi 19 janvier 2004 - 08:57
N’en déplaise à certains Cassandre trop subventionnés en blouse blanche et barbichette douteuse, notre Brave Patrie reste à la pointe mondiale de la technologie, et sait mieux que tout autre pays conjuguer recherche fondamentale et application concrète. Toujours soucieux de tordre le cou aux clichés, dont certains politiciens peu recommandables se gargarisent pour instiller le doute au cœur de la population française, le gouvernement révèle l’existence d’un outil révolutionnaire : la calculette poitevine.
Les grandes révolutions technologiques, c’est à dire l’application de la science au domaine du quotidien, engendrent toujours une évolution fondamentale de la société. Ainsi, l’âge de fer nous a apporté la fourchette, qui nous a permis de manger proprement et de fonder notre grande tradition culinaire. L’imprimerie a créé l’information fiable, et chacun a pu apprendre les magnifiques résultats de la lutte contre la criminalité. La révolution industrielle et le chemin de fer ont posé les bases du tissu économique actuel, et sont à l’origine même de la croissance de 4,5% que la France devrait connaître cette année.
L’inverse est tout aussi vrai : pour chaque nouveau pas sur le chemin d’une évolution harmonieuse de la société, il est besoin d’une révolution technologique. C’est pourquoi la majorité, sous le patronage avisé de son leader Jean-Pierre Raffarin, véritable Einstein des marais, développe et perfectionne depuis plusieurs années un outil qui a déjà commencé à rendre notre vie plus agréable.
Face à la contestation d’un quarteron de chercheurs soucieux de leurs retraites, le gouvernement a enfin décidé de révéler l’existence de l’arme secrète qui permettra à la France d’en-bas, du milieu, mais aussi d’en-haut (car il n’existe pas de raisons pour que tous ne bénéficient pas de l’embellie économique) de connaître sa radieuse aurore : la calculette poitevine.
A l’image de son auteur, l’idée est à la fois simple et géniale. Elle est apparue pour la première fois à Jean-Pierre Raffarin, qui avait pourtant des notes moyennes en arithmétique, à l’âge de 11 ans. Il n’a depuis cessé de la tourner et retourner dans sa tête, avant d’arriver à sa limpide conclusion : si -(-)=+, supprimer + permet d’une part de simplifier chaque opération, et d’autre part de réduire les coûts de fonctionnement de toute recherche mathématique, budgétaire, etc.
Jean-Pierre Raffarin était toutefois bien conscient, lui, que recherche fondamentale sans application industrielle n’est que branlette de l’âme. Il lui fallait donc tester en grandeur réelle ce qu’il avait affectueusement baptisé, avec son humilité coutumière, la calculette poitevine : une calculatrice simplifiée, dotée pour seuls opérateurs des boutons - et =, et qui par une judicieuse utilisation répétée du soustracteur permettait d’obtenir un résultat positif pour le plus grand nombre des Français.
Les résultats constatés en Poitou-Charentes furent tels que la calculette poitevine jouit rapidement d’une renommée méritée au sein de la majorité actuelle, qui l’a graduellement adoptée comme outil principal de sa politique financière.
Et il n’est que de voir l’embellie dont bénéficie M. Raffarin dans les sondages, l’optimisme renouvelé des forces vives du CAC 40 et la reprise d’une croissance forte et soutenue pour se rendre compte que ce nouvel outil replace la France au fauteuil orchestre dans le concert des nations :
Moins de pension moins de temps libre égale plus de bonheur !
Moins d’argent pour les onanistes de l’éprouvette moins d’impôts pour les entreprises qui innovent égale plus pour le budget de la recherche !
Moins de code du travail moins d’assistanat aux chômeurs égale plus d’emploi !
On le voit, il n’existe virtuellement aucun domaine où l’on ne puisse appliquer la révolution technologique que constitue la calculette poitevine - et l’on peut parier sans trop se tromper qu’elle le sera prochainement, pour le mieux-être de tous les Bravepatriotes.
Par ailleurs, et cela devrait une dernière fois rabattre le caquet de ceux qui par corporatisme mal placé s’accrochent à un bec bunsen rouillé, l’Agenda 2006 du chef du gouvernement sera prochainement soumis au jury de la médaille Fields. On verra bien, alors, qui fait le moins moins pour que la France rayonne à nouveau de l’éclat des Lumières !
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Reno
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