En prenant le risque de s’exposer à un virus mortel malgré l’avertissement de l’Organisation Mondiale de la Santé, le Premier Ministre replace au premier plan de nos préoccupations ce qui avait un temps été éclipsé par l’aventure militaire américano-britannique : les intérêts de la France.
Des intérêts économiques, bien entendu, comme l’illustrent les important stocks de lingettes hydro-alcooliques et de Neo-Codion qu’il vendra à la criée au Carrefour de Pékin Ouest, mais aussi des intérêts moraux.
Des sources proches de la diplomatie bravepatriote laissent entendre que Jean-Pierre Raffarin ne mâchera pas ses mots à propos de la situation des Droits-de-l’Hommistes en Chine. Nous prenons pour indicateurs de ce nouveau statut de leader moral la présence dans la délégation française de représentants d’Airbus et du Ministère de l’Intérieur, qui devraient proposer au gouvernement chinois une solution clé-en-main de vols low-cost humanistes à destination de Bucarest.

Cette visite dans un pays ostracisé par le corps médical est, plus qu’un nouveau coup d’éclat diplomatique de notre brave patrie, une véritable affirmation aux yeux de la population française de la nouvelle gouvernance inspirée par l’esprit de mai, personnifiée par la personne, par la chair même du Premier Ministre.

D’abord, il s’agit d’un déni du repli communautariste : en allant en Chine, geste à la portée infiniment plus symbolique que la visite du supermarché Tang Frères qui avait été initialement évoquée, Jean-Pierre Raffarin dit "NON !" à la peur, exprime le refus de l’amalgame en offrant à l’holocauste son corps poupin.
Dans un monde qui a peur, il est vital de répéter que notre pays est une terre d’accueil, de tolérance, et qu’aucun virus, aucune bactérie, ne se substituera au gouvernement quand il s’agit de décider qui a vocation ou non à rester en France. La décision de renvoyer chez eux des étrangers est souveraine, et ne saurait être déléguée à une petite toux de rien du tout.

Dans un registre économique, le chef du gouvernement et la fine fleur de l’entreprenance française entendent démontrer par ce sacrifice exemplaire que la libération des énergies doit être totale, sans barrières ni compromis, et qu’à la recherche de la croissance un sou est un sou, fût-il un dollar ou un yuan.
Cette visite dans une région contaminée met aussi en exergue la récente décision de moins rembourser certains médicaments, et en montrant par l’exemple de corps fiévreux et célèbres de la France d’en-haut qu’il est tout à fait possible de rebasculer sur les caisses d’assurance complémentaire les conséquences financières d’une petite grippe.
Car ce déremboursement critiqué par des media aux ordres d’une cinquième colonne jospino-guevariste, sous prétexte qu’il a été voté un long week-end, est une chose juste, et partagée par tous les Français dans un souci d’égalité.
Si cette loi a été votée pendant le week-end de Pâques, c’est pour qu’avec certitude elle soit effective avant la fin de semaine et permette aux plénipotentiaires français d’offrir leur vie en exemple à la Nation si le pire devait advenir, mais remboursés à 35%.
Nous ne nous attarderons pas sur le fait que si le gouvernement (d’occupation) précédent avait lui aussi travaillé le week-end, les comptes des caisses d’assurance maladie seraient peut-être dans un meilleur état.

Dans ce voyage comme dans son essai pragma-humaniste La France de Mai, comme dans tout ce qu’il entreprend, M. Raffarin fait de son existence même le flambeau dont la France a besoin, un exemple qui par sa clarté illumine le chemin qu’une Nation fervente est prête à suivre.
S’agissait-il d’autre chose, mercredi dernier à la section UMP-Maurice Chevalier de Paray-le-Monial, lorsqu’un Premier Ministre espiègle annonçait qu’il restera à la barre jusqu’aux prochaines échéances éléctorales, en 2012 ? En faisant altruistement don de dix années de sa vie, il prouve qu’il est possible de libérer ses énergies bien après l’âge que ces feignasses de fonctionnaires considèrent être celui de la retraite.

Jean-Pierre Raffarin, c’est la France.
Vive Raffarin ! Vive la France ! Vive la Raffarance !