Didier Kala, mercredi 22 septembre 2010 - 15:52
La double menace terroriste à laquelle la France fait face constitue pour le gouvernement une opportunité de choix pour rebondir alors que son programme idéologique tourne à vide depuis quelques mois.
La polémique Woerth, la réticence des futurs retraités à se faire réformer ou encore le malaise devant l’affirmation de notre identité nationale sont des signes qui ne trompent pas : les Français font encore un peu leurs chochottes face à la rupture.
La célébration de la volonté d’entreprendre, la réhabilitation de la valeur travail et la fierté d’être Français avaient pourtant été promises sans détours par le candidat Sarkozy, et les électeurs les avaient plébiscitées en 2007.
S’il est prêt à ménager les réticences actuelles des Français — « N’en parlons plus ! » répète-t-il d’ailleurs à l’envi aux journalistes qui l’interrogent sur ces sujets — le président de la République sait toutefois que science sans conscience n’est que ruine de l’âme et ne peut concevoir de bâtir ses réformes sans de solides fondations idéologiques.
Dans cette optique, la franche inimitié qu’éprouvent pour la France les terroristes islamistes nous permet de nous rassembler autour d’une valeur positive et universelle : l’espoir d’un progrès, en l’occurrence moral, de nos enfants.
Selon un sondage Pernod-Ricard, « Il leur faudrait une bonne guerre » est en effet une proposition que 87% des Français âgés de plus de 25 ans trouvent « juste » (50%) ou « très juste » (37%) lorsqu’on leur montre la vidéo d’un Français de moins de 25 ans sur internet.
Grâce à Al-Qaida au Maghreb Islamique, le gouvernement a aujourd’hui la possibilité de capitaliser sur cet idéal d’amélioration des générations futures en proposant aux Français non pas une mais deux guerres autour desquelles communier.
Certes, il y avait déjà l’Afghanistan, mais nous avons passé tant de temps à ne pas dire que nous y étions qu’un revirement médiatique sentirait aujourd’hui le réchauffé.
Nos deux nouvelles guerres présentent l’avantage d’être beaucoup plus proches et de n’être (pratiquement) qu’à nous, deux caractéristiques qui permettent à la France de faire comme si elle était seule au monde, comme au bon vieux temps.
Nous ne nous attarderons pas sur les aspects bénéfiques qu’une bonne guerre sur une scène internationale peut avoir pour l’économie d’un pays. Un petit showcase du Rafale dans les décors du Retour du Jedi nous permettra certainement de convaincre ceux de nos partenaires commerciaux sensibles à l’esthétique des années 80 d’en acheter enfin, mais là n’est pas la question.
Le principal bénéfice d’une guerre sur un théâtre étranger, c’est le surcroît d’informations à assimiler : la géographie, les caractéristiques démographiques et sociologiques ou encore la linguistique sont appelées en renfort afin de comprendre où l’on se bat. Les caractéristiques techniques de nos armes et radars et l’entraînement de nos troupes seront invoqués pour savoir comment.
Comme à leur habitude soucieux de démontrer leur maîtrise totale d’un sujet, nos compatriotes débattront avec passion de ces différents points, y consacrant un nombre de jours/hommes sans aucune mesure avec celui de nos soldats sur le terrain. Si chaque Français est un médiocre sélectionneur en temps de Coupe du Monde [1], il se révèle être un redoutable chef d’état-major des armées en temps de guerre.
Un travail à temps plein, qui ne permettra guère de parler d’autre chose tant que durera la guerre.
L’unique photo connue d’Abou Mousab Abdoul Wadoud, le chef spirituel d’Al Qaida au Maghreb Islamique.
Que cette dernière se déroule dans les sables majestueux du Sahara constitue de plus un formidable atout : il n’y a pas si longtemps, ils étaient encore à nous et les souvenirs du temps béni des colonies sont toujours présents chez les grands-parents de la plupart des jeunes Français.
Ces souvenirs pourront certes différer selon que l’on écoute papy ou jaddi, mais l’important est qu’ils soient là et que le Jeune puisse s’impliquer personnellement au travers de son histoire familiale.
C’est par ailleurs ce lien intime entre la France et les pays du Sahel qui nous assure la quasi-exclusivité de la guerre : les Américains y sont implantés de trop fraîche date pour nous emmerder autrement que marginalement, et les Chinois ne sont là que pour le pognon.
Nous pourrons donc jouer avec aussi longtemps qu’il nous semblera nécessaire et où il nous semblera pertinent de le faire : la Mauritanie, le Mali, l’Algérie, le Niger, le Tchad ou le Burkina Faso sont autant de territoires qui permettront de varier les parfums de l’avalanche de connaissances exotiques à assimiler pour que le Français soutienne avec conscience ses piou-pious.
Contre qui nous nous battons est une question de second plan par rapport au où et au comment, et c’est précisément ce qui nous permettra de correctement mener notre Seconde Guerre Nouvelle.
Si la lutte contre l’AQMI en AOF permet aux Français de participer à la guerre par empathie, la menace explicite [2] [3] qui pèse sur la France les fait mouiller de partout en ceci qu’ils deviennent eux-mêmes des guerriers à temps plein.
La menace est identifiée : une femme kamikaze. Soit une femme tirant une valise ou portant une doudoune.
Nous ne pouvons cependant pas nous permettre d’imaginer qu’une femme seule a décidé de déclarer la guerre à la France sans bénéficier du soutien des réseaux islamistes. Or un certain nombre de facteurs rendent compliquée l’identification de l’islamiste lambda.
Nous savons que beaucoup de musulmans portent une barbe, et que la totalité des islamistes prétendent être musulmans. Mais nous savons aussi que la majorité des musulmans affirment qu’ils ne le sont pas. Musulmans. Les islamistes.
Peut-on alors croire celui qui se dit musulman alors qu’il pourrait en réalité ne pas l’être s’il était islamiste ? A contrario, celui qui affirme n’être pas musulman pourrait-il réellement ne pas l’être, auquel cas il pourrait s’agir d’un islamiste ?
Pour ajouter à la confusion, le musulman a depuis des années entamé une mutation qui le rend passe-partout : il peut s’agir d’un Européen converti, d’une personne originaire des Balkans ou encore d’un Asiatique. Ceci rend inopérante la stratégie de méfiance à l’égard des Arabes et des Noirs développée par les Français depuis des générations [4].
Une chose reste probablement, voire vraisemblablement, certaine : il y a une chance sur deux pour que l’attentat ne soit pas commis par une femme à barbe.
Pour nous protéger, il faudra donc nous méfier des femmes et des hommes, glabres ou barbus, Maghrébins, Européens, Africains ou Asiatiques.
En guise de portrait robot, n’importe quel miroir fera malheureusement l’affaire — nous vous suggérons toutefois de ne pas le scruter avec trop d’insistance, sans quoi vous pourriez éveiller la méfiance du ou de la terroriste potentiel(le).
On le voit, cela concerne trop de monde pour se méfier avec discernement et rester vigilant le temps qu’il faudra avant que ça pète — en particulier si l’on prend en compte d’éventuelles cellules dormantes. Il peut s’agir de gros dormeurs.
C’est pourquoi le gouvernement a un rôle particulièrement important à jouer dans cette guerre intérieure en nous fournissant les éléments qui nous permettront de nous méfier des bonnes personnes au bon moment. (Les rumeurs seront à titre exceptionnel prises en compte, car elles peuvent contenir une part de vérité — une part qui n’est pas à prendre à la légère quand on ne bénéficie d’aucune autre information et qu’il est question de vies humaines.)
L’assistance passive est une attitude dont les Français savent faire preuve quand la Patrie est menacée. C’est le cas aujourd’hui et il est temps d’honorer cette noble tradition en laissant le champ libre aux autorités, qui ont les compétences requises pour scruter l’incertitude à 360°, et même 720° en levant la tête.
[1] Sondage effectué par la FFF du 11 au 22 juin 2010 sur un échantillon représentatif d’un individu.
[2] Selon un sondage effectué par les services de renseignement algériens auprès des services de renseignement algériens le 16 septembre 2010.
[3] Une première alerte terroriste avait été mentionnée la semaine précédente par le Journal du Dimanche. Trop occupés à analyser des sujets futiles comme les conséquences de la manifestation contre la réforme des retraites ou la polémique France / Commission Européenne, le public n’y avait toutefois pas prêté attention. Il fallait donc réparer. Un simple clou bien enfoncé a suffi.
[4] En tout cas dans ce contexte de menace terroriste. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain.
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