John John Don Parmalatte, mercredi 12 juillet 2006 - 12:30
Il faut toujours se méfier d’un plus petit que soi, disait Jean De La Fontaine, surtout quand il est jaune, hargneux, communiste et qu’il a un grand couteau entre les dents, pourrions nous ajouter aujourd’hui. Nos alliés américains pensaient, grâce à une superbe manoeuvre en deux temps : chloroformisation à la vodka de Boris Elstine suivie d’une sévère amputation des idées malsaines à grand coup de Poutine, avoir éradiqué la menace blochévique. Kim Jong Il vient de leur rappeler brutalement que certaines pathologies morales ont développé des souches résistantes au napalm.
Pendant que les Libérateurs venus du nouveau monde folâtrent dans le désert à la recherche de barbus facétieux, le Leader Maximus, général en chef des armées de l’Empire du Nord coréen, frappe un grand coup relégant l’A.S. Al-Qaeda en troisième division. Du haut de ses talonettes compensées, Kim Jong Il révèle à la face du monde que dans la panoplie de Saddam Hussein que ses sujets reconnaissants lui ont offert pour son 65ème anniversaire se trouvaient les fameuses Armes de Destruction Massive (ADM®) !
Toujours prompte à réagir, l’Organisation des Nations Unies délibère en ce moment même sur l’utilisation de la virgule, un art typiquement bravepatriote que nos diplomates se font un devoir de défendre contre la barbarie syntaxique anglo-saxone, dans une lettre de promesse de menace d’ultimatum si Pyong-Yang ne présente pas immédiatement ses excuses à la mer du Japon pour ce grossier acte de pollution au missile intercontinental.
Kim Yong Nam, le Ministre des Affaires Etrangères nord coréen, a immédiatement précisé qu’un tel affront pousserait son grand pays à entreprendre une « guerre totale » contre leur ennemi de toujours : les USA. « C’est d’ailleurs les eaux territoriales d’Hawaï qui étaient visées par ce Taepo-Dong II, notre Président à Vie ayant décrété que les surfeurs bodybuildés faisaient de l’ombre à sa prestance avec leurs allures de grand fauve, dépréciant ainsi son droit inaliénable à lui aussi se taper des gonzesses »-a-t-il ajouté devant les micros de l’agence KCNA.
Mais le ver est déjà dans le fruit. Par son charisme étonnant pour un homme de sa taille, Kim Jong Il a su rallier à lui la Chine et la Russie mettant ainsi la main sur le conseil de sécurité de l’ONU. Partout des manifestations de soutien s’organisent, les coréens du sud défilent dans la rue contre les japonais, les liens étroits qui unissent l’équarisseur de Pyong-Yang et le télédespotique Hugo Chavez ne cessent de se resserrer, Manu Chao a prévu trois jours de concert non-stop au pied de la tour de l’idée Juche, José Bové téléphone quotidiennement à son « pote Jong Il » pour affiner sa stratégie de campagne, Gérard Miller serait sur le point de faire son coming-out kimjonguiste !
Une fois de plus le monde libre se retrouve pris entre le marteau et la faucille. L’Attila de la péninsule coréenne est à nos portes. Une célèbre entreprise de BTP a déjà été contactée, en vue d’assurer la « restauration et modernisation du mur de Berlin » afin, selon le gouvernement coréen, de reconstituer, dans un premier temps, « les frontières naturelles du Grand Empire de Corée ».
Un dictateur dangereux et sanguinaire qui contrôle personellement, jusqu’aux aspects les plus intimes, la vie de ses sujets.
« Camarades Talibans, nous prendrons bientôt New York, bastion de l’impérialisme yankee ! » - déclarait hystérique leur ministre de l’Invasion du Monde lors du dernier congrès de l’Internationale Terroriste. - « Nous déboulonnerons la Statue de la Liberté, cette femelle lascive qui vous provoque, pour la remplacer par une effigie équestre de Kim Jong Il, notre leader bien aimé »
Comment arrêter ce terrible danger qui s’apprête a déferler sur nous comme les chars de l’Armée Rouge sur les Champs Elysés au lendemain de l’élection de François Mitterand ?
Dominique de Villepin, ex-tribun à l’ONU, se pose comme l’ultime rempart face à cette menace venue de l’est.
« J’avais pressenti, dès le mois de mars, bien avant Nicolas Sarkozy, que cette année serait difficile tant sur le plan intérieur que sur la scène internationale » - nous confie-t-il. Une mission d’expertise en consultance géostratégique, dirigée par Bernard Henri Lévy, planche depuis plusieurs semaines déjà sur le problème nord coréen.
Les jaunes possédant l’arme atomique et étant qui plus est des rouges - hors il est de notoriété publique que c’est le communisme qui rend dangereux le nucléaire - il est impensable de tenter une attaque frontale. D’autant plus que Bob Denard souffre d’arthrite et que le Charle De Gaulle n’a pas été prévu pour affronter l’Océan Pacifique dont la faible salinité n’assure pas une portance suffisante.
Bernard Henri Lévy s’est donc penché, à l’aide d’une équipe de profilers, sur le contour psychologique du maître de Pyong-Yang.
« Nous avons utilisé une méthode d’investigation américaine ultra moderne développée dans leur base cubaine de Guantanamo » - s’exclame enthousiaste l’homme à la chemise blanche - « afin de tirer le maximum d’information de toutes les faces de citr personnes physiques ayant de près ou de loin un rapport avec le tyran qui opprime l’appétence démocratique intrinsèque à tout peuple acculturé dans notre environnement globalisé »
Le résultat de ces pratiques audacieuses est tout à fait inattendu. Kim Jong Il souffre selon toute vraisemblance des conséquences d’une intense frustration subie dans son enfance débouchant sur un terrible complexe d’infériorité centimétrique. Car voilà, la vérité c’est qu’il aurait voulu être un artiste, un chanteur de rock quoi, un vrai ! Une idole des jeunes, que les femmes soient nues, qu’elles se jettent sur lui, faire vibrer les stades remplis de gens qui viennent sans qu’on ai besoin de prendre leur famille en otage, qu’on érige spontanément des monuments à sa gloire sans même faire appel à l’abondante main d’oeuvre des colonies de vacances et de réadaptation idéologique, qu’on l’interviewe sur des radios, dans des journaux sans qu’il soit nécessaire de créer sa propre agence de presse, que le monde entier tourne son regard vers lui sans qu’il ai besoin de décocher le moindre coup de boule !
Mais hélas, dès le premier cours de solfège, un professeur particulièrement retors brise ses rêves en le traitant de minable. On le retrouvera parfaitement écorché, pendu par les tripes de ses propres enfants, le foie de sa mère dans la bouche et les ovaires de sa femme dans le cul.
A la suite de cette profonde déception Kim Jong Il décide de reprendre la petite entreprise familiale et d’en étendre le marché potentiel à l’aide d’une stratégie marketting implacable. Sa volontée farouche et sa détermination sans faille l’ont porté à la tête d’un arsenal nucléaire qui compense largement la petite taille de son sexe.
Selon les profilers de BHL, le seul moyen de détourner le chef de file de l’axe du mal® de son objectif de conquête du monde, c’est de revenir sur ce rêve d’enfance et de faire de lui une rockstar planétaire capable d’exploser les Beastie Boys au box-office. C’est pourquoi la France a décidé de désembaumer Michel Sardou, dont le corps est conservé en parfait état dans le mausolée Vladimir Illitch, afin de l’envoyer en Corée écrire pour Kim Jong Il un album de chansons contestataires contre un régime politique nord coréen accordant trop de poids à l’état providence. Il sera accompagné par Dick Rivers qui assurera l’aspect sexe-drogue-débauche de la vie de rock-star.
Une fois de plus le génie bravepatriote va sauver la planète !
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