Didier Kala, mercredi 9 janvier 2013 - 11:49
Prenant acte des effets du changement climatique, la Grande-Bretagne entend mettre celui-ci à profit pour réorganiser la biodiversité de l’île. Le réchauffement de ses eaux côtières permet ainsi l’introduction du majestueux prédateur marin dans l’écosystème afin de contrebalancer la présence d’espèces immigrées.
Le Royaume-Uni est particulièrement exposé aux effets d’un monde qui change. L’alternance de plus en plus rapide des sécheresses et inondations favorise l’érosion de ses sols et met en danger l’agriculture comme les infrastructures, alors que l’élévation du niveau des océans menace les plaines fertiles de la Tamise ainsi que la ville de Londres. Le réchauffement des mers a pour sa part provoqué une migration des ressources halieutiques traditionnelles vers le nord.
Bien plus que tout autre peuple d’Europe, les sujets de Sa Majesté n’ont d’autre choix que de s’adapter au changement climatique sous peine de voir disparaître leurs traditions ancestrales.
Courageusement, le Premier ministre David Cameron a décidé de prendre les devants et propose un programme écologique ambitieux.
Déçu de la coalition avec les Libéraux-Démocrates, David Cameron mise tout sur le Monster Raving Loony Party.
S’inspirant du programme de redressement moral Back to Basics initié par son prédécesseur John Major il y a 20 ans, M. Cameron a ainsi annoncé un projet au long cours : Back to Nature.
Dans une interview donnée à la BBC hier soir, M. Cameron a été catégorique : « Hobbes was a faggot [1] ».
Pour la figure de proue des Conservateurs anglais, il ne s’agit en effet de rien de moins que de revenir à l’état de nature originel, synonyme d’une liberté individuelle maximisée et affranchie des entraves artificielles créées par les conventions sociales. Cela permettra par ailleurs de baisser les impôts pour les survivants.
La première mesure envisagée est d’ordre symbolique mais devrait néanmoins marquer les esprits : le rééquilibrage de la faune de Grande-Bretagne avec l’introduction du requin blanc dans la Manche.
Le prédateur ne laisse pas indifférent : admiré, craint ou vilipendé, le Grand Blanc, comme on le surnomme, décourage les baigneurs de trop d’éloigner de la plage, en particulier quand il s’agit de nageurs inexpérimentés, comme par exemple les Kurdes ou les Afghans.
« L’idée est en fait venue de Manuel Valls » a déclaré David Cameron. « On traînait sur YouTube avec Nigel [2] quand on est tombés sur son sketch à Evry. Bon, rajouter des whites et des blancos sur un marché, la dernière fois qu’on a essayé c’était aux puces de Brixton et ça s’est moyennement passé. Et là l’idée : le requin blanc. Et le top c’est qu’on a pas besoin d’en mettre beaucoup. Pas besoin de voir un requin pour avoir peur de traverser, il suffit de savoir qu’il y en a ! »
La stratégie est habile en ceci qu’en empêchant les gens de venir, elle est complémentaire à celle mise en place à la fin de l’année dernière, qui vise à expulser les immigrés, quelle que soit leur situation au regard de la loi, par l’envoi de SMS menaçants.
Elle permettrait en outre d’enfin faire cesser l’arrivée sur le territoire d’étudiants étrangers, qui décident bien souvent à la fin de leur cursus de s’installer et de se reproduire avec les jeunes individus des espèces endémiques.
L’introduction d’un nouveau maillon au sommet de la chaîne alimentaire permettrait ainsi de réguler l’écosystème entier et de favoriser un resserrement du patrimoine génétique insulaire de même qu’un renouveau des traditions purement britanniques. « La chasse à courre, c’était quand même bien mieux avec des paysans anglais » approuve Lord Gaga, interrogé après l’interview du Premier ministre. « Les Jamaïcains courent bien trop vite pour nos chevaux, qui n’ont plus envie de faire l’amour à la fin de la journée. »
Le retour au Crétacé permettrait au Royaume-Uni de prendre ses distances avec l’Europe.
David Cameron dévoilera le reste du programme Back to Nature lors de son discours très attendu sur l’Europe, qu’il donnera dans les prochains mois.
On s’attend en effet à ce qu’il propose un référendum sur les modalités de la participation du Royaume-Uni à l’Union Européenne, avec laquelle il entend bien prendre ses distances.
Il a ainsi évoqué hier soir l’idée d’un retour à la configuration géographique du Crétacé tardif, une période particulièrement favorable à l’épanouissement des dinosaures.
« Nous nous permettrons peut-être d’apprendre aux vélociraptors à reconnaître l’odeur des Nègres, des Bougnoules et des Polaks, mais pour le reste nous laisserons chacun maître de son destin et pleinement capable de réaliser son potentiel humain dans un contexte de concurrence totalement libre » a conclu le Premier ministre.
[1] « Le théoricien du contrat social avait des sympathies LGBT », ndt
[2] Nigel Farage, leader du parti anti-européen mais pas du tout raciste, ils insistent, UKIP, ndlr.
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