Edmond de la Brique, vendredi 28 février 2014 - 09:44
Voilà ! Douze ans après, les intermittents du spectacle envahissent à nouveau la rue pour défendre leurs privilèges de caste contre les propositions du MEDEF de traiter tous les salariés sur un pied d’égalité dans le cadre de la future réforme de l’assurance-chômage.
Une Nuit du 4 août inversée et permanente contre une France otage et exsangue, voilà ce que défendaient hier les intermittents du spectacle, que Monsieur Panel définissait dès 2002 comme "survivance de l’assistanat socialiste". Cette analyse politico-sémantique n’a malheureusement pas pris une seule ride et la situation - qui nous rappelle à quel point le socialisme est une égalité à deux vitesses - la situation a même empiré.
Sous Monsieur Raffarin, l’espoir d’une résistance était permis, et nous ne pouvions que nous féliciter de son action rendue purement symbolique par la paresse vorace des intermittents. Aujourd’hui, comment ne pas s’émouvoir d’un Régime qui, possédant l’Élysée, Matignon, les deux chambres du Parlement et les Collectivités territoriales, éprouve le besoin d’utiliser en sus le chantage de la rue pour affirmer une idéologie en contradiction totale avec le contexte de crise économique et morale que connaît le pays ? Subventionner le non-travail et assumer le droit du plus fort, voici le modèle de société du pouvoir en place.
Sous les Trente Glorieuses, la Patrie pouvait se permettre de donner la pièce, fut-ce des Louis d’or aux chansonniers du samedi soir et aux filles à la cuisse légère qui levaient la jambe pour les touristes américains dans les cabarets parisiens. L’argent se fait rare et le statut de puissance économique de la France est clairement menacé en ces temps de crise, la Culture coûte trop cher au pays. En outre, les nouvelles technologies ayant permis l’enregistrement de suffisamment de spectacles pour les mille prochaines générations, ces dépenses devraient en raison se trouver déplacées sur des secteurs professionnels à meilleur retour sur investissement afin de rembourser la dette "culture" du socialisme.
En clair, subventionner le vrai mérite pour résorber les déficits plutôt que de les creuser en réalisant des films que personne n’a envie de voir.
Mais cette guerre - car c’est une guerre ! - ne doit pas se réduire à un arbitrage comptable, l’enjeu profond est philosophique, pour ne pas dire spirituel : faire triompher les Lumières contre l’obscurantisme. Voltaire et ses comparses fulminaient en leur temps contre l’inutilité des moines qui s’engraissaient comme des oies sur le dos des travailleurs et sans rien donner en retour à la société. Les Lumières ont pu triompher une fois en France en éradiquant ces bouches inutiles, professionnels de l’immatériel parasite.
Les intermittents du spectacle sont à la France du XXIème siècle ce que Bénédictins ou Oratoriens étaient à celle de l’Ancien Régime. Que le vrai peuple de France n’ait crainte, en coupant ces têtes, de perdre son âme. Non, la France, source et flamme de la Civilisation, ne saurait sombrer dans un matérialisme forcené et devra continuer à subventionner des groupes de spirituels, eux seuls permettent la grandeur de la France.
Aux origines, nous avions les druides et les premiers vrais moines, et puis même hier une poignée d’artistes valables et véritables [1]. Aujourd’hui, la France doit s’adapter en dirigeant la charité publique vers une race nouvelle de magiciens, des manieurs d’invisible qui configureront grâce à leur art une Patrie régénérée : diplômés en finance, docteurs en marketing, experts en communication, ces esprits jeunes et ambitieux s’ancrent fermement dans et pour le présent, libres de tout complexe et des valeurs passéistes.
Ayons enfin le courage de dire NON aux survivances de l’assistanat socialiste et de sauver de l’indigence les apôtres des vrais valeurs du pognon roi et invisible, que le martyre de Monsieur Copé ne soit pas vain !
[1] L’affaire est bien connue, les druides brassaient de la cervoise tiède, les moines en firent de la vraie bonne bière tandis que certains artistes réussissent à payer leur dette envers la société qui les tolère en faisant pousser une herbe de qualité.
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