Hubert-Aymeric Pynchon, mercredi 7 septembre 2005 - 13:07
C’est droit dans ses bottes fourrées que le meilleur d’entre toute l’Éducation Nationale, parti relever le niveau intellectuel des populations autochtones de Terre-Neuve et du Saskatchewan, me reçoit dans sa cabane de rondins.
L’intérieur est sobre et fonctionnel, comme il sied à un homme qui a trop brièvement incarné le sens de l’Etat, au mépris de sa carrière politique. Çà et là, une photo de Jacques Chirac en mocassins et chaussettes à Brégançon, un annuaire défraîchi des anciens de l’ENA, une lettre de rappel du syndic de la rue Jacob et un accordéon de cartes postales des monuments de Paris, constituent autant d’autels sur lesquels Alain Juppé vient parfois se recueillir.
"La porte !" me hurle dessus prévient aimablement la victime d’un procès politique inique, digne de ceux de Moscou. Alain Juppé s’empresse de replacer le petit boudin qui empêche l’air de passer, puis laisse promener au-delà de l’horizon un regard qui n’est pas sans me rappeler celui qu’aurait pu lancer Napoléon à Sainte-Hélène : "Pays à la con ! On est à peine en Septembre et il fait aussi moche qu’à Bordeaux en plein mois de Janvier. Et je ne te raconte pas l’hiver. Au moins à Cayenne, il aurait fait chaud...".
Plutôt que de me laisser entraîner vers ce terrain glissant de la météorologie comparée, je lance tout à trac : "Hé bien, Monsieur le Premier ministre ! Et cette rentrée scolaire ?".
"Vous avez déjà assisté à un exposé sur les conséquences de la mondialisation sur le rôle des Etats-Nations par un fils de trappeur avec son accent de Tourangeau coincé au XVIIe siècle ? Non ? Dommage... En matière de choc des cultures, vous passez à côté de quelque chose...". Alain Juppé donne un coup de pied à son chien et reprend : "De toute manière, je m’en fous : ils ont payé pour m’avoir, ils m’auront. Ce sera cours magistral, point barre. Et ceux qui ne seront pas contents, ils pourront toujours aller manifester devant les bureaux du Consulat".
Un doute terrible me saisit : ce roseau pensant qui jamais n’avait rompu sous le feu de l’adversité serait-il devenu amer ? Je choisis d’être guilleret : "Mais enfin, Monsieur le Premier Ministre... Et la Brave Patrie. ?.. La Brave Patrie, tout de même, dans tout ça ?". Alain Juppé réprime un ricanement : "La France ?.. Avec l’autre qui vient de se crever un oeil, le nabot hystérique monté sur pile et la fofolle à particule qui a confondu l’ONU avec la scène du Théâtre des Boulevards, c’est sûr : on est sauvés !.."
Alain Juppé gagne alors son bureau, non sans avoir intimé au passage un : "Tais-toi ! Papa va travailler" à la petite Clara qui chouine dans son parc. Je découvre, émerveillé, sur l’écran de son PC, les coulisses de son son blog. La page admin’ comme on dit dans notre jargon. "Alors, c’est vraiment vous qui écrivez ?". "Je veux ! C’est mon blog. Comme ça, je peux écrire que j’ai une vie formidable, je donne mon avis sur tout et rien. Les gens y croient. Il y en a même qui m’écrivent. Certains me félicitent, d’autres m’insultent. Au moins ça occupe". Alain Juppé se prend soudain la tête dans les mains et sanglote : "J’en suis réduit à tenir un blog à Tataouine-sur-glaces... Mais, bon sang ! Comment peut-on tomber aussi bas ?...". J’avance ma main vers l’épaule de celui qui, jadis, incarnait l’avenir de notre cher pays : "Courage, Monsieur Juppé, la Brave Patrie ne vous oublie pas". Alain Juppé a la force de me lancer un sourire triste : "Tu m’étonnes : hier j’ai eu une pointe à 500 visites... J’occupe tous les esprits..." Il se mouche, puis : " Au fait, comment s’appelle votre machin, là ?". "Bravepatrie.com, Monsieur le Premier Ministre. En un mot". "Je le mettrai dans mes favoris. Finalement, on est un peu du même monde, maintenant..".
Tandis que le meilleur d’entre tous les internautes efface un à un les courriels gauchistes, je repars silencieusement en ayant soin de bien refermer la porte derrière moi. Le boudin en forme de teckel me pose quelques problèmes, mais je m’en sors assez bien.
a+ al’1...
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é ti1 bon, on t’m
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Ah, c’est bon, ah, c’est bon. Accroche toi, Alain. Je mets ton blog dans mes favoris.
valentin
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